Wednesday, May 31, 2006

UN DEBAT SUR LA REALITE DE L'ANTISEMITISME AVEC THEO KLEIN ET .....

Théo Klein et Stéphane Zagdanski L'antisémitisme est-il de retour ?Antisémite, la France ? La question fâche. A l'occasion de la parution de l'essai de Stéphane Zagdanski sur les racines de l'antisémitisme, Aude Lancelin a proposé à Théo Klein, ancien président du Crif, de dialoguer avec luiAlors que, depuis l'automne 2000, certains intellectuels évoquent une « nouvelle judéophobie » ou s'inquiètent d'une recrudescence d'actes antijuifs en France, l'écrivain Stéphane Zagdanski publie une version abondamment augmentée de son « De l'antisémitisme », paru il y a dix ans. Une exploration profonde, érudite autant que polémique, des tréfonds mêmes de l'hostilité aux juifs à travers les âges qui, de la Bible jusqu'à Hannah Arendt et aux récentes sorties de Dieudonné, affronte nombre d'idées reçues. Réémergence d'un vieux sillon antisémite français, crispations identitaires superficielles ou ressentiment d'un genre nouveau ? Ancien président du Crif, l'avocat Théo Klein a lu ce livre avec passion et répond à l'auteur.Le Nouvel Observateur. -Peut-on parler d'un renouveau de l'antisémitisme en France aujourd'hui ?Stéphane Zagdanski. -Il ne s'agit pas d'un renouveau selon moi. L'antisémitisme disparaît et reparaît à la surface, mais il est toujours là, très intense, dans les entrailles mêmes de notre civilisation. Si depuis quelques années il semble resurgir comme ça, c'est parce que d'autres maux avaient pris le dessus, spectaculairement parlant.



N. O. -Vous allez même jusqu'à écrire ici : « Il n'y a pas moins d'antisémitisme en France aujourd'hui que durant l'Occupation ou à n'importe quel autre moment de l'histoire de ce pays »...S. Zagdanski. -Oui, cela tient à la définition que je donne de l'antisémitisme. Une pulsion, mais pas au sens psychologique. Quasiment au sens civilisationnel. Une langue de fond, principalement en France d'ailleurs. Et s'il se retrouve aujourd'hui chez certains éléments des populations musulmanes en banlieue, ce n'est pas pour autant un nouveau type d'antisémitisme.Théo Klein. - Ma position est un peu différente. Je tiens à distinguer fermement entre les sentiments diffus dans une population et la situation politique. Qu'il y ait à l'égard des juifs de l'agacement et parfois de l'hostilité, cela s'explique, hélas ! La population catholique française a été nourrie pendant des siècles avec l'idée que le juif, son voisin, avait tué Jésus, son Dieu. Il en reste des traces. Même chose chez ces jeunes musulmans à qui on explique que les juifs ont combattu Mahomet. Mais ce qui est important pour moi, c'est l'antisémitisme lorsqu'il se traduit par des mesures politiques lors de poussées réactionnaires. Celui qu'on a vu au moment de l'affaire Dreyfus ou de Vichy. Quant au reste, il est inutile à mes yeux pour un juif de se préoccuper sans relâche de l'imbécillité antisémite latente autrement qu'en favorisant les progrès de l'éducation.S. Zagdanski. -Vous croyez vraiment que les Allemands n'étaient pas très « éduqués » à l'époque du IIIe Reich ?T. Klein. -Les Allemands ne sont sans doute pas le bon exemple. Quoique dans leur cas l'entraînement par un leader ait joué un rôle certain. D'où mon engagement pro-européen. Si j'ai voté oui le 29 mai 2005, c'est parce que la seule manière de bloquer l'émergence d'un nouveau fascisme, c'est une fédération européenne. On n'emballe pas plusieurs peuples aussi facilement qu'un seul.S. Zagdanski . - Au fond, je suis bien plus pessimiste que vous. Un pessimisme qui me vient des récits de survie de mes grandsparents juifs polonais. Ce que j'ai développé philosophiquement, c'est au fond ce qu'ils ont vécu de manière existentielle : en période de persécution, il ne faut compter sur personne. Une petite anecdote qui m'est restée, comme ça. Ma grand-mère paternelle se souvenait d'une voisine, avec qui elle vivait en bonne amitié depuis des années, qui avait tenté de récupérer son presse-purée pendant une rafle. L'autre face de ce pessimisme, c'est que je ne crois pas du tout au fait que davantage de culture puisse changer quoi que ce soit à ce fond-là de vilénie humaine. Quand on évoque aujourd'hui un renouveau de l'antisémitisme, on parle beaucoup des banlieues, on pointe ces jeunes musulmans qui seraient abreuvés d'images satellitaires de l'Intifada et le fait que leur rancoeur sociale et culturelle se grefferait sur des propos antisémites. Ce n'est pas faux, mais ce n'est pas le fond du problème. Je suis beaucoup plus éberlué quand j'entends des discours intellectuels antisionistes d'une sauvagerie telle qu'on n'en avait pas vu dans l'extrêmegauche propalestinienne depuis les années 1970. J'en prendrais pour exemple le dernier livre du philosophe Alain Badiou (1), expliquant que le prédicat « juif » aurait tellement été contaminé par les nazis qu'ils en auraient fait un mot à ce point infâme qu'aujourd'hui le mot même ne pourrait plus être autre chose qu'antisémite. Ainsi en vient-il à l'idée délirante que l'Etat juif est un Etat antisémite.T. Klein. -A l'avantage ou au désavantage de vous-même, j'ai vécu la période de l'Occupation en France. Dans une Résistance qui n'était pas la glorieuse Résistance des armes, mais l'utile Résistance des faux papiers. Or nous avons été beaucoup aidés, et par des gens qui prenaient de vrais risques. J'étais responsable d'un mouvement de Résistants à Grenoble. Les Allemands y avaient remplacé les Italiens et il y avait alors souvent des rafles en pleine rue. On faisait ouvrir les pantalons, et quand le signe de l'Alliance était apparent on embarquait. Un jour, je reçois deux garçons de 15 ans à planquer rapidement. Je vais trouver un chef scout catholique qui était à la tête d'un organisme créé par Vichy. « J'ai là deux aryens qui ne l'ont pas toujours été. Est-ce que tu me les prends ? » Il s'en est merveilleusement occupé. Je suis allé le remercier après la libération de Grenoble. Au moment où je sortais, il me rattrape. « Il faut quand même que je te dise une chose... Je suis antisémite. » Sur le coup, je n'ai rien répondu. Longtemps j'ai regretté de ne pas avoir retenu son nom parce que vingt ans après j'aurais aimé qu'il m'explique ce que c'était pour lui que d'être antisémite.N. O. -Que pensez-vous de la thèse générale du livre qui remonte à une haine du rapport juif au Verbe et à Dieu pour expliquer la racine profonde de l'antisémitisme à travers l'histoire ?T. Klein. - Peut-être que le non-juif a le sentiment qu'il a du mal à se penser lui-même sans passer par le juif et qu'en effet, oui, ça le dérange. Qu'est-ce que c'est ce peuple porteur de l'idée du Dieu unique et dont on a du mal à dire ce qu'est au juste Dieu pour lui ? Que vous lisiez la Torah ou le « Guide des égarés » de Maïmonide, tout ça n'est pas très clair, en effet. Le rapport à Dieu y est très différent de ce qu'il est pour un chrétien ou un musulman. Et puis il est tout de même étrange, ce peuple, constamment minoritaire, constamment en butte à des difficultés et qui ne meurt pas... Tout ça est très difficile à comprendre, en effet, et alimente toutes sortes de fantasmes.S. Zagdanski. -L'interprétation finalement optimiste, ce serait de dire que les juifs inquiètent parce qu'ils sont perçus comme à part et voulant rester entre eux. Cette idée-là, on la trouve déjà chez Tacite ou saint Paul, quand il parle d'un peuple « ennemi de tous les autres peuples ». Mais je crois que la vraie séparation s'est faite sur la manière dont le judaïsme conçoit le rapport au divin. Comme un dialogue polémique, non comme une fusion. Le langage n'y est pas un lien, un « liant », il est de l'ordre de l'abîme. Et c'est très perturbant pour une pensée qui a besoin de bâtir, de triompher. Ainsi le judaïsme est-il devenu insupportable dès lors que le christianisme ou l'islam ont basculé dans l'impérialisme. Alors, bien sûr, tout ça semble très éloigné des préoccupations de l'antisémite de base actuel, mais c'est bien là pourtant, à la racine. Du reste, si l'antisémitisme a pu se répandre chez des peuples aussi différents, c'est bien qu'il fonctionne comme une paranoïa se passant d'argumentation. Un exemple récent l'illustre. Le meurtre d'Ilan Halimi par une bande de voyous au motif que les juifs ont soi-disant beaucoup d'argent et sont très solidaires entre eux. Eh bien, pour moi, entre ce « raisonnement »-là et, un siècle plus tôt, celui de Marx quand il écrit dans « Sur la question juive » que « l'argent est le dieu jaloux d'Israël», il n'y a aucune différence. Même si Youssouf Fofana n'a jamais lu une page de Marx, c'est le même délire qui se transmet souterrainement.N. O. - On observe depuis quelques années la montée d'une vive inquiétude chez certains intellectuels juifs français, voire même une forme de crispation identitaire... Dans ce livre, Zagdanski prend violemment à partie Alain Finkielkraut sur ce point. Cette inquiétude vous semble-t-elle fondée ?T. Klein. -Chez certains, hélas !, on sent comme le désir plus ou moins conscient de caresser l'idée qu'ils vont enfin connaître les malheurs que les juifs ont connus à travers l'histoire et que ça va peut-être donner un contenu plus profond à leur existence... Mais tout ça ne me passionne pas. Et pour ma part, je ne sens pas de mouvement antisémite de fond aujourd'hui en France. On raconte qu'à Paris, au Moyen Age, il y avait un rabbin que les gens venaient souvent insulter sous ses fenêtres. Il avait sur sa table d'étude un clou et un marteau. La légende raconte que, lorsque quelqu'un venait l'injurier, il prenait son marteau, tapait sur son clou, et l'antisémite disparaissait, absorbé par le sol. L'indifférence. C'est un peu l'attitude que je préconise à l'égard de l'antisémitisme. J'ajoute cependant qu'à un moment donné il en a eu assez et qu'il est parti vers ce qu'on appelait à l'époque la « la Terre sainte ».N. O. - Israël justement, dont la critique sert aujourd'hui de paravent à un antisémitisme qui ne s'avoue pas, écrivez-vous ici, Stéphane Zagdanski...S. Zagdanski. - Comparer les Israéliens aux nazis relève de l'inversion antisémite typique. Si tel était le cas, il y a du reste longtemps qu'il n'y aurait plus de « question palestinienne ». En apparence, le coloris est différent, plus sophistiqué. Mais si à la suite de Léon Poliakov on prend les choses à grande échelle historique, de l'Antiquité à Dieudonné pour faire vite, on voit que le délire antisémite fonctionne toujours à l'identique, qu'il soit ultra-intellectuel ou ultraracaille, antisioniste de gauche ou vulgairement d'extrême droite.T. Klein. -C'est compliqué parce que parmi les gens de gauche qui houspillent Israël il y a aussi beaucoup de juifs.S. Zagdanski. -Ça ne change rien. Un antisémite est un « pauvre d'esprit », comme disait Nietzsche. Qu'il soit musulman ou juif est indifférent.T. Klein. -Si, tout de même. Je suis par exemple en désaccord avec la vision du conflit défendue par Edgar Morin. Mais je n'en conclurai jamais à une « haine de soi ». Car c'est en tant que juif qu'il n'admet pas la brutalité de certaines réactions israéliennes. Et cela je le sens aussi chez beaucoup de gens d'extrême gauche dont je ne partage pas les idées, moi qui ai choisi d'être israélien et me sens très proche de ce pays. Mais l'essentiel n'est pas là. Ce que j'admire le plus dans votre livre, c'est votre profonde connaissance du Talmud, et la joie que vous en tirez. Etre juif pour moi, c'est ça. Un juif qui n'existe que par rapport à la Shoah, qu'il n'a pas vécue, et à Israël, où il ne vit pas, me paraît manquer à sa propre judéité. Et ce sont ces gens-là les plus réactifs. Lorsque la judéité a un vrai contenu spirituel pour un individu, si un type dit une connerie antisémite devant lui, il ne prend pas feu.« De l'antisémitisme », par Stéphane Zagdanski, Climats, 384 p., 21 euros.(1) « Circonstances, 3. Portées du mot «juif» », Editions Lignes. Né en 1920, Théo Klein, avocat aux barreaux de Paris et d'Israël, fut l'un des responsables de la Résistance juive entre 1942 et 1944. Ancien président du Crif, il est notamment l'auteur de « Manifeste d'un juif libre » (Liana Levi, 2002).Né en 1963, Stéphane Zagdanski est l'auteur de seize essais et romans, parmi lesquels « Céline seul » (Gallimard, 1993), « Pauvre de Gaulle ! » (Pauvert, 2000) et « Noire est la beauté ».Par Aude LancelinNouvel Observateur - 25/05/2006

NICOLAS SARKOZI ETUDIE LA DISSOLUTION DE LA TRIBU KA

Nicolas Sarkozy envisage une dissolution de la "Tribu Ka"

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PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy annonce la mise à l'étude d'une éventuelle dissolution de la "Tribu Ka", groupe communautariste africain soupçonné d'avoir organisé une manifestation antisémite dimanche à Paris.
Le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu dans l'après-midi rue des Rosiers, s'est également engagé à renforcer la sécurité dans ce quartier du IVe arrondissement qui abrite plusieurs magasins et lieux de culte juifs.
"Je ne veux pas qu'un seul juif ici ait peur. La peur d'un seul juif est une tache sur le drapeau tricolore", a-t-il déclaré lors d'une rencontre dans une école avec des représentants de la communauté juive.
Le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers, avait tenté de voler la vedette à Nicolas Sarkozy en débarquant vingt minutes auparavant rue des Rosiers pour critiquer les "effets de manche" du ministre de l'Intérieur.
"Il ne suffit pas de copier nos slogans, encore faut-il les appliquer", a-t-il lancé en reprochant à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir ordonné l'arrestation et l'interdiction "de ce groupe raciste".
"Je dis à la tribu Ka, 'La France, vous l'aimez ou vous la quittez'", a-t-il lancé. Un slogan dont il revendique la paternité et dont se serait récemment inspiré, selon lui, le ministre de l'Intérieur.
Peu de temps après, l'arrivée du président de l'UMP a suscité des mouvements divers parmi la centaine d'habitants du quartier venus l'accueillir.
"ON VEUT DES ACTES"
"Sarkozy président !", criaient des jeunes du quartier, tandis que d'autres répondaient :"Sarkozy, au boulot, on veut des actes!".
Face aux membres de la communauté, le ministre de l'Intérieur a rappelé avoir demandé à la justice une réponse "rapide" et "ferme" face aux agissements de la "Tribu Ka", notamment l'interdiction de son site internet.
Il a également mis en évidence l'incohérence de ce groupe qui affirme lutter pour la reconnaissance de la "négritude" mais dont les propos sont "délirants, absurdes et, dans leur connotation antisémite, abjects".
Pour le ministre, certains comportements de membres de ce groupuscule sont "des faits constitutifs de provocation à la haine ou à la violence à l'égard des personnes en raison de leur appartenance à une race ou une religion".
Dimanche, une trentaine de membres de la "Tribu Ka" se disaient à la recherche des membres de la Ligue de défense juive (LDJ) et du Bétar, deux groupes activistes juifs qu'ils accusent d'avoir attaqué des Noirs en marge d'une manifestation en mémoire d'Ilan Halimi, un jeune juif torturé à mort en février par ses ravisseurs.
"Contrairement à ce qu'a dit la police, ils étaient armés de coups de poing américains", a dit à Reuters Caroline, 32 ans, mère d'un bébé de 21 mois.
"J'étais dans un magasin lorsqu'ils sont arrivés en tenant des propos antisémites. Le commerçant a pris sur lui de me cacher dans l'arrière-boutique. Les forces de l'ordre étaient là", a-t-elle ajouté.
Selon la jeune femme, un policier en civil a appelé de la boutique pour demander des renforts mais ceux-ci ne sont arrivés que trois quarts d'heure plus tard.
Le président de l'association des commerçants kasher a déploré pour sa part la fermeture du commissariat qui se trouvait il y a quelques années à proximité. "Ils disaient 'vous les juifs, on vous aura où vous voulez et on reviendra", a-t-il ajouté.

Monday, May 29, 2006

LA TRIBU KA MENACE... QUI EST-ELLE ?

La Tribu Ka, ou le symbole de la haine antisémite qui commence à se distiller au sein d'une frange radicalisée de la population noire Par Jean-Yves Camus
Rue des Rosiers, ce dimanche 28 mai, un groupe de racistes noirs fait la chasse aux militants juifs
La scène a lieu vers 17 heures, ce dimanche 28 mai. Un groupe d'une trentaine de noirs au physique imposant se campe dans la rue des Rosiers et commence à intimider les passants juifs qui déambulent nombreux, comme chaque dimanche aux beaux jours. Celui qui apparaît comme leur chef déclare qu'ils sont à la recherche des membres du Betar et de la Ligue de Défense Juive ; il assure également, selon des témoins, qu'ils « n'en ont rien à faire des Arabes et des Palestiniens » mais qu'ils veulent « karchériser » les militants juifs. Certains témoins encore affirment les avoir vus faire le salut nazi. La tension est forte, mais il n'y a eu pas d'échange de coups. Au bout d'un moment, les « armoires à glace » repartent comme elles sont venues, tandis qu'arrivent sur les lieux, très vite, six voitures de police.
« Y a-t-il un juif, un Cohen parmi vous ?"
Qui sont ces activistes noirs qui chassent les jeunes juifs en plein Paris ? Les membres d'un groupe séparatiste appelé Tribu Ka, qui se réunissent chaque dimanche en début d'après-midi dans un local de Belleville, dans le Xème arrondissement. C'est la seconde fois en quinze jours qu'ils organisent une expédition de ce genre puisque, vendredi 19 mai vers 19h30, il sont allés provoquer une vingtaine de pratiquants d'un sport de combat élaboré en Israël, le krav maga, dans la salle où ils s'entraînaient, dans le 9ème arrondissement. Le scénario avait été quasi-identique : débarquant avec un air menaçant, ils étaient dirigés par un homme qui demandait à la cantonade « est-ce ici que s'entraînent les militants du Betar et de la LDJ ?" puis, « y a-t-il un juif, un Cohen parmi vous ?". En fait, il n'y avait pas d'activistes juifs dans la salle, mais un groupe dont le professeur et deux élèves étaient d'origine asiatique, un troisième étant métis. Pas malins, de surcroît, les intrus n'avaient pas réalisé qu'on était à une heure du shabbat, moment peu propice à l'entraînement d'un groupe juif...
"La Tribu KA après avoir adressé son message, s'en alla comme elle était venue, à savoir fière et disciplinée."Puis, après s'en être pris particulièrement au propriétaire de la salle d'arts martiaux, accusé d'assurer l'entraînement de militants "sionistes", le « chef » avait donné à ses troupes l' ordre de quitter les lieux, en éructant un cri de ralliement (ou de guerre) : « leka ». Inconscients, ou provocateurs, ou les deux à la fois, les militants avaient d'ailleurs pris soin de filmer l'ensemble de l'action, qu'on retrouvait bientôt sur le site du mouvement.
La Tribu Ka veut la séparation totale des noirs et des « leucodernes » : les blancs
Qu'est-ce que la Tribu Ka, quelques dizaines de membres tout au plus ? C'est un mouvement qui a pris la suite du Parti Kémite, qui s'est longtemps réuni au Théâtre de la Main d'Or, propriété de Dieudonné (qui semble avoir pris ses distances) et qui se fixe pour objectif de « remettre le véritable peuple élu, kémite de son vrai nom, à sa vraie place : celui de guide de l'humanité ». Qui sont les « kémites » ? Ce sont les noirs, Africains ou Antillais. La Tribu Ka veut la séparation totale des noirs et des « leucodermes », c'est à dire les blancs. Dans une rhétorique délirante, elle clame que « chaque morceau de cette planète lui appartient car, à l'époque où le leucoderme marchait encore à quatre pattes dans les cavernes, nous étions déjà les rois et les propriétaires de ce globe ».Le leader du mouvement est un déçu du groupe antisémite noir Nation of Islam, qui se fait appeler Kémi Seba et dont le nom d'état civil est Stellio Gilles Robert, né à Strasbourg de parents ivoiriens et haitiens. Le « fara » de la Tribu Ka, puisque tel est son titre, est d'ailleurs connu aussi pour avoir tenu des propos particulièrement favorables aux « patriotes » ivoiriens, adversaires acharnés et violents de la France.
L'intégration comme une « haute trahison » et le métissage comme « la fornication avec l'ennemi »
Ce groupe, qui comporte de son propre aveu d'anciens délinquants, a élaboré une sorte de religion sectaire avec son dieu, Aton, sa langue et sa symbolique. Il se vante d'être « la seule organisation noire à n'autoriser l'accès à ses meetings qu'aux seuls kémites, excluant de ce fait les blancs, arabes ou juifs de nos réunions » . Il considère l'intégration comme une « haute trahison » et le métissage comme « la fornication avec l'ennemi ». Les juifs sont au sommet de leurs détestations et « Kémi Seba » est déjà mis en examen pour avoir, après l'affaire Ilan Halimi, diffusé un communiqué de presse dans lequel il menaçait d'aller « couper les papillottes des rabbins ». L'escalade physique actuelle semble d'ailleurs due au fait qu'en marge de la manifestation à la mémoire de Ilan Halimi, un « kémite » se soit légèrement fait corriger par un groupe de militants juifs.
Mais, au-delà du prétexte, la Tribu Ka est bien le symbole de la haine antisémite qui commence à se distiller au sein d'une frange radicalisée de la population noire. Une haine qui, désormais, se traduit par la recherche de l'affrontement physique, le face à face d'aujourd'hui n'étant probablement pas le dernier.

Sunday, May 28, 2006

LA TRIBU KA MENACE

Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a été alerté par plusieurs témoins du défilé, à 17h, rue des Rosiers (75004 Paris), dans ''un quartier réputé juif, d'une bande d'individus d'origine africaine se réclamant de la Tribu K, vêtus de noir, armés de bâtons et bates de base ball, faisant le salut nazi''. (Guysen.Israël.News)''Ces individus criaient : ''Mort aux Juifs'' et d'autres injures antisémites. Par leur sang-froid, les commerçants et les riverains ont permis d'éviter les provocations. Ils ont reproché à la police, prévenue, davoir mis trop de temps à se rendre sur les lieux. Une bande semblable avait menacé de jeunes sportifs juifs dans un club sportif de la rue de Trévise (75009 Paris), le 21 mai. Ils ont fait état de leurs exploits sur leur site internet en exhibant des photos de leur tentative de ratonnade anti-juive. Le BNVCA demande à Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, de faire interdire la Tribu Ka et son site internet. Il sollicite du Préfet de police des mesures pour protéger la population par un renfort policier visible''.

LE GRAND RABBIN DE POLOGNE AGRESSE A VARSOVIE

Le grand rabbin de Pologne agressé à VarsovieVARSOVIE, 28 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich, attendu dimanche à Auschwitz pour prier au côté du pape Benoît XVI sur le site de l'ancien camp nazi, a été agressé samedi à Varsovie, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Tomasz Sklodowski. "L'agression a eu lieu vers 12H30 au centre de Varsovie. Le rabbin, qui se trouvait dans la rue, a été brusquement poussé par un jeune homme mais il n'a pas été blessé", a précisé M. Sklodowski à l'AFP. L'agresseur, âgé de quelque 25 ans, a pris la fuite. Les dépositions de témoins, dont celles de personnes accompagnant M. Schudrich, ont permis à la police de confectionner le portrait robot du jeune homme, a-t-il ajouté. Selon le porte-parole, "le moment et les circonstances de l'agression laissent supposer une provocation à caractère antisémite et antipolonais, destinée à présenter la Pologne comme un pays antisémite". Contacté par l'AFP, M. Schudrich s'est déclaré sceptique quant à la thèse de la "provocation". "Ce n'était absolument pas une provocation. C'était un cas isolé. Dans chaque pays il y a des gens stupides. L'important, c'est la réaction générale. Evidemment, cet incident m'a fait de la peine, mais la police a réagi très vite et très sérieusement", a déclaré le rabbin "Un jeune homme s'est approché de moi et m'a adressé des propos désobligeants. J'ai réagi et il m'a aspergé de gaz lacrymogène avant de s'enfuir. Sans ma réaction, il n'aurait probablement rien fait", a ajouté M. Schudrich. La police a ouvert une enquête qui est supervisée par son quartier général, a précise M. Sklodowski. Lors de la visite très symbolique d'un pape allemand à Auschwitz-Birkenau dimanche après-midi, des prières communes sont prévues, dont celle de Benoît XVI prononcée en allemand et le kaddish, la prière juive des morts, que

POUR LE GRD RABBIN DE POLOGNE, LA VISITE DU PAPE EST UN GRAND MOMENT

Benoît XVI à Auschwitz: "un grand moment", selon le grand rabbin de PologneOSWIECIM (Pologne), 28 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, a salué dimanche la visite du pape Benoît XVI à l'ancien camp de la mort nazi Auschwitz-Birkenau, comme étant "un grand moment dans le processus de réconciliation" entre chrétiens et juifs. "C'était certainement un grand moment dans le processus de réconciliation entre les deux religions", a déclaré à l'AFP M. Schudrich qui a prié dimanche à Birkenau au côté du souverain pontife. "Nous allons prier pour qu'il poursuive le même chemin que Jean Paul II, pour lutter contre l'antisémitisme", a-t-il ajouté. Selon l'ambassadeur d'Israël en Pologne, David Peleg, "le passage le plus important du discours indiquait que les responsables du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif entier, effacer ce peuple des registres des peuples". "C'est une déclaration forte de la part du pape à Birkenau", a-t-il estimé. Dans une visite chargée d'émotion à Auschwitz-Birkenau, Benoît XVI a dénoncé la Shoah, tout en soulignant la difficulté particulière "pour un chrétien et pour un pape allemand" de s'exprimer sur le lieu central du génocide des juifs d'Europe. Plus de 1,1 million de personnes sont mortes à Auschwitz-Birkenau entre

LES PROPOS PROBLEMATIQUES DU PAPE A AUSCHWITZ

Les propos du pape à Auschwitz "problématiques" (rabbin de Rome)ROME, 28 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Les propos du pape Benoît XVI dimanche en Pologne, dans l'ancien camp nazi d'Auschwitz-Birkenau, attribuant la Shoah à "un groupe de criminels", sont "problématiques", a estimé le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, cité par l'agence Ansa. "La visite a été un moment historique, avec un discours grand au début et à la fin, mais problématique dans son contenu", a dit le grand rabbin. "Le problème est le suivant: une sorte d'accent est mise sur le problème de l'absence de Dieu et non pas sur le silence de l'homme et sur ses responsabilités", a dit M. Di Segni, selon la même source. "Je ne suis nullement convaincu par l'interprétation concernant le peuple allemand, comme s'il était lui-même victime et non pas du côté des persécuteurs", a précisé le dirigeant de la communauté juive de la capitale italienne. Le pape Benoît XVI a provoqué une certaine gêne quand il a semblé dédouaner au cours de son discours à Auschwitz le peuple allemand de toute responsabilité dans les crimes nazis. Il les a attribués à "un groupe de criminels" qui par la démagogie et la terreur ont "abusé" du peuple allemand pour s'en servir "comme instrument de leur soif de destruction et de domination". "Nous sommes d'accords quand on dit qu'on ne peut pas juger Dieu, mais pas l'Histoire car l'Histoire est faite par les hommes et nous avons le devoir de juger", a conclu M. Di Segni.



Benoît XVI à Auschwitz: "perplexité" de la communauté juive italienneROME, 29 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Les paroles de Benoît XVI attribuant la responsabilité des crimes nazis à un "groupe de criminels ayant "abusé" le peuple allemand ont suscité la gène et la réprobation de la communauté juive italienne qui s'exprime lundi dans les colonnes de la presse italienne. Le président de l'Union de la Communauté juive Iialienne, Claudio Morpugo, a dit sa "perplexité" devant un discours qu'il a qualifié "d'un peu réducteur" sur le nazisme et la shoah. Déjà dimanche le grand rabbin de Rome, Riccardo di Segni, avait jugé les paroles de Benoît XVI "problématiques". Les dirigeants juifs italiens créditent certes le pape allemand d'avoir effectué à Auschwitz "un geste d'une grande valeur symbolique" dans un "moment historique sur la voie de la réconciliation". Mais dans le même temps ils expriment une "désillusion" sur certains des thèmes abordés par Benoît XVI à la fin de son intervention sur le site du camp d'extermination. Pour le grand rabbin de Rome, le discours pose des problèmes à la foi sur le plan théologique et sur celui de l'interprétation de la responsabilité du peuple allemand dans le génocide. Le cri de douleur de Benoît XVI sur "Dieu pourquoi as-tu permis cela?" "met un accent trop fort sur le problème de l'absence de Dieu et non sur le silence de l'Homme et sa responsabilité" estime le rabbin Di Segni. De même le rabbin se dit "peu convaincu" par "l'interprétation proposée (par Benoît XVI) sur la responsabilité du peuple allemand (...) comme s'il avait été lui-même victime et n'avait pas fait partie des persécuteurs". La réconciliation entre judaïsme et catholicisme souhaitée par le pape "devra encore effectuer un parcours difficile de dialogue et d'entente sur une histoire controversée" a estimé en guise de conclusion le grand rabbin de Rome cité lundi par La Repubblica.

VICHY, UN ANTISEMITISME ADMINISTRATIF

Un antisémitisme administratif
Eric Roussel




Une étude sur le Commissariat aux questions juives montre la dérive d'une politique ambiguë devenue complice du génocide prôné par les nazis.
Vichy dans la Solution finale Histoire du Commissariat général aux questions juives (1941-1944) de Laurent Joly Grasset, 432p., 21,80 €." src="http://medias.lefigaro.fr/photos/20060526.WWW000000250_12725_1.jpg" Custom="Vichy dans la Solution finale Histoire du Commissariat général aux questions juives (1941-1944) de Laurent Joly Grasset, 432p., 21,80 €. ">


LA SCÈNE se déroule, à Vichy, le 15 mars 1941. Le maréchal Pétain reçoit le grand rabbin de France, Isaïe Schwartz. Un dialogue, que l'on qualifierait de burlesque si le contexte n'était pas dramatique, s'engage. Isaïe Schwartz s'alarme de la mise en application du statut des juifs : « Nous sommes donc mis à part ? » « Le tort que vous avez, rétorque le chef de l'Etat, c'est de ne pas être intégrés dans la nationalité française. » Indignation du grand rabbin : « Comment ? Tout ce que nous avons fait dans tant de domaines, et au point de vue patriotique. » « Vous n'avez pas d'artisanat, pas de paysannerie : par là, vous êtes écartés de la nation, réplique Pétain... Achetez des terres, cultivez-les en famille et toute animosité disparaîtra. » En s'exprimant ainsi, le Maréchal prouvait, si l'on pouvait en douter, qu'il n'était plus tout à fait en possession de ses facultés intellectuelles, mais ces remarques montraient surtout combien l'idéologie d'extrême droite s'était répandue au-delà de sa sphère d'influence traditionnelle, contaminant une partie de la société française.


Laurent Joly, qui rapporte ces faits, montre très bien les responsabilités intellectuelles écrasantes portées par ceux qui, dès le lendemain de la défaite, voulurent profiter de l'occasion pour régler des comptes, prendre une revanche sur les dreyfusards. Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, proche de Pétain depuis des années, Raphaël Alibert, ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat, fut sans doute celui qui exerça alors l'influence la plus nocive. Maurrassien de stricte obédience, (encore que certains l'aient jugé proche de la Cagoule), ce juriste aigri, maniaque, peu équilibré, n'envisageait évidemment pas la liquidation physique des juifs, seulement leur mise à l'écart de la fonction publique et des postes de responsabilité, conformément à ce que demandait le théoricien de l'Action française depuis des années. Avant même que les Allemands eussent formulé des exigences, le statut des juifs se trouva donc élaboré et mis en application. Personne, dans les cercles officiels, ne s'aperçut qu'un piège à retardement était ainsi en train de se refermer sur le régime de Vichy, qu'un jour prochain l'antisémitisme d'exclusion prôné sur les bords de l'Allier serait condamné pour complicité avec l'antisémitisme d'extermination des nazis.

Un processus inéluctable

Comme l'auteur l'établit, ce processus était d'autant plus inéluctable que les hommes choisis pour diriger le commissariat aux questions juives furent tous, à des degrés divers, soit inconscients de la tragédie qui se préparait, soit carrément désireux de la faciliter. Xavier Vallat, premier titulaire du poste, appartenait à la première catégorie. Prototype du politicien d'extrême droite, catholique ultraconservateur, ce brillant orateur mettra jusqu'au bout un point d'honneur à n'envisager les mesures à prendre contre les juifs que du seul point de vue d'un intérêt national conçu de bien étrange façon et sans voir que son travail facilitait celui des nazis.
Avec le sinistre Darquier de Pellepoix, son successeur en 1942, toute ambiguïté fut levée : la nomination de cet antisémite furieux témoigna de la vassalisation progressive de l'Etat français. Paradoxalement, Charles du Paty de Clam, qui devait prendre le relais en 1944, ne fut pas le pire des trois commissaires. Appelé à ces fonctions uniquement parce qu'il était le fils de l'accusateur de Dreyfus, il s'acquitta de sa triste tâche sans dureté, en portant un intérêt sincère à la détresse des représentants de la communauté juive.
Fondé sur un ample travail d'archives, l'ouvrage de Laurent Joly, très éclairant sur les pressions allemandes, constitue une contribution solide à la connaissance des années noires. Les recherches de Tal Bruttmann lui apportent un utile complément. Sur le terrain, dans l'Isère plus précisément, cet historien s'est attaché à savoir comment la législation antijuive entra dans les faits. Le résultat bouscule bien des idées reçues, même s'il révèle des initiatives courageuses émanant de fonctionnaires qui n'acceptaient pas le nouvel ordre imposé par Vichy.

Au bureau des affaires juives L'administration française et l'application de la législation antisémite (1940-1944) de Tal Bruttmann La Découverte, 300 p., 23 €.





Une étude sur le Commissariat aux questions juives montre la dérive d'une politique ambiguë devenue complice du génocide prôné par les nazis.
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LA SCÈNE se déroule, à Vichy, le 15 mars 1941. Le maréchal Pétain reçoit le grand rabbin de France, Isaïe Schwartz. Un dialogue, que l'on qualifierait de burlesque si le contexte n'était pas dramatique, s'engage. Isaïe Schwartz s'alarme de la mise en application du statut des juifs : « Nous sommes donc mis à part ? » « Le tort que vous avez, rétorque le chef de l'Etat, c'est de ne pas être intégrés dans la nationalité française. » Indignation du grand rabbin : « Comment ? Tout ce que nous avons fait dans tant de domaines, et au point de vue patriotique. » « Vous n'avez pas d'artisanat, pas de paysannerie : par là, vous êtes écartés de la nation, réplique Pétain... Achetez des terres, cultivez-les en famille et toute animosité disparaîtra. » En s'exprimant ainsi, le Maréchal prouvait, si l'on pouvait en douter, qu'il n'était plus tout à fait en possession de ses facultés intellectuelles, mais ces remarques montraient surtout combien l'idéologie d'extrême droite s'était répandue au-delà de sa sphère d'influence traditionnelle, contaminant une partie de la société française.
Laurent Joly, qui rapporte ces faits, montre très bien les responsabilités intellectuelles écrasantes portées par ceux qui, dès le lendemain de la défaite, voulurent profiter de l'occasion pour régler des comptes, prendre une revanche sur les dreyfusards. Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, proche de Pétain depuis des années, Raphaël Alibert, ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat, fut sans doute celui qui exerça alors l'influence la plus nocive. Maurrassien de stricte obédience, (encore que certains l'aient jugé proche de la Cagoule), ce juriste aigri, maniaque, peu équilibré, n'envisageait évidemment pas la liquidation physique des juifs, seulement leur mise à l'écart de la fonction publique et des postes de responsabilité, conformément à ce que demandait le théoricien de l'Action française depuis des années. Avant même que les Allemands eussent formulé des exigences, le statut des juifs se trouva donc élaboré et mis en application. Personne, dans les cercles officiels, ne s'aperçut qu'un piège à retardement était ainsi en train de se refermer sur le régime de Vichy, qu'un jour prochain l'antisémitisme d'exclusion prôné sur les bords de l'Allier serait condamné pour complicité avec l'antisémitisme d'extermination des nazis.

Un processus inéluctable

Comme l'auteur l'établit, ce processus était d'autant plus inéluctable que les hommes choisis pour diriger le commissariat aux questions juives furent tous, à des degrés divers, soit inconscients de la tragédie qui se préparait, soit carrément désireux de la faciliter. Xavier Vallat, premier titulaire du poste, appartenait à la première catégorie. Prototype du politicien d'extrême droite, catholique ultraconservateur, ce brillant orateur mettra jusqu'au bout un point d'honneur à n'envisager les mesures à prendre contre les juifs que du seul point de vue d'un intérêt national conçu de bien étrange façon et sans voir que son travail facilitait celui des nazis.
Avec le sinistre Darquier de Pellepoix, son successeur en 1942, toute ambiguïté fut levée : la nomination de cet antisémite furieux témoigna de la vassalisation progressive de l'Etat français. Paradoxalement, Charles du Paty de Clam, qui devait prendre le relais en 1944, ne fut pas le pire des trois commissaires. Appelé à ces fonctions uniquement parce qu'il était le fils de l'accusateur de Dreyfus, il s'acquitta de sa triste tâche sans dureté, en portant un intérêt sincère à la détresse des représentants de la communauté juive.
Fondé sur un ample travail d'archives, l'ouvrage de Laurent Joly, très éclairant sur les pressions allemandes, constitue une contribution solide à la connaissance des années noires. Les recherches de Tal Bruttmann lui apportent un utile complément. Sur le terrain, dans l'Isère plus précisément, cet historien s'est attaché à savoir comment la législation antijuive entra dans les faits. Le résultat bouscule bien des idées reçues, même s'il révèle des initiatives courageuses émanant de fonctionnaires qui n'acceptaient pas le nouvel ordre imposé par Vichy.

Au bureau des affaires juives L'administration française et l'application de la législation antisémite (1940-1944) de Tal Bruttmann La Découverte, 300 p., 23 €.





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Laurent Joly, qui rapporte ces faits, montre très bien les responsabilités intellectuelles écrasantes portées par ceux qui, dès le lendemain de la défaite, voulurent profiter de l'occasion pour régler des comptes, prendre une revanche sur les dreyfusards. Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, proche de Pétain depuis des années, Raphaël Alibert, ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat, fut sans doute celui qui exerça alors l'influence la plus nocive. Maurrassien de stricte obédience, (encore que certains l'aient jugé proche de la Cagoule), ce juriste aigri, maniaque, peu équilibré, n'envisageait évidemment pas la liquidation physique des juifs, seulement leur mise à l'écart de la fonction publique et des postes de responsabilité, conformément à ce que demandait le théoricien de l'Action française depuis des années. Avant même que les Allemands eussent formulé des exigences, le statut des juifs se trouva donc élaboré et mis en application. Personne, dans les cercles officiels, ne s'aperçut qu'un piège à retardement était ainsi en train de se refermer sur le régime de Vichy, qu'un jour prochain l'antisémitisme d'exclusion prôné sur les bords de l'Allier serait condamné pour complicité avec l'antisémitisme d'extermination des nazis.

Un processus inéluctable

Comme l'auteur l'établit, ce processus était d'autant plus inéluctable que les hommes choisis pour diriger le

Friday, May 26, 2006

LES COMMUNISTES FURIEUX CONTRE LA RECEPTION DU MAIRE DE JERUSALEM PAR J.C. GAUDIN

MondeCoopération honteuse
France-Israël . Marseille passe un accord avec Jérusalem, en dépit de la politique d’exclusion des Palestiniens.
Correspondance particulière.
Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, a reçu dans son hôtel de ville le 16 mai Uri Lupolianski, maire ultra-orthodoxe de Jérusalem depuis 2003, pour signer avec lui, dans la plus grande discrétion, un accord de coopération entre les deux municipalités. Contacté, le service de presse de la mairie n’a pas été en mesure de répondre sur le positionnement des autorités municipales quant au respect de la légalité internationale, aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies, aux accords israélo-palestiniens d’Oslo ainsi qu’à la position de la France quant au statut de Jérusalem.
Quant à l’opposition municipale, elle ne semble pas avoir été conviée à la rencontre. Présidente des élus communistes, Annick Boët a manifesté incompréhension et indignation : « Nous avons appris l’information par la presse ! Nous ne comprenons pas l’attitude de M. Gaudin qui déroule le tapis rouge pour recevoir, en catimini, le Maire d’une municipalité qui viole le droit international, et qui, ce faisant, accentue plus encore dans le déséquilibre des relations entre Marseille et le Proche-Orient. » Interrogé à Bruxelles, Christophe Madrolles (les Verts) fait part également de sa désapprobation au sujet d’une information qu’il... découvre alors.
Pour l’Union juive française pour la paix (UJFP), c’est l’incompréhension : « Comment le maire de notre ville peut-il cautionner la politique d’expulsion des Palestiniens de Jérusalem afin de "judaïser" la ville, forme locale d’un nettoyage ethnique rampant ? » Arianne Monneron, secrétaire de lPalestine 13, s’interroge sur l’opacité qui a entouré cette rencontre : « Elle est extrêmement cachée, comme honteuse. À vrai dire, lorsqu’une politique s’inscrit dans une logique d’exclusion, avec la construction du mur, les destructions de maisons palestiniennes, "l’ethnisation" de la ville, il n’y a pas vraiment de quoi être fier. »
Annie
Fiore

COUPE DU MONDE DE FOOT.... LA COMMUNAUTE JUIVE D'ALLEMAGNE EST INQUIETE

La communauté juive d'Allemagne est inquièteSamedi 20 mai 2006La communauté juive d'Allemagne a appelé samedi les pouvoirs publics à ne pas minimiser les risques d'agressions racistes contre les supporteurs étrangers en marge du Mondial de football, alors qu'un débat agite le pays sur la dangerosité supposée de l'ex-RDA en la matière."Il est effrayant que le monde politique se fasse plus de souci pour la réputation de l'Allemagne avant la Coupe du monde que pour la protection des étrangers", s'est ému Stephane Kramer, secrétaire général du Conseil central des Juifs d'Allemagne, dans le quotidien régional Freie Presse de samedi.L'émotion suscitée par la violente agression, à Pâques, près de Berlin, d'un homme d'origine éthiopienne, est aujourd'hui retombée, et "la classe politique est retournée à sa passivité", accuse encore M. Kramer.Le responsable de la communauté juive réagissait au débat en cours sur le risque d'agressions racistes dans le pays hôte du Mondial, en particulier dans les régions de l'ex-RDA. Mercredi, un ancien porte-parole du gouvernement de Gerhard Schröder, le social-démocrate (SPD) Uwe-Karsten Heye, avait assuré qu'il "ne conseillerait à personne qui a une couleur de peau différente de se rendre" dans certaines petites et moyennes villes du Brandebourg, la région d'ex-RDA située autour de Berlin.Ces propos avaient suscité une vague de protestation, dans un pays qui veut se présenter comme tolérant et ouvert sur le monde pour le Mondial-2006.Pourtant, le procureur général allemand, Kay Nehm, a admis à son tour l'existence de zones dangereuses dans l'ex-RDA. "La situation est telle qu'elle pourrait conduire à des attaques particulièrement violentes et qu'une certaine partie de la population ne pourrait s'aventurer à vivre dans certains quartiers", a estimé M. Nehm dans un entretien à la radio Deutschland Kultur diffusé samedi.

POLEMIQUE A PROPOS DU SITE DE SEGOLENE ROYAL

SEGOLENE ROYAL
Des liens douteuxsur "Désirsd'avenir.org" NOUVELOBS.COM 24.05.06 17:47Le Canard enchaîné révèle que le site de Ségolène Royal renvoie vers un blog où Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn sont présentés comme des "membres éminents" de la communauté juive.

Ségolène Royal (AP) Ségolène Royal a réagi immédiatement. Dans son édition de mercredi 24 mai, Le Canard enchaîné révèlait que "désirs d'avenir", le site internet de Ségolène Royal, renvoie vers un blog où Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn sont présentés comme des "membres éminents" de la communauté juive. Dans la journée, la candidate socialiste à la candidature PS pour 2007 a annoncé que ce lien avait été retiré. La députée a par ailleurs dénoncé une "manoeuvre" visant à lui porter tort. Parmi les liens proposés sur le site de la présidente de la région Poitou-Charentes figurait celui qui mène au blog "segoleneroyal.overblog.com", sur lequel on lit notamment, en cliquant sur le chapitre consacré à l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius: "membre très éminent de la diaspora juive de France".A propos de Dominique Strauss-Kahn, on lit, dans le même chapitre: "autre membre très éminent de la communauté juive".Le Canard enchaîné rappelle que le fait de désigner un individu par son appartenance religieuse ou ethnique est traditionnellement utilisé par l'extrême-droite. Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, de même que Ségolène Royal, sont candidats à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007.


Le député socialiste Claude Bartolone a demandé hier à Ségolène Royal d'engager des poursuites contre l'auteur du blog contre Laurent Fabius qui était accessible sur le site «Désirs d'avenir» de la présidente de la Région Poitou-Charentes.
Mme Royal a annoncé mercredi avoir fait retirer de son site le lien menant à ce blog où ses collègues Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn étaient notamment présentés comme des «membres éminents» de la communauté juive. «C'est une manoeuvre grossière, quelqu'un est entré sur ce blog pour y ajouter des éléments, puis a alerté la presse», a-t-elle indiqué après la révélation de cette affaire par Le Canard enchaîné. «Puisque Ségolène Royal se dit victime d'une manoeuvre, j'espère qu'elle entamera l'ensemble des procédures visant à la faire condamner», a réagi Claude Bartolone, proche de Laurent Fabius. «Je n'imagine pas qu'elle puisse avoir la moindre relation avec ces propos et la personne qui les tient», a-t-il ajouté.


MANIFESTATIONS CONTRE AHMADINEJAD A NUREMBERG

Manifestations contre Ahmedinedjad à Nuremberg
Plusieurs organisations juives allemandes associées à des organisations chrétiennes pro-israéliennes préparent, pour le 11 juin prochain, une grande manifestation contre le Président iranien Ahmedinedjad, qui aurait l'intention de venir encourager la sélection iranienne de football lors de son premier match en Coupe du Monde à Nuremberg : « L'époque où les juifs d'Europe craignaient de réagir à tout événement est révolue. Nous ne pourrons nous taire face à la visite d'Ahmedinedjad », ont déclaré plusieurs responsables juifs.

DIEUDONNE DEFILERA AVEC LE HAMAS LE 4 JUIN

26 mai 2006 / 11 h 12Dieudonné et le Comité Cheikh Yassine manifesteront ensemble à Paris, le 4 juin prochain, pour la Palestine Par Jean-Yves Camus
Le site du candidat Dieudonné à la présidentielle appelle, pour le jeudi 4 juin, à une « manifestation pour la survie des Palestiniens ». Son objectif : interpeller notamment « les démocrates du monde entier à se soulever contre la barbarie sioniste qui perpétue un nouveau génocide sous nos yeux ». Cet appel est signé par : La Pierre et l'Olivier - l'Alliance Zapatiste de Libération Sociale - le collectif de la Communauté tunisienne en Europe - le collectif Guantanamo - le Comité Cheikh Yassine et Dieudonné.
Ainsi, et tout à fait ouvertement, Dieudonné fait cause commune avec un groupe dont le nom même est une identification au Hamas, puisque le cheikh Ahmed Yassine, éliminé par une attaque israélienne ciblée le 22 mars 2004, en était le fondateur et le guide spirituel.
Derrière La Pierre et l'Olivier, l'AZLS et le Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe, on retrouve deux personnes : Ginette Skandrani et Mondher Sfar.La première, définitivement exclue des Verts en mai 2005 pour s'être affichée publiquement aux côtés de négationnistes et d'antisémites avérés, fait désormais partie du bureau de campagne de Dieudonné.Le second, collaborateur dès les années 80 des publications négationnistes de « la Vieille Taupe », a fondé l'association « Entre la plume et l'enclume », qui défend en France le pamphlétaire anti-juif Israël Shamir.
"Des islamistes purs et durs : la seule issue pour le rétablissement de la démocratie"
Sfar collabore à plusieurs publications de l'opposition de son pays d'origine, la Tunisie, dont le site tunisnews. net où il a pris position le 7 avril dernier en faveur du Hamas : « l'Administration américaine (…), écrivait-il, n'a jamais voulu sérieusement démocratiser le monde arabe. Au fond d'elle-même, elle pense que la démocratie et la liberté sont contraires, stratégiquement parlant, aux intérêts de son principal allié, Israël. En somme, avec ou sans le pseudo- programme de démocratisation, le monde arabe va continuer, pour quelques décennies encore, à vivre sous la férule des dictatures soutenues par ses promoteurs. La situation ne changera qu'avec l'arrivée au pouvoir des islamistes purs et durs, comme en Palestine. C'est la seule issue qui reste pour le rétablissement de la… démocratie ! »
Enfin, le Collectif Guantanamo est une association basée à Paris, qui milite pour que les détenus de ce camp américain soient « soit jugés, soit libérés ». Il est présidé par Fausto Giudice, antisioniste radical et responsable du site français www.quibla.net, qui se définit comme « le quotidien online des musulmans libres et actifs et de leurs amis » et dont une des rubriques s'intitule finement : « les Protocoles des Fous de Sion ».
La nébuleuse Dieudonné et celle qui soutient le mouvement islamiste palestinien radical ont donc fini par se rejoindre. C'est pourquoi cette manifestation ne peut être comprise que si on la relie à la visite de Dieudonné aux rencontres de l'UOIF et à l'accueil chaleureux qu'il y a reçu du public : dans les deux cas, il s'agit de séduire la « base » des musulmans islamisés, qui souhaiteraient voir les dirigeants des organisations représentatives de l'islam de France prendre plus hardiment le parti du Hamas.

Thursday, May 25, 2006

UN LIVRE.. LA FRANCE ANTI-JUIVE DE 1936

Indignités nationales
LE MONDE DES LIVRES 25.05.06
Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif." Par cette phrase prononcée à la tribune de la chambre, le 6 juin 1936, en réponse à la déclaration de politique générale de Léon Blum, le député Xavier Vallat provoqua un grand tumulte, bien au-delà du Palais-Bourbon. Depuis plusieurs années, Blum était une des victimes favorites de la presse de droite. Il essuyait déjà, à l'Assemblée, des "A Jérusalem !" alors qu'il tentait d'interpeller Poincaré, en 1923. Plus récemment, il avait été victime d'une violente agression le jour des obsèques de l'historien maurrassien Jacques Bainville.


Tal Bruttmann et Laurent Joly analysent minutieusement l'écho considérable de cet épisode, au premier jour du Front populaire. Etudiant 60 journaux qui rapportèrent l'incident, ils mettent en lumière la violence de la passe d'armes, dont le compte rendu du Journal officiel ne donne qu'une version très édulcorée. Sur cet échantillon, 19 publications ont pris la défense de Blum. 13 se rangeant au contraire du côté de Xavier Vallat, quand les autres périodiques se montrèrent très allusifs, ou passèrent l'incident sous silence.
Les deux historiens ont surtout analysé en profondeur la masse des lettres de soutien reçues par le député au lendemain du 6 juin. Pas de célébrités, peu de notables : "On (...) cherchera vainement des Coston, des Sicard, des Brasillach ou des Céline. On y trouvera, aux mieux, leurs lecteurs." Ils en dégagent les thèmes principaux, accompagnant ces textes d'un copieux appareil de notes. On retrouve sans surprise les habituelles théories du complot, mais aussi plusieurs revendications concrètes qui annoncent les lois antijuives de Vichy : dénaturalisations, interdiction de certaines professions aux juifs ....


Dénonciation du "scandale de la juiverie triomphante", de la "horde internationaliste" incarnée en ce "Zacharie qui se sert de notre drapeau pour en faire un torche-cul", remerciements datés du "quatrième jour du règne du Circoncis" : ces lettres, souvent collectives, témoignent de l'ampleur de la haine contre Blum, et des calomnies dont il eut à souffrir. Celles-ci laisseront des traces, même après sa mort (1950). En 1959, le Petit Larousse affirmait ainsi, dans sa notice, que le vrai nom de Blum était Karfunkelstein, reprenant une légende tenace forgée par la presse d'extrême droite...

LA FRANCE ANTIJUIVE DE 1936. L'agression de Léon Blum à la Chambre des députés de Tal Bruttmann et Laurent Joly. Préface de Michel Winock. Ed. des Equateurs, 242 p., 18 €.
Jérôme Gautheret
Article paru dans l'édition du 26.05.06

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POUR LE MONDE, DE VILLIERS ESSAIE DE SEDUIRE L'ELECTORAT JUIF LE PLUS A DROITE...

de Villiers tente de séduire l'électorat juif le plus à droite
LE MONDE 24.05.06


Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), séduit la partie la plus à droite de la communauté juive. A vrai dire, celui-ci, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2007, ne ménage pas ses efforts pour attirer cet électorat. Il fait la couverture du numéro de mai d'Israël magazine. Dimanche 21 mai, il était l'invité de Frédéric Aziza sur Radio J, une antenne communautaire juive. Et un grand papier est en préparation pour le Jérusalem Post, un quotidien israélien favorable au Likoud.





Dans l'interview à Israël magazine, le journaliste David Reinharc relève lui-même une "villiérisation d'une partie de plus en plus grande de la communauté juive". "Beaucoup de gens de la communauté juive de France se retrouvent dans mon combat contre ce fléau de l'islamisation. (...) Les juifs de France sont les premiers touchés par ce phénomène, et ils savent qu'ils peuvent compter sur ma détermination pour les défendre", explique le président du MPF. Et de promettre : "Nous défendrons ensemble la civilisation contre la barbarie."
M. Reinharc évoque une alliance. "Dans la guerre contre l'"axe du Mal" formé par les islamistes du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), de l'Iran et de la Syrie, et contre l'alliance islamo-progressiste antichrétienne, antioccidentale, antiaméricaine et antisémite, Israël vous paraît-il un allié naturel ?", demande-t-il. "Aujourd'hui, la grande menace internationale est le terrorisme islamiste qui sévit dans les bus ou les restaurants israéliens, mais aussi dans les grandes capitales européennes. Dans cette perspective, l'alliance des opposants à cette nouvelle barbarie est une évidence", lui répond M. de Villiers. Le président du conseil général de la Vendée prend la précaution de préciser qu'il existe "quelques chefs d'Etats arabes (qui) luttent efficacement et honnêtement contre le fanatisme islamiste" et qui sont, de ce fait, "des alliés potentiels".
Reste qu'il développe dans l'interview une piètre vision de l'islam. Il entretient la confusion entre le religieux et le conflit politique israélo-palestinien. "Auschwitz et la Shoah ont été un traumatisme mondial, mais il existe malheureusement dans la culture islamique un antijudaïsme qui est inscrit dans les fondations de l'islam", dit-il. Il poursuit : "Si le christianisme a dans son évolution historique tendu la main au monde judaïque, il est malheureusement incontestable que les diverses autorités du monde islamique n'ont jamais cherché à améliorer la situation."
Abordant le contexte intérieur français, M. de Villiers, qui ne manque pas de rappeler qu'il est "le fils d'un médaillé de la Résistance qui a été emprisonné et torturé par les nazis au camp de Lübeck", dénonce un "nouvel antisémitisme, un antisémitisme islamiste" qui se "développe dans les populations immigrées". Il n'hésite pas à parler de "triste parallèle entre la situation actuelle et la manière dont, en 1938, les élites avaient la tête ailleurs, fredonnant face au péril qui montait la mélopée de l'apaisement".
Sur Radio J, le président du MPF est revenu sur cet "antisémitisme français" dont il distingue deux formes. L'une "résiduelle" incarnée par "les dérapages déplacés" de Jean-Marie Le Pen, le président du Front national, dont il brigue l'électorat, et l'autre, qui "prospère dans les banlieues", de ceux qui font "les sacs à main" et "s'en prennent aux jeunes juifs". Des jeunes qui, affirme-t-il, "rejoignent aujourd'hui le MPF".

BENBASSA APPLAUDIT LE PAMPHLET OPA SUR LES JUIFS DE FRANCE

dans le figaro du 24 mai.... le journal de cecile gabizon.. bien évidemment..




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La France, un vivier pour Israël ?
Esther Benbassa*


Cette belle enquête, menée tambour battant, est en même temps la radiographie d'un judaïsme français divisé entre sa fidélité à Israël et son souhait de continuer à vivre en France, pays où il connaît un confort linguistique, intellectuel, professionnel et matériel appréciable. Et cela malgré l'hostilité en provenance de certains milieux arabo-musulmans ou noirs, hostilité à laquelle il est confronté avec les répercussions du conflit israélo-palestinien sur la scène européenne. Cette ambiance délétère a ravivé les blessures de la Seconde Guerre mondiale et sa cohorte de souvenirs, tout en plongeant la majorité des juifs dans la peur.
N'oublions pas que la France, avec ses quelque 530 000 juifs, est un véritable réservoir d'émigration vers Israël et que la conjoncture rendait cette émigration probable, si l'Agence juive et ses relais sur place se donnaient les moyens de la réaliser.
Ce livre relate avec un vrai souci de précision le déroulement de cette campagne dont la première cible fut Sarcelles, agglomération de banlieue où longtemps juifs originaires d'Afrique du Nord venus avec la décolonisation et populations non juives immigrées ont cohabité jusqu'à ce que la seconde intifada provoque la méfiance et l'enfermement des premiers subissant régulièrement les incivilités des secondes qui leur reprochent d'avoir mieux réussi. De ce point de vue, l'identification des juifs aux Israéliens et des autres aux Palestiniens qui combattent pour leur indépendance et qui, quelque part, sauvent indirectement l'honneur des discriminés du quotidien, ont joué leur rôle pour sceller la séparation. Ce plan pour lancer l'émigration échoue, malgré les méthodes de marketing utilisées et l'argent dépensé, sans compter la complicité de rabbins, d'intellectuels, d'instances et de médias communautaires qui rejoignent l'entreprise en surfant sur la dénonciation d'une insupportable critique d'Israël et de l'antisémitisme. Vincent Vilmain, dans un travail universitaire soutenu à l'université de Lille-III, rapporte des éléments recueillis auprès de l'Agence juive qui recoupent ceux présentés par les auteurs de l'ouvrage. Donc rien d'exceptionnel dans leur démarche, ni qui soit susceptible de justifier le chahut qu'elle a suscité à l'intérieur du noyau dur de la communauté juive.
La conclusion du livre est claire. Le nombre annuel d'émigrants ne dépassera pas les 3 000. Les partants, généralement de condition modeste, sans qualification professionnelle, ne réussissent pas à s'insérer dans un pays en crise économique. Entre 30 et 40% d'entre eux reviennent dans les cinq années suivant leur départ. Et s'il y a eu échec à l'émigration, il y a eu en même temps déstabilisation du groupe juif, lequel risque à la longue de devenir étranger à son pays, la France, à force d'avoir le regard tourné ailleurs. Mais cet échec pourrait aussi inciter les juifs à construire un judaïsme dynamique en diaspora, qui se suffise à lui-même, tout en intégrant cet attachement indéfectible à Israël. Et surtout à ne pas répondre aux sirènes du confinement dans l'entre-soi, fort préjudiciable pour l'avenir.
* Directrice d'études à l'École pratique des hautes études.
OPA sur les Juifs de France.
Enquête sur un exode programmé, 2000-2005, Cécilia Gabizon (1)
et Johan Weisz, Grasset, 2006, 265 pages, 17,50 €.
(1)Journaliste au service société du Figaro.

Cette belle enquête, menée tambour battant, est en même temps la radiographie d'un judaïsme français divisé entre sa fidélité à Israël et son souhait de continuer à vivre en France, pays où il connaît un confort linguistique, intellectuel, professionnel et matériel appréciable. Et cela malgré l'hostilité en provenance de certains milieux arabo-musulmans ou noirs, hostilité à laquelle il est confronté avec les répercussions du conflit israélo-palestinien sur la scène européenne. Cette ambiance délétère a ravivé les blessures de la Seconde Guerre mondiale et sa cohorte de souvenirs, tout en plongeant la majorité des juifs dans la peur.
N'oublions pas que la France, avec ses quelque 530 000 juifs, est un véritable réservoir d'émigration vers Israël et que la conjoncture rendait cette émigration probable, si l'Agence juive et ses relais sur place se donnaient les moyens de la réaliser. Ce livre relate avec un vrai souci de précision le déroulement de cette campagne dont la première cible fut Sarcelles, agglomération de banlieue où longtemps juifs originaires d'Afrique du Nord venus avec la décolonisation et populations non juives immigrées ont cohabité jusqu'à ce que la seconde intifada provoque la méfiance et l'enfermement des premiers subissant régulièrement les incivilités des secondes qui leur reprochent d'avoir mieux réussi. De ce point de vue, l'identification des juifs aux Israéliens et des autres aux Palestiniens qui combattent pour leur indépendance et qui, quelque part, sauvent indirectement l'honneur des discriminés du quotidien, ont joué leur rôle pour sceller la séparation. Ce plan pour lancer l'émigration échoue, malgré les méthodes de marketing utilisées et l'argent dépensé, sans compter la complicité de rabbins, d'intellectuels, d'instances et de médias communautaires qui rejoignent l'entreprise en surfant sur la dénonciation d'une insupportable critique d'Israël et de l'antisémitisme. Vincent Vilmain, dans un travail universitaire soutenu à l'université de Lille-III, rapporte des éléments recueillis auprès de l'Agence juive qui recoupent ceux présentés par les auteurs de l'ouvrage. Donc rien d'exceptionnel dans leur démarche, ni qui soit susceptible de justifier le chahut qu'elle a suscité à l'intérieur du noyau dur de la communauté juive.
La conclusion du livre est claire. Le nombre annuel d'émigrants ne dépassera pas les 3 000. Les partants, généralement de condition modeste, sans qualification professionnelle, ne réussissent pas à s'insérer dans un pays en crise économique. Entre 30 et 40% d'entre eux reviennent dans les cinq années suivant leur départ. Et s'il y a eu échec à l'émigration, il y a eu en même temps déstabilisation du groupe juif, lequel risque à la longue de devenir étranger à son pays, la France, à force d'avoir le regard tourné ailleurs. Mais cet échec pourrait aussi inciter les juifs à construire un judaïsme dynamique en diaspora, qui se suffise à lui-même, tout en intégrant cet attachement indéfectible à Israël. Et surtout à ne pas répondre aux sirènes du confinement dans l'entre-soi, fort préjudiciable pour l'avenir.
* Directrice d'études à l'École pratique des hautes études.
OPA sur les Juifs de France.
Enquête sur un exode programmé, 2000-2005, Cécilia Gabizon (1)
et Johan Weisz, Grasset, 2006, 265 pages, 17,50 €.
(1)Journaliste au service société du Figaro.

Cette belle enquête, menée tambour battant, est en même temps la radiographie d'un judaïsme français divisé entre sa fidélité à Israël et son souhait de continuer à vivre en France, pays où il connaît un confort linguistique, intellectuel, professionnel et matériel appréciable. Et cela malgré l'hostilité en provenance de certains milieux arabo-musulmans ou noirs, hostilité à laquelle il est confronté avec les répercussions du conflit israélo-palestinien sur la scène européenne. Cette ambiance délétère a ravivé les blessures de la Seconde Guerre mondiale et sa cohorte de souvenirs, tout en plongeant la majorité des juifs dans la peur.
N'oublions pas que la France, avec ses quelque 530 000 juifs, est un véritable réservoir d'émigration vers Israël et que la conjoncture rendait cette émigration probable, si l'Agence juive et ses relais sur place se donnaient les moyens de la réaliser. Ce livre relate avec un vrai souci de précision le déroulement de cette campagne dont la première cible fut Sarcelles, agglomération de banlieue où longtemps juifs originaires d'Afrique du Nord venus avec la décolonisation et populations non juives immigrées ont cohabité jusqu'à ce que la seconde intifada provoque la méfiance et l'enfermement des premiers subissant régulièrement les incivilités des secondes qui leur reprochent d'avoir mieux réussi. De ce point de vue, l'identification des juifs aux Israéliens et des autres aux Palestiniens qui combattent pour leur indépendance et qui, quelque part, sauvent indirectement l'honneur des discriminés du quotidien, ont joué leur rôle pour sceller la séparation. Ce plan pour lancer l'émigration échoue, malgré les méthodes de marketing utilisées et l'argent dépensé, sans compter la complicité de rabbins, d'intellectuels, d'instances et de médias communautaires qui rejoignent l'entreprise en surfant sur la dénonciation d'une insupportable critique d'Israël et de l'antisémitisme. Vincent Vilmain, dans un travail universitaire soutenu à l'université de Lille-III, rapporte des éléments recueillis auprès de l'Agence juive qui recoupent ceux présentés par les auteurs de l'ouvrage. Donc rien d'exceptionnel dans leur démarche, ni qui soit susceptible de justifier le chahut qu'elle a suscité à l'intérieur du noyau dur de la communauté juive.
La conclusion du livre est claire. Le nombre annuel d'émigrants ne dépassera pas les 3 000. Les partants, généralement de condition modeste, sans qualification professionnelle, ne réussissent pas à s'insérer dans un pays en crise économique. Entre 30 et 40% d'entre eux reviennent dans les cinq années suivant leur départ. Et s'il y a eu échec à l'émigration, il y a eu en même temps déstabilisation du groupe juif, lequel risque à la longue de devenir étranger à son pays, la France, à force d'avoir le regard tourné ailleurs. Mais cet échec pourrait aussi inciter les juifs à construire un judaïsme dynamique en diaspora, qui se suffise à lui-même, tout en intégrant cet attachement indéfectible à Israël. Et surtout à ne pas répondre aux sirènes du confinement dans l'entre-soi, fort préjudiciable pour l'avenir.
* Directrice d'études à l'École pratique des hautes études.
OPA sur les Juifs de France.
Enquête sur un exode programmé, 2000-2005, Cécilia Gabizon (1)
et Johan Weisz, Grasset, 2006, 265 pages, 17,50 €.
(1)Journaliste au service société du Figaro.

Cette belle enquête, menée tambour battant, est en même temps la radiographie d'un judaïsme français divisé entre sa fidélité à Israël et son souhait de continuer à vivre en France, pays où il connaît un confort linguistique, intellectuel, professionnel et matériel appréciable. Et cela malgré l'hostilité en provenance de certains milieux arabo-musulmans ou noirs, hostilité à laquelle il est confronté avec les répercussions du conflit israélo-palestinien sur la scène européenne. Cette ambiance délétère a ravivé les blessures de la Seconde Guerre mondiale et sa cohorte de souvenirs, tout en plongeant la majorité des juifs dans la peur.
N'oublions pas que la France, avec ses quelque 530 000 juifs, est un véritable réservoir d'émigration vers Israël et que la conjoncture rendait cette émigration probable, si l'Agence juive et ses relais sur place se donnaient les moyens de la réaliser. Ce livre relate avec un vrai souci de précision le déroulement de cette campagne dont la première cible fut Sarcelles, agglomération de banlieue où longtemps juifs originaires d'Afrique du Nord venus avec la décolonisation et populations non juives immigrées ont cohabité jusqu'à ce que la seconde intifada provoque la méfiance et l'enfermement des premiers subissant régulièrement les incivilités des secondes qui leur reprochent d'avoir mieux réussi. De ce point de vue, l'identification des juifs aux Israéliens et des autres aux Palestiniens qui combattent pour leur indépendance et qui, quelque part, sauvent indirectement l'honneur des discriminés du quotidien, ont joué leur rôle pour sceller la séparation. Ce plan pour lancer l'émigration échoue, malgré les méthodes de marketing utilisées et l'argent dépensé, sans compter la complicité de rabbins, d'intellectuels, d'instances et de médias communautaires qui rejoignent l'entreprise en surfant sur la dénonciation d'une insupportable critique d'Israël et de l'antisémitisme. Vincent Vilmain, dans un travail universitaire soutenu à l'université de Lille-III, rapporte des éléments recueillis auprès de l'Agence juive qui recoupent ceux présentés par les auteurs de l'ouvrage. Donc rien d'exceptionnel dans leur démarche, ni qui soit susceptible de justifier le chahut qu'elle a suscité à l'intérieur du noyau dur de la communauté juive.
La conclusion du livre est claire. Le nombre annuel d'émigrants ne dépassera pas les 3 000. Les partants, généralement de condition modeste, sans qualification professionnelle, ne réussissent pas à s'insérer dans un pays en crise économique. Entre 30 et 40% d'entre eux reviennent dans les cinq années suivant leur départ. Et s'il y a eu échec à l'émigration, il y a eu en même temps déstabilisation du groupe juif, lequel risque à la longue de devenir étranger à son pays, la France, à force d'avoir le regard tourné ailleurs. Mais cet échec pourrait aussi inciter les juifs à construire un judaïsme dynamique en diaspora, qui se suffise à lui-même, tout en intégrant cet attachement indéfectible à Israël. Et surtout à ne pas répondre aux sirènes du confinement dans l'entre-soi, fort préjudiciable pour l'avenir.
* Directrice d'études à l'École pratique des hautes études.
OPA sur les Juifs de France.
Enquête sur un exode programmé, 2000-2005, Cécilia Gabizon (1)
et Johan Weisz, Grasset, 2006, 265 pages, 17,50 €.
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N'oublions pas que la France, avec ses quelque 530 000 juifs, est un véritable réservoir d'émigration vers Israël et que la conjoncture rendait cette émigration probable, si l'Agence juive et ses relais sur place se donnaient les moyens de la réaliser. Ce livre relate avec un vrai souci de précision le déroulement de cette campagne dont la première cible fut Sarcelles, agglomération de banlieue où longtemps juifs originaires d'Afrique du Nord venus avec la décolonisation et populations non juives immigrées ont cohabité jusqu'à ce que la seconde intifada provoque la méfiance et l'enfermement des premiers subissant régulièrement les incivilités des secondes qui leur reprochent d'avoir mieux réussi. De ce point de vue, l'identification des juifs aux Israéliens et des autres aux Palestiniens qui combattent pour leur indépendance et qui, quelque part, sauvent indirectement l'honneur des discriminés du quotidien, ont joué leur rôle pour sceller la séparation. Ce plan pour lancer l'émigration échoue, malgré les méthodes de marketing utilisées et l'argent dépensé, sans compter la complicité de rabbins, d'intellectuels, d'instances et de médias communautaires qui rejoignent l'entreprise en surfant sur la dénonciation d'une insupportable critique d'Israël et de l'antisémitisme. Vincent Vilmain, dans un travail universitaire soutenu à l'université de Lille-III, rapporte des éléments recueillis auprès de l'Agence juive qui recoupent ceux présentés par les auteurs de l'ouvrage. Donc rien d'exceptionnel dans leur démarche, ni qui soit susceptible de justifier le chahut qu'elle a suscité à l'intérieur du noyau dur de la communauté juive.
La conclusion du livre est claire. Le nombre annuel d'émigrants ne dépassera pas les 3 000. Les partants, généralement de condition modeste, sans qualification professionnelle, ne réussissent pas à s'insérer dans un pays en crise économique. Entre 30 et 40% d'entre eux reviennent dans les cinq années suivant leur départ. Et s'il y a eu échec à l'émigration, il y a eu en même temps déstabilisation du groupe juif, lequel risque à la longue de devenir étranger à son pays, la France, à force d'avoir le regard tourné ailleurs. Mais cet échec pourrait aussi inciter les juifs à construire un judaïsme dynamique en diaspora, qui se suffise à lui-même, tout en intégrant cet attachement indéfectible à Israël. Et surtout à ne pas répondre aux sirènes du confinement dans l'entre-soi, fort préjudiciable pour l'avenir.
* Directrice d'études à l'École pratique des hautes études.
OPA sur les Juifs de France.
Enquête sur un exode programmé, 2000-2005, Cécilia Gabizon (1)
et Johan Weisz, Grasset, 2006, 265 pages, 17,50 €.
(1)Journaliste au service société du Figaro.

ançais divisé entre sa fidélité à Israël et son souhait de continuer



Esther ‘’complice’’ d’Haman ?
On connaît tous la Directrice d'études à l'École pratique des hautes études nommée Esther Benbassa. Non pas pour la qualité de son enseignement, mais plutôt pour ses prises de positions développées dans ses chroniques publiées dans les quotidiens nationaux, tels Le Monde, Libération ou encore Le Figaro, mais aussi dans différents débats publics sur les plateaux de télévisions. Une orientation allant systématiquement à l’encontre des intérêts de la communauté juive exprimés par les plus représentatifs de ses membres ou, tout simplement, par le CRIF, instance reconnue par les pouvoirs politiques quels qu’ils soient.Une palette succincte de ses dires et écrits nous situera immédiatement la dame.-Désignation d’Ilan Halimi de « bonhomme » lors de l’émission Arrêt sur image ? Qualification irrespectueuse faite à celui qui fut victime du « gang des barbares ».-Apport de son soutien à une pétition réclamant une seconde diffusion du film « Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël », des cinéastes Eyal Sivan et Michel Khleifi, lors du 26e Festival International de Film Documentaire qui s’est déroulé au Centre Pompidou, à Paris, en mars 2004. Cela, suite au veto du Ministre de la Culture de l’époque qui s’était alarmé « sur les dangers de tout point de vue unilatéral » confirmant ainsi le « parti pris (du film) hostile à l'existence d'Israël et qui peut nourrir l'antisémitisme » (sic).- Publication dans Libération d’une chronique titrée « Entre la honte et la rage » qui interroge, d’emblée, son lectorat : «Comment, en tant que juifs, rester sourds et aveugles à tout cela ? Comment nous, les persécutés d'hier, sommes-nous en mesure de supporter la persécution des Palestiniens ? ». « (…) les horreurs que subissent les Palestiniens nous plongent dans la plus profonde honte ». Du Edgard Morin dans l’esprit et avant l’heure.Trois exemples, parmi tant d’autres, qui démontrent, sans l’ombre d’un doute, son adhésion au ‘’politiquement correct’’ en vigueur en France. Ce qui l’amène, tout naturellement, à supporter les auteurs du livre « OPA sur les Juifs de France » de Cécilia Gabizon et de Johan Weisz, alias Johnatan Myara. Ouvrage « qui n’a rien d’exceptionnel dans leur démarche, ni qui soit susceptible de justifier le chahut qu'elle a suscité à l'intérieur du noyau dur de la communauté juive ». Dixit sa dernière publication dans Le Figaro intitulée : « La France, un vivier pour Israël ? ».Mais ce qui, ici, dénote particulièrement son ‘’abus’’ de langage habituel, ce n’est autre que le paragraphe suivant : « Ce plan pour lancer l'émigration échoue, malgré les méthodes de marketing utilisées et l'argent dépensé, sans compter la complicité de rabbins, d'intellectuels, d'instances et de médias communautaires qui rejoignent l'entreprise en surfant sur la dénonciation d'une insupportable critique d'Israël et de l'antisémitisme ».Ainsi est réduite la vocation de l’Agence juive. A un ‘’complot sioniste’’, donc forcément louche et malhonnête, auquel des rabbins, intellectuels, instances et média communautaires français participent par leur « complicité ». Si cela n’était un complot israélien, mais seulement une entreprise s’exprimant au grand jour depuis la date de sa création -soit 1929-, selon les règles du pays d’accueil, financée par les impôts d’un état de droit se voulant refuge de tous les Juifs de par le monde en situation sécuritaire précaire, et de tous les autres selon leurs desiderata, nul doute, alors, que la Directrice d’études aurait parlé de « participation, coopération, contribution ou autre collaboration ».Mais ce n’est pas le cas. S’obligeant à ‘’taper’’ sur la communauté juive française pour cause de soutien têtu et indéfectible à l’état d’Israël, Esther Benbassa a choisi d’employer, en toute connaissance de cause, l’image de « complice » à celle d’adhérent d’une mission, d’un devoir ou d’une bonne action qui caractérise, souvent, le bénévole.Ce choix de vocabulaire dépeint précisément la ‘’pensée’’ de celle qui se prénomme Esther, mais qui n’a aucune ressemblance intellectuelle avec celle qui s’opposa à Haman et qui le fit pendre en lieu et place de la communauté juive de Perse. Son titre, déployé comme signature au bas de chaque écrit ou rappelé lors des débats, en est une preuve évidente. A son niveau, on est sensé connaître le poids des mots.Un ‘’raisonnement’’, donc, qui affronte en tous points, la très grande majorité de la communauté juive française qui, elle, se voit honorée, entre autre, par l’accueil réservé à Ehud Olmert lors de sa visite aux USA ces derniers jours. Un Premier Ministre représentant le peuple israélien, mais également les Juifs de la diaspora pour cause d’adhésion, pleine et entière, à la culture et aux valeurs de ce pays, principalement depuis l’an 2000 et le déclenchement de la « guerre d’Oslo ».Une ‘’méthode’’ benbassaresque qui illustre son manque d'attachement à Israël et son peuple, mais surtout sa « complicité » avec les tenants du « politiquement correct » si prompts à salir les Juifs, les Sionistes et les Israéliens.

PROPOS SUR LES CHAMBRES A GAZ, LE PROCES GOLLNISCH DE NOUVEAU REPORTE

Propos sur les chambres à gaz: le procès Gollnisch de nouveau reportéLYON, 23 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Le procès du numéro 2 du Front National (FN), Bruno Gollnisch, devant le tribunal correctionnel de Lyon pour des propos controversés sur les chambres à gaz, a été renvoyé mardi aux 7 et 8 novembre, a constaté un journaliste de l'AFP. Ce nouveau report, le troisième en moins d'un an, permet d'attendre l'examen d'un appel introduit par le parquet de Lyon devant la chambre de l'instruction contre une ordonnance de non-lieu rendue le 14 mars, dans le cadre d'une instruction parallèle sur les mêmes faits. Cette instruction avait été ouverte à la suite d'une plainte séparée, avec constitution de partie civile, déposée par l'instance nationale du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap). "L'affaire ne me paraît pas en état d'être jugée", a déclaré Fernand Schir, le président de la sixième chambre du tribunal correctionnel, évoquant une question de "bon sens". "Nous sommes dans la même situation que lors du dernier report, dans l'attente d'une décision de justice, a-t-il ajouté. Avec la plainte déposée par le Mrap national, on verra bien ce que va décider la chambre de l'instruction". La chambre de l'instruction rendra son arrêt le 13 juin. Pour M. Schir, "l'imbroglio redouté est survenu", d'où la nécessité d'un nouveau report de plusieurs mois. "C'est un acte de prudence de la part du tribunal, d'autant que je fais l'objet d'une décision de non-lieu particulièrement motivée", a réagi auprès de l'AFP Bruno Gollnisch, dénonçant une fois de plus un "acharnement du parquet, sur ordre du gouvernement". Le numéro 2 du FN a également insisté sur l'importance qu'aurait, selon lui, une confirmation en appel de l'ordonnance de non-lieu. "Si le non-lieu devient définitif, le procès n'a plus de légitimité. On ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits", a-t-il estimé. De source proche du dossier, la situation est plus complexe, la plainte distincte du Mrap national ne portant que sur une partie des propos reprochés à M. Gollnisch. Le procès reporté mardi est lui issu d'une citation directe du parquet de Lyon à la demande du Garde des Sceaux de l'époque, Dominique Perben. L'audience avait déjà été renvoyée début septembre 2005 puis fin novembre, afin d'attendre la levée de l'immunité parlementaire européenne de M. Gollnisch, finalement votée le 13 décembre. Le 11 octobre 2004, lors d'une conférence de presse à Lyon, Bruno Gollnisch avait assuré "ne pas remettre en cause les déportations" ni "les millions de morts" des camps nazis, avant d'ajouter toutefois: "quant à savoir la façon dont les gens sont morts, ce débat doit avoir lieu". Pour d'autres propos, la commission disciplinaire du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cneser) a indiqué mardi avoir proposé la confirmation de la suspension pour cinq ans des fonctions d'enseignant-chercheur de M. Gollnisch. Il revient au ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, de confirmer, ou non, cette suspension.

5 ANNEES DE SUSPENSION PROPOSEES A L'ENCONTRE DE BRUNO GOLLNISCH

La commission disciplinaire du conseil national de l'enseignement supérieur (Cneser) a indiqué avoir proposé la confirmation de la suspension pour cinq ans des fonctions d'enseignant-chercheur de Bruno Gollnisch, le numéro 2 du Front national. Il revient au ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, de confirmer, ou non, cette suspension. Le responsable frontiste, suspendu en mars 2005 de ses fonctions par l'université de Lyon III où il est professeur en langue et civilisation japonaise, a assuré mardi à l'AFP ne pas exclure de se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat. Il a immédiatement dénoncé cette décision, estimant qu'elle "a été prise dans des temps records, à l'issue d'un procès étrange". Dans ses attendus, le Cneser a notamment reproché à Bruno Gollnisch d'avoir "tenu des propos ambigus dont il ne pouvait pas ignorer qu'ils auraient des retentissements à l'université de Lyon III". Lors de l'audience lundi, la commission disciplinaire du Cneser a examiné ses propos lors d'une conférence de presse à Lyon le 11 octobre 2004, au sujet du rapport Rousso sur les accointances de certains enseignants de Lyon III avec l'extrême droite. M. Gollnisch, selon des propos rapportés par des journalistes de la seule presse écrite - rien n'a été enregistré -, avait affirmé: "M. Rousso est une personnalité juive en charge d'une institution qui a fait beaucoup pour le maintien d'une version officielle de l'Histoire". Pendant cette conférence de presse, M. Gollnisch avait aussi fait état de ses fonctions d'universitaires, ce qu'il ne conteste pas. "Qu'est-ce qu'une personnalité juive pour vous ?", a interrogé à plusieurs reprises la présidente de séance, enseignante à Paris V, Nicole Fiori. "Le fait de mentionner que quelqu'un est juif, africain, socialiste, catholique, Front national, n'est pas condamnable en soi", a notamment rétorqué le responsable du FN. "Je n'ai jamais fait de distinction dans les droits en fonction de l'origine, de la race ou de la religion, je trouve un peu curieux qu'on fasse faire une enquête par quelqu'un d'engagé a priori contre l'objet de son enquête", a-t-il ajouté, jugeant "ahurissant" qu'il puisse s'agir là d'une "faute disciplinaire". "M. Gollnisch ne pouvait ignorer en tant qu'universitaire que l'ambiguité de ses propos puisse être interprétée par les négationnistes", a également relevé la commission disciplinaire dans ses attendus. "Le Cneser n'est pas compétent pour traiter de propos tenus par un homme politique, un élu et non dans le cadre d'activités relatives à mes enseignements et de recherches", a estimé M. Gollnisch. Parallèlement, le procès devant le tribunal correctionnel de Lyon de M. Gollnisch pour ses propos sur les chambres à gaz lors de la même conférence de presse a été reporté mardi aux 7 et 8 novembre.

LE PARQUET RECLAME LA RELAXE POUR FINKIELKRAUT POURSUIVI PAR EYAL SIVAN

Relaxe requise pour Finkielkraut poursuivi en diffamation à ParisPARIS, 23 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Le procureur de la République, Alexandre Aubert, a implicitement requis mardi la relaxe du philosophe Alain Finkielkraut, poursuivi en diffamation par le cinéaste israélien Eyal Sivan qu'il avait assimilé à l'un des acteurs de "l'antisémitisme juif" actuel. Dans un entretien diffusé le 30 juin 2003 sur la radio de la communauté juive (RCJ), à la suite de la sortie du film intitulé "Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël", le philosophe avait affirmé que le réalisateur était "l'un des acteurs de cette réalité particulièrement pénible, particulièrement effrayante, l'antisémitisme juif qui sévit aujourd'hui". Le philosophe reproche notamment au réalisateur d'avoir effectué dans son film un rapprochement entre le traitement infligé par Israël aux Palestiniens et la Shoah. "Mais attention, déclarait à la radio l'écrivain, ceux qui nous cousent (...) sur la poitrine une croix gammée ont envie de revendiquer pour eux-mêmes l'étoile jaune". Le procureur a indiqué "ne pas avoir compris ces termes comme la dénonciation d'un appel à tuer les juifs d'Israël et plus généralement les juifs". Il s'agit d'une attaque sur "la démarche intellectuelle du film et non sur la personne du réalisateur", a estimé M. Aubert pour qui les propos du philosophe se situent dans "le registre du débat intellectuel malgré leur caractère outrancier".



M. Finkielkraut a reçu le soutien du réalisateur du film "Shoah", Claude Lanzmann, qui a qualifié à la barre le film de "négationniste". "Je ne vois pas pourquoi cet homme s'indigne d'être traité d'antisémite, il l'est", a-t-il ajouté, évoquant "un film piège où la caméra se fait elle-même instrument du mensonge". M. Sivan a de son côté qualifié M. Finkielkraut de "pompier pyromane", cherchant "à l'assassiner politiquement et intellectuellement" par ce qualificatif de "juif antisémite".

BENOIT 16 REND UN BREF HOMMAGE AUX INSURGES DU GHETTO DE VARSOVIE

Le pape allemand Benoît XVI a fait un détour jeudi dans un itinéraire à travers Varsovie, pour rendre hommage aux insurgés du ghetto juif, qui y avaient péri en 1943, après trois semaines de lutte inégale contre les nazis. La voiture du pape a ralenti devant l'imposant monument aux héros de l'insurrection, dans un quartier d'immeubles sans âme construits sur les décombres du ghetto, totalement rasé après sa liquidation. Le pape a fait un signe de bénédiction en sa direction. Quelques milliers de personnes ont observé la scène. Parmi elles, plusieurs "Justes parmi les nations", qui avaient sauvé des juifs durant la Seconde guerre mondiale, ainsi que des représentants de la communauté juive de Varsovie. "C'est très significatif qu'il passe ici et qu'il donne sa bénédiction à la manière catholique", a déclaré à l'AFP Michael Schudrich, grand rabbin de Pologne. "Dommage que ce passage ait été aussi bref", a cependant regretté Zofia Sienienska, 80 ans, une des Justes parmi les nations. Les Justes parmi les nations, toujours des non juifs, sont désignés par une commission dépendant de la Cour suprême israélienne. Comme nombre d'autres personnes réunies à cet endroit, elle comptait au fond du coeur que Benoît XVI fasse une halte improvisée devant le monument. En décembre 1970, le chancelier ouest-allemand Willy Brandt avait marqué l'histoire à cet endroit en s'agenouillant pour rendre hommage aux victimes. A l'automne 1940, les occupants nazis avaient instauré dans ce quartier un ghetto pour les juifs de Varsovie et des alentours. Sur 4 km2, ils y ont entassé près de 500.000 personnes. A la fin du printemps 1943, après l'écrasement de l'insurrection des derniers survivants, la plupart avaient péri, de faim ou de maladie dans le ghetto, ou gazés au camp de la mort de Treblinka.

LE CARDINAL LUSTIGER SOULIGNE LE ROLE DE LA JUIVE CONVERTIE EDITH STEIN

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Le cardinal Lustiger souligne le rôle de la juive convertie Edith SteinBERLIN, 25 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Le cardinal français Jean-Marie Lustiger a rendu hommage, quelques jours avant la visite de Benoît XVI à Auschwitz, à la carmélite d'origine juive Edith Stein, gazée au camp d'extermination, en estimant qu'"elle a restitué Israël à l'intérieur de la conscience chrétienne". Parlant jeudi lors d'une table-ronde à l'occasion des Journées de l'Eglise catholique allemande à Sarrebrück (ouest de l'Allemagne), le cardinal, lui-même converti d'origine juive polonaise, qui a perdu sa mère à Auschwitz, a évoqué la brillante philosophe allemande convertie au catholicisme et déclarée sainte par la volonté de Jean Paul II sous le nom de "Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix". "Cette initiative de l'Eglise ne signifiait-elle pas une appropriation abusive de l'identité juive et aussi une sublimation chrétienne de l'horreur de la Shoah?", s'est demandé l'ancien archevêque de Paris. Il a confié que dans une conversation personnelle avec le pape polonais, alors que la cause de béatification d'Edith Stein (étape avant la canonisation) arrivait à sa conclusion, celui-ci la désignait comme "martyre". "Je fis observer au pape que si elle avait été mise à mort à Auschwitz, c'est parce qu'elle était juive. Le pape me répondit que c'était bien à ce titre qu'il la reconnaissait comme martyre". "A la vénération des chrétiens, l'Eglise désigne comme martyre Edith, morte parce que juive", a ajouté le cardinal, qui a rappelé que des voix "pour le moins inquiètes" s'étaient élevées dans la communauté juive au moment de la béatification, puis de sa canonisation en 1998

SOUS L'ARC DE TRIOMPHE, UN HOMMAGE OFFICIEL A UN UKRAINIEN RESPONSABLE DE POGROMS ANTI-JUIFS

La Licra proteste contre l'hommage à Paris à un Ukrainien accusé de pogromsPARIS, 25 mai 2006 (AFP) © 2006 AFP Une vingtaine de militants de la Licra ont protesté jeudi après-midi à Paris contre une cérémonie ukrainienne sous l'Arc de Triomphe pour commémorer le 80e anniversaire de la mort de Simon Petlioura, accusé de pogroms contre les juifs en 1919 en Ukraine. Réfugié en France après la chute de l'éphémère République indépendante d'Ukraine (1919-1920), l'ex-ataman (commandant en chef) de l'armée ukrainienne Simon Petlioura avait été assassiné en 1926 à Paris par un juif ukrainien, Samuel Schwarzbard, qui fut acquitté par la cour d'assises de Paris. La cérémonie, organisée par l'Association des anciens combattants ukrainiens en France, s'est déroulée jeudi à 17H30 sous l'Arc de Triomphe. Deux gerbes au nom de "Symon Petlura 1926 - 2006" ont été déposées sur la tombe du Soldat Inconnu, dont l'une par l'ambassadeur d'Ukraine en France Iouri Serguiev. Après la sonnerie aux morts jouée par des gendarmes, la trentaine de personnes présentes ont chanté l'hymne ukrainien ("L'Ukraine n'est pas encore morte") puis la Marseillaise. Tenus à distance par quelques policiers, en haut de l'avenue des Champs-Elysées, une vingtaine de manifestants de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) ont dénoncé cet hommage à "un assassin". Le président de la Licra Patrick Gaubert a déclaré avoir émis une protestation officielle auprès des ministères français des Affaires étrangères et des Anciens combattants contre la tenue de cette cérémonie d'hommage à un "responsable des pogroms en Ukraine durant lesquels des milliers de juifs ont été assassinés". Dans une lettre adressée à M. Gaubert et publiée sur le site de l'ambassade d'Ukraine, M. Serguiev a dénoncé "les stéréotypes négatifs sur la personnalité de Simon Petlioura imposés par l'URSS en France par l'entremise du Kominterm et qui restent vivaces