Friday, February 27, 2009

Dieudonné dans ses oeuvres
Par Julie Joly, publié le 26/02/2009 11:30 - mis à jour le 27/02/2009 09:55

| Imprimer | Envoyer par e-mail |
Partager








| | Voter (18)| Commenter (26)
Page : 1 sur 2 » L'humoriste, qui n'a pas hésité à mettre à l'honneur le négationniste Robert Faurisson, défend ses thèses devant un public acquis à sa cause. Récit d'une soirée où, sous le show et la dérision, perce un discours tout sauf improvisé.

C'est lui qui l'assure, en montrant son bras: il leur a mis "jusque-là". Aux "médias", "censeurs" de la République. Aux "sionistes" de tout poil et surtout du show-biz. Privé de scène nationale depuis son dernier récital au Zénith, à Paris, avec l'historien négationniste Robert Faurisson en invité surprise, Dieudonné s'en donne à coeur joie sur les planches de son propre théâtre, la Main d'or (XIe arrondissement). J'ai fait l'con annonce, comme un aveu, le titre du spectacle. Le con, c'est sûr. Mais sciemment. Car, sous le burlesque apparent, une formidable rhétorique est à l'oeuvre, obscure au novice, limpide à tous les autres.

Faurisson a des choses à dire
"Dieudo? C'est notre dieu!" La réponse a fusé avant même la question. Mounir, 17 ans, Iliès, 20 ans, et Ayham, 22 ans, sont "fans absolus" de l'humoriste subversif. Les trois amis de Seine-Saint-Denis ne font pas l'assemblée, mais sont symptomatiques. Ils n'ont raté aucun des derniers spectacles de leur idole et collectionnent ses DVD. Ils ont été aussi de toutes les manifestations propalestiniennes, réfutent l'implication d'Al-Qaeda dans les attentats du 11 septembre 2001, dénoncent la "mainmise des sionistes" sur le monde en général, la France en particulier, ne croient aucun média traditionnel et, au final, l'avouent sans peine : oui, ils sont antisémites.
"Dieudonné n'est pas antisémite, il ne cherche à convaincre personne", plaide Me Jacques Verdier, son avocat. Ayham, lunettes fines en métal et sourire angélique, est étudiant dans une école d'ingénieurs aéronautiques et "rêve d'entrer un jour à l'Assemblée", dit-il. Veste en cuir ajustée et pantalon taille basse, Iliès suit, lui, des cours d'art dramatique et rêve de crever l'écran. Le plus jeune, Mounir, "très pratiquant", ne laisse apparaître que deux magnifiques yeux verts derrière un foulard à damiers et une calotte musulmane. Des trois, il est celui qui clame le plus ostensiblement son aversion envers les "sionistes", mais ses amis opinent.
Ont-ils été choqués, surpris, par la présence de Robert Faurisson au côté de l'humoriste, sur la scène du Zénith ? "Pas du tout, pourquoi? Il faut le lire, l'écouter, il a des choses très intéressantes à dire, Faurisson", répond de but en blanc l'étudiant. "Dieudonné est un héros, un martyr, tout le monde devrait le soutenir", ajoute Mounir. Mettent-ils en doute l'existence des chambres à gaz? "Des historiens le font, preuves à l'appui", rétorquent-ils de concert. "Les médias manipulent l'opinion, l'école en rajoute une couche, s'enflamme Ayham. Les gens croient tout ce qu'on leur dit, ils sont totalement conditionnés." Eux non, à l'évidence.

En cette soirée de janvier, à Paris, les initiés sont venus nombreux célébrer leur martyr. Public cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés, Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en keffieh et crânes rasés en bombers. Près de 250 fans au total, massés sur les banquettes de velours rouge, les marches et même le sol du théâtre privé. Accolades, embrassades, politesses, on se croirait au café des Sports un soir de finale. Simple illusion d'optique, confirmée par la suite.

A propos du parrainage de Le Pen et de l'hommage rendu à Faurisson : "Ouh la la, je suis monté très haut, dernier étage, au-dessus c'est le soleil!" balance Dieudonné à la manière d'un détraqué en confession. Jouant les imbéciles pour plaider l'innocence, il récidivera peu après en caricaturant le "fameux effet Dieudonné", rictus satanique à l'appui. Ce syndrome, raconte-t-il, dont Fofana et son gang des barbares auraient été "victimes" avant d'embarquer, le 21 janvier 2006, un jeune juif, Ilan Halimi, pour "le transformer en panini fromage".

Des juifs il n'est jamais question, mais de juifs, très souvent

L'auditoire est hilare, Dieudonné marque un point en champion de l'autodérision. Qui se méfie des gens qui ne se prennent pas au sérieux? Erreur. Son seul but, il l'écrit sur son blog, est bien d'"éveiller les consciences" par le rire. Efficacité garantie.

Un long dégagement sur les Pygmées d'Afrique, menacés d'extermination, et c'est le capitalisme sauvage qui se retrouve en procès. Une allusion aux trois grands "génocides" de l'humanité (ceux des Indiens d'Amérique, des Aborigènes d'Australie et des esclaves), et l'Holocauste est ramené au rang de détail de l'Histoire. L'entrée en scène de son assistant Jackie, flottant dans une nuisette "en hommage au maire de Paris", arborant une étoile jaune géante à la poitrine achève la démonstration. A l'entendre, "c'est la loi", et certainement pas la morale, qui "interdit" d'oublier la Shoah. "La télé, les informations, les manuels scolaires", serviteurs zélés de la propagande d'Etat, se chargent si bien d'éduquer les consciences.
« Page : 2 sur 2 Hormis ce passage onirique, des juifs il ne sera jamais question. Mais de juifs, très souvent. Julien Dray, ce voleur "par nature", dont le bras est "si long qu'il n'a pas besoin de se baisser" pour lacer ses chaussures. Gad Elmaleh, "chouchou du show-business", ce fourbe, "capable de lui piquer" ses meilleures idées. Enrico Macias, compositeur "de merde", indésirable en Algérie et accompagnateur du chef de l'Etat français en Israël: "Maintenant, on paie les vacances d'Enrico avec nos impôts." Nicolas Sarkozy surtout, ce "sioniste", vassal de George W. Bush, "ami de Bolloré" et de tous les"capitalistes" réunis, aveugle aux souffrances africaines pourvu que l'or noir coule à flots. Et enfin les Etats-Unis, cette autre "merde", valet d'Israël, qui ont "organisé le 11 septembre" pour du gas-oil et "tué des millions de civils dans le monde au nom de Jésus-Christ".

Dieudonné n'est jamais meilleur que dans l'imitation, il le sait. Pourfendeur du "soi-disant modèle occidental", il se travestit pour convaincre. En raciste exterminateur de Pygmées, il raconte le cynisme capitaliste. En chef d'Etat camerounais, marionnette de la France, son "employeur" depuis une "indépendance de façade", il dit la cupidité et la barbarie des "colons".

"Mensonges, mensonges, l'existence n'est-elle qu'un mensonge?" vibre-il soudain, l'oeil humide. Le magicien joue sa dernière carte: la sincérité. Dans une "tentative poético-musicale sur fond de tragédie gréco-palestinienne", porté par un air de guitare manouche, Dieudonné est Amid, un jeune Palestinien. "Amid a 22 ans et décide d'aller se faire sauter au milieu de ce qu'il considère comme l'envahisseur", entonne le clown devenu grave. Le show s'achève sur l'explosion du kamikaze dans un bus israélien. Tout est dit. Et le public est debout.
Les amis très particuliers du centre Zahra
Par Boris Thiolay, publié le 26/02/2009 10:00 - mis à jour le 27/02/2009 15:59

| Imprimer | Envoyer par e-mail |
Partager








| | Voter (7)| Commenter (6)
Page : 1 sur 2 » Cette association musulmane chiite du nord de la France diffuse une propagande "antisioniste" très virulente. Et tient des conférences dont certains invités ont été condamnés pour antisémitisme. Quel est son vrai visage?

C'est un ancien corps de ferme entièrement rénové, dans la banlieue de Dunkerque. Les bâtiments de brique rouge, donnant sur une cour intérieure, abritent le siège du centre Zahra France, une association musulmane chiite fondée en 2005. Son objet? Faire "connaître le message de l'islam". Ses membres, parmi lesquels de nombreux convertis, viennent ici célébrer la prière, profiter "d'une structure d'accueil à caractère social, familial et religieux". Ils assistent aussi à "des colloques, des journées d'étude" ou peuvent animer le site Web de l'organisation.

La consultation de ce site révèle rapidement une autre activité récurrente du centre: la diffusion d'images et de déclarations "antisionistes" très virulentes. A la date du 20 février, on pouvait ainsi visionner, sous la rubrique Galerie photos, des images terrifiantes, comparant le sort réservé aux juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale à celui des Palestiniens face à l'armée israélienne actuelle. Le tout sous ce titre: "Le nazisme d'hier et le sionisme d'aujourd'hui". Un amalgame souvent utilisé pour propager la haine contre les juifs, et qui va bien au-delà de la seule critique du sionisme, parfaitement recevable.

L'ultradroite en quête d'alliés
La mise en scène, nocturne, martiale, rappelle de sombres périodes. Le 6 février dernier, vers 20 heures, 150 militants d'extrême droite se sont rassemblés, à la lumière des flambeaux, aux abords de l'Assemblée nationale, à Paris. Une manifestation autorisée, mais placée sous forte surveillance policière. Les principaux courants de la droite ultra étaient présents: vieux nostalgiques du IIIe Reich, skinheads, jeunes garçons et filles se réclamant du "nationalisme social", venus honorer la mémoire des morts des émeutes antirépublicaines du 6 février 1934. Si le mot "juif" n'a jamais été prononcé dans les allocutions, tous les poncifs antisémites des années 1930 ont été passés en revue: "forces occultes qui dominent la nation","financiers apatrides", "purs produits de la Compagnie financière de Rothschild"...
Peu nombreux -ils seraient environ 3 500 en France- les tenants de l'ultradroite ont vu dans les récents appels à la haine antijuive une occasion de souffler sur les braises. L'instrumentalisation de la cause palestinienne à des fins antisémites n'est pas un procédé nouveau. Mais cette tentation a suscité, ces derniers temps, des alliances de circonstance pour le moins inattendues... Ainsi, un groupuscule "nationaliste-socialiste", le Parti solidaire français (PSF), a noué des contacts avec Kémi Séba, gourou du Mouvement des damnés de l'impérialisme, qui rêve de rallier jeunes musulmans et Noirs pour "éradiquer le sionisme". Des groupes aux idéologies a priori totalement opposées. "Ils se retrouvent sur un terrain: combiner la haine du système et l'antisémitisme en vitupérant indistinctement Israël, le sionisme et les juifs", analyse le politologue Jean-Yves Camus. "L'ultradroite a compris qu'elle pouvait surfer sur la radicalité de certains manifestants propalestiniens", poursuit-il. Lors du défilé du 24 janvier en faveur de Gaza, on pouvait voir, notamment, des membres du PSF s'inviter dans la frange extrême du cortège, au côté de groupuscules scandant des slogans favorables au Hezbollah et appelant à la "disparition d'Israël".

"Redonner le pouvoir à la France et aux Français"

Ce site permet aussi d'avoir un aperçu d'une conférence organisée au centre Zahra en juillet 2008. Lors de ces journées consacrées à un improbable "appel à l'initiation d'une alliance stratégique amicale entre judaïsme et islam contre le sionisme", on a pu voir défiler des personnages coutumiers de déclarations incendiaires. L'inévitable Dieudonné était présent. Certes, à l'époque, l'humoriste ne s'était pas encore affiché avec le négationniste Robert Faurisson, mais il avait déjà été condamné pour diffamation publique à caractère racial, notamment pour avoir qualifié le souvenir de la Shoah de "pornographie mémorielle".

Autre participant à la conférence de juillet 2008: Mohamed Latrèche. Interviewé à cette occasion, le président du Parti des musulmans de France (PMF) -qui regroupe quelques centaines d'adhérents - y allait de son couplet sur la "nébuleuse sioniste en France". Antisémite, Mohamed Latrèche? Il s'en défend vigoureusement, même si, en 2004, il s'était déclaré "fier et content de connaître Serge Thion", un chercheur révoqué du CNRS pour négationnisme.

Le centre Zahra a également accueilli, en août 2008, Kémi Séba, un extrémiste noir dont le premier mouvement -la Tribu Ka- avait été dissous en 2006 pour "incitation à la haine raciale" et "antisémitisme". Kémi Séba, qui s'est converti depuis à l'islam, dirige aujourd'hui le Mouvement des damnés de l'impérialisme (MDI). Il multiplie les provocations et les déclarations de sympathie pour le Hezbollah, parti chiite libanais qui ne reconnaît pas l'existence de l'Etat d'Israël
| Imprimer | Envoyer par e-mail |
Partager








| | Voter (7)| Commenter (6)
« Page : 2 sur 2 L'Express a demandé au président du centre Zahra des précisions sur ses visiteurs et ses différentes activités. "En voyage à l'étranger et injoignable par téléphone", Yahia Gouasmi, 59 ans, de nationalité française, a répondu par mail. Dans le même temps, son argumentation, assortie de quelques formules d'intimidation, a été mise en ligne sur le site Web du centre chiite. Curieusement, alors qu'aucune question adressée ne comportait le mot "antisémitisme", Yahia Gouasmi recommande de "ne pas faire d'amalgame entre nos activités et une quelconque activité antisémite".

"Eradiquer toutes les formes de sionisme dans la nation"Le leader du centre Zahra, par ailleurs président de la Fédération chiite de France, détaille ensuite les objectifs de son Parti Anti Sioniste (PAS). Créé en janvier, pendant l'offensive israélienne sur Gaza, ce groupuscule entend notamment "éradiquer toutes les formes de sionisme dans la nation", "libérer l'Etat, le gouvernement et les médias de la mainmise sioniste" et « redonner le pouvoir à la France et aux Français". Un programme inquiétant qu'il cherche à diffuser sur la voie publique. Les 17 et 24 janvier, une quarantaine de militants du centre Zahra et du PAS s'agrégeaient au cortège des deux grandes manifestations propalestiniennes, à Paris. Sur fond de slogans appelant au djihad, ils défilaient accompagnés de drapeaux du Hezbollah et de drapeaux israéliens marqués de croix gammées. Parmi les orateurs qui dénonçaient alors la "bête immonde du sionisme parisien et israélien" se trouvait un "théologien" du centre Zahra, un homme qui sait adapter son message en fonction de son auditoire.

En décembre 2008, il était invité à représenter le culte musulman lors d'une journée consacrée au dialogue entre les religions, organisée par un collège catholique de la région dunkerquoise. Ce jour-là, assis aux côtés d'un prêtre et d'un représentant de la communauté juive, il délivrait un discours apaisé devant des élèves de quatrième. Pour obtenir un brevet de respectabilité? Son intervention était filmée par le centre Zahra, afin d'être ensuite diffusée sur son site Internet. Le principal de ce collège réalise aujourd'hui qu'il a été piégé: "Ce double discours n'a rien à voir avec les valeurs de tolérance et de fraternité que nous inculquons à nos élèves."
Comment l'antisémitisme tisse sa toile sur Internet
Par Silvère Boucher-Lambert, Olivier Saretta, publié le 26/02/2009 12:14 - mis à jour le 26/02/2009 12:45

| Imprimer | Envoyer par e-mail |
Partager








| | Voter (14)| Commenter (10)
Page : 1 sur 2 » Dans ce qui reste une zone de non-droit, les réseaux antisémites ont trouvé un terrain de propagande. Au-delà des sites les plus en vue, ils usent de stratégies trompeuses pour véhiculer leurs thèses. Décryptage de ces techniques.

Livrer la bataille de l'info

Altermedia. Son nom sonne comme un site d'information. Il en a même toutes les apparences: ici des articles, là des chroniques... Sauf que c'est un site non d'information mais de propagande, où les idées les plus neutres côtoient les plus haineuses. Un article intitulé "BHL/Kouchner: une solidarité qui en dit long..." laisse planer peu de doute sur le sous-entendu. Les internautes s'empressent d'aller plus loin. Ainsi, un anonyme écrit à propos des deux hommes: "Sûrs d'eux-mêmes et dominateurs, ils ne voient pas (ou ne veulent pas voir) se lever contre eux les peuples libres, qui commencent à en avoir plus qu'assez de voir les mêmes individus partout faire la même chose: sucer le sang des goys [non-juifs]." La logorrhée s'achève par un appel:"Debout!"


DR


A l'origine, Altermedia est l'oeuvre d'un Américain, David Duke, ancien dignitaire du Ku Klux Klan et auteur prolixe sur le "complot sioniste". Dans la trentaine de pays où le concept est aujourd'hui décliné, les sites sont animés par des militants d'extrême droite.

Un autre site, français celui-là, a déjà été condamné en référé pour la publication de textes jugés antisémites et est toujours sous le coup d'une procédure à Mulhouse: Alterinfo. Se présentant comme une "agence de presse associative", il revendique une centaine de contributeurs, ainsi que des partenariats avec des agences iraniennes, syriennes ou russes. Son but? Donner la parole aux "ignorés" des médias classiques. "Nous n'avons aucun tabou, explique le fondateur de l'agence, Zeynel Cekici, d'origine turque. Quand on se donne pour mission de dire la vérité, il faut prendre des risques." Quitte à porter la liberté d'expression au-delà des limites. "Je suis en droit de me poser des questions sur les financiers qui étaient derrière les nazis", avance ainsi Cekici. Longtemps référencée dans les pages de Google Actualités, aux côtés des médias traditionnels, Alterinfo en a été bannie en septembre 2008.

Novopress, elle, y figure toujours. Son fondateur est une figure de l'extrême droite française: Fabrice Robert. Cet ancien mégrétiste fut aussi le porte-parole d'Unité radicale, un groupuscule dissous en 2002, après la tentative d'attentat contre Jacques Chirac perpétré par l'un de ses sympathisants, Maxime Brunerie. Six ans plus tard, Fabrice Robert demeure actif dans la mouvance nationaliste; il préside l'organisation Bloc identitaire et veille sur Novopress.

Le ton est loin des provocations des sites évoqués précédemment. Il se veut plus policé. Mais la récurrence des sujets abordés (délinquance, question identitaire...) laisse peu de doute, cette fois encore, sur le parti pris des auteurs. Ainsi, un article sur l'escroquerie de Bernard Madoff apparaît sous l'étiquette "société multiraciale". Hasard? "Certains articles sont mis en ligne sans que je m'en aperçoive", se défend Fabrice Robert. Et des rédacteurs dérapent parfois. Ailleurs sur le site, un article rédigé en anglais est titré "11 septembre : la vérité est antisémite".

Opération 11 septembre
Eric Hufschmid, Willis Carto. Ces deux Américains, inconnus du grand public en France, partagent un antisémitisme forcené, dont ils ne font pas mystère. L'un le déverse sur son blog, l'autre en abreuve les pages de sa publication, la revue d'extrême droite American Free Press. Mais ils ont un autre point commun : ils ne croient pas à la thèse officielle concernant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Pour eux, les vrais responsables sont à rechercher du côté de la communauté juive.
Il serait faux de croire que ces théories du complot n'ont aucun écho. Internet a fait la célébrité de Hufschmid et Carto, nouveaux vengeurs masqués, pourfendeurs du « prêt-à-penser » médiatique. Deux vidéos, diffusées sur la Toile depuis 2005, alimentent le phénomène : Loose Change (80 minutes) et 9/11 Mysteries (90 minutes) font figure de références pour les tenants du complot. Beaucoup ignorent que, derrière les images d'archives, les démonstrations techniques et les témoignages d'experts, se dissimule le duo Hufschmid-Carto.
Ainsi, dans 9/11 Mysteries (2006), il ne faut pas attendre plus de vingt minutes avant d'entendre le premier - présenté comme un expert en découpe des métaux - exposer son point de vue sur l'effondrement des tours new-yorkaises. Quant au film Loose Change, dont il existe trois versions, il puise une partie de ses arguments dans American Free Press. Autre constat : ses promoteurs bénéficient de moyens importants. La production de la dernière version en date (novembre 2007), baptisée Final Cut, aurait coûté 200 000 dollars - soit cent fois plus que la mouture initiale.
A ce jour, 100 millions de personnes ont regardé ces films. L'humoriste Jean-Marie Bigard et l'actrice Marion Cotillard les ont cités publiquement, exprimant, eux aussi, leurs doutes sur le 11 septembre. Avant de s'en excuser ensuite...

Semer l'ennemi

Son nom a tout d'un grognement: Aaargh, pour Association des anciens amateurs de récits de guerre et d'holocauste. Un site abject, et pourtant toujours accessible, au terme de plusieurs années de nomadisme cybernétique et de batailles juridiques.

Dès sa création, en 1995, le site est si ouvertement négationniste qu'il doit se réfugier sur un serveur aux Etats-Unis, pays dont la Constitution protège la liberté d'expression de toute censure. Huit associations parviennent malgré tout, en 2006, à faire couper l'accès au site depuis la France. Conséquence: celui-ci déménage en Belgique, où il est hébergé par un site local, Vision historique objective (VHO).

Page : 1 sur 2 » Partager l'info :



« Page : 2 sur 2 Selon Marc Knobel, rapporteur pour la Commission nationale consultative des droits de l'homme, VHO est un "vaste supermarché du négationnisme où l'extrême droite flamande cherche à unifier toutes les scories éparpillées". Des centaines d'ouvrages révisionnistes signés Robert Faurisson, David Irving ou Roger Garaudy y sont téléchargeables gratuitement. Pour l'avocat Stéphane Lilti, qui combat Aaargh depuis plusieurs années, "les poursuites n'auront même pas le temps d'être engagées qu'il sera parti ailleurs". Et Marc Knobel de conclure: "Par le passé, celui qui cherchait ce genre de littérature ne la trouvait que dans un nombre limité de librairies. En 2009, n'importe qui peut tomber sur ces succursales négationnistes, y compris par hasard."

Chercher l'image

Septembre 2007. Des vidéos porno d'un nouveau genre sont mises en ligne sur le site de partage d'images YouTube. Au bout de quelques secondes, les scènes torrides s'interrompent, laissant place à un tout autre spectacle: l'historien négationniste Robert Faurisson, en conférence sur ce qu'il appelle le "problème des chambres à gaz". Le dessein est limpide: attirer l'attention de l'internaute profane sur les thèses négationnistes. Alerté, YouTube coupera rapidement l'accès à cette propagande déguisée. Peine perdue: aujourd'hui encore, les mêmes vidéos demeurent accessibles en quelques clics! En tapant "Faurisson" sur Dailymotion, on découvre ainsi un film intitulé La Manipulation des sionistes, datant des années 1980, dans lequel l'idéologue français, maintes fois condamné, expose ses théories. A l'heure où L'Express paraît, cette vidéo est en ligne depuis plus d'un mois. Sans réaction de l'hébergeur.

Récrire l'Histoire

C'est à s'y méprendre: la mise en forme, le rubricage, les polices de caractères, tout en Metapedia rappelle Wikipedia, l'encyclopédie en ligne ouverte aux contributions des internautes. Le contenu, en revanche, n'a rien à voir... Créé en Suède en août 2006, disponible en 17 langues -la version française existe depuis mai 2007- Metapedia est une sorte de Quid pour extrémistes. Son objectif: "Influer sur les débats politiques et philosophiques."

Une question sur la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990? Metapedia répond sans équivoque: il s'agit d'"une provocation montée par le gouvernement socialiste français afin de démoniser le Front national". Les responsables de cette profanation -des skinheads d'extrême droite- ont pourtant été condamnés sans que leur culpabilité souffre le moindre doute.

Inutile, par ailleurs, de chercher sur Metapedia une biographie de Victor Hugo ou encore de Rousseau, comme il en existe sur Wikipedia: aucune ne figure dans la base de données. En revanche, ceux qui s'intéressent aux parcours des grands antisémites de l'Histoire trouveront leur bonheur. Que ce soit l'Allemand Heinrich Himmler, le Français Charles Maurras ou le Belge Léon Degrelle, tous ont droit à leur hagiographie détaillée.

Profiter des médias classiques

Chaque média a désormais son site. Et chaque site, son forum. Les franges les plus radicales ont su détourner l'opportunité ainsi offerte pour élargir leur audience.

Un exemple: sur Phenix, site français proche du parti nazi américain NSDAP-AO, une rubrique "liens intéressants" organisait la manoeuvre. Il n'est pour l'heure plus accessible. Auparavant, plusieurs centaines de liens Internet dirigeaient les visiteurs vers des articles publiés sur les principaux médias, dont, pour la France, L'Express, Libération ou encore Le Figaro. Entre deux "Heil Hitler", l'autoproclamé responsable de la "propagande Internet" invitait ses ouailles à laisser des commentaires sur un article portant sur la profanation de tombes juives ou l'agression d'adolescents à la sortie de leur école. Dès lors, les néonazis affluaient sur les sites d'info classiques. Si beaucoup de leurs commentaires sont effacés par les journaux visés, d'autres, suffisamment travestis, franchissent parfois les barrages. Aussi alarmant et douloureux que ce soit, il est clair qu'Internet est devenu un espace de propagande.

Nouer des alliances

Néonazis, islamistes ou encore nationalistes panarabes radicaux partagent une même aversion du juif. Ils ont un lieu de rendez-vous: le site Radio Islam. Animé par Ahmed Rami, un ancien soldat de l'armée marocaine réfugié en Suède, ce site est un carrefour de la haine mondialisée au contenu d'une rare violence: du testament de Hitler aux diatribes de l'écrivain négationniste Roger Garaudy, en passant par diverses théories du complot, tout y est, et en 16 langues, dont l'indonésien et le français.

« Page : 2 sur 2
Les nouveaux réseaux antisémites
Par Pascal Ceaux, Julie Joly, Silvère Boucher-Lambert, Olivier Saretta, Boris Thiolay, publié le 26/02/2009 10:30 - mis à jour le 26/02/2009 12:09

| Imprimer | Envoyer par e-mail |
Partager








| | Voter (6)| Commenter (7)
Du Parti des musulmans de France à Dieudonné en passant par Richard Williamson, découvrez le dossier complet de L'Express sur les nouveaux réseaux antisémites.

Les articles de L'Express:
- Dieudonné dans ses oeuvres
- Internet: comment la haine tisse sa toile
- Les amis très particuliers du centre Zahra"Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde." C'est sur ces mots que Bertolt Brecht (1898-1956) achève l'une de ses pièces les plus mémorables, La Résistible Ascension d'Arturo Ui (1941), dénonciation sans fard de la perversion nazie. Au-delà de la peste brune, l'avertissement de l'écrivain allemand vaut pour l'antisémitisme en général. L'actualité se charge de le rappeler aux oublieux: lorsqu'un évêque intégriste excommunié et tout juste réhabilité par la clémence du pape, Benoît XVI, conteste à plusieurs reprises la réalité de la Shoah; ou lorsqu'un humoriste contestable, Dieudonné, produit en vedette, osera-t-on dire, "américaine" de son spectacle l'un des pères du négationnisme à la française, Robert Faurisson.


AFP
De gauche à droite: Mohamed Ennacer Latrèche, président du Parti des musulmans de France, Dieudonné, humoriste, Richard Williamson, évêque catholique ultratraditionaliste et Kémi Seba, président du groupuscule noir Mouvement des damnés de l'impéralialisme.


Les vieilles antiennes ont de beaux restes. Ainsi le thème du complot juif, déjà présent dans le fameux faux fabriqué et diffusé en 1903 par la police du tsar, Les Protocoles des sages de Sion. Ou encore celui du juif riche assoiffé du sang du peuple, du juif cosmopolite, destructeur de la culture nationale. A ce florilège nauséabond s'ajoutent les grands classiques du négationnisme, sur le thème "Il n'y a pas eu de solution finale", "Hitler n'a pas exterminé 6 millions de juifs d'Europe".

Mais, comme le montre l'enquête de L'Express, les zélateurs de la "bête immonde" ont su se mettre au goût du jour. Internet est le nouveau sanctuaire de leur délire antisémite. Sous une forme plus ou moins dissimulée, ils diffusent dans le monde entier leur prose et, parfois, leurs images. Ils ne rechignent pas non plus aux assemblages hétéroclites mêlant nostalgie du IIIe Reich et islamisme radical. Le conflit israélo-palestinien offre un point d'ancrage à cette improbable alliance, au risque d'alimenter le dangereux confusionnisme qui rend chaque juif du monde entier comptable des décisions du gouvernement de Tel-Aviv.

Sunday, February 15, 2009

RIPOSTE LAIQUE
France, te rends-tu compte de la vague de haine anti-juive qui t’a submergée ?

lundi 9 février 2009, par Jean Théron

As-tu entendu dans les rues de tes villes ces foules musulmanes par dizaines de milliers hurler « allah ouakbar » et autres slogans en arabe, « israel assassin », « à mort israel », « nous sommes tous des palestiniens », « on est tous hamas », « vive le hamas ».
Charte du Hamas (extraits)

« le Mouvement de la Résistance Islamique aspire à l’accomplissement de la promesse de Dieu, quel que soit le temps nécessaire. L’Apôtre de Dieu -que Dieu lui donne bénédic¬tion et paix- a dit : "L’Heure ne viendra pas avant que les mu¬sulmans n’aient combattu les Juifs (c’est à dire que les musul¬mans ne les aient tués), avant que les Juifs ne se fussent ca¬chés derrière les pierres et les arbres et que les pierres et les arbres eussent dit : ’Musulman, serviteur de Dieu ! Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le. Un seul arbre aura fait exception, le gharqad [Sorte d’épineux] qui est un arbre des Juifs" (hadîth rapporté par al-Bukhârî et par Muslim »

As-tu entendu, à Strasbourg, ces prêcheurs désigner à la vindicte populaire « la communauté juive » de la ville, sommée de rendre des comptes, présentée comme faussement humaniste et notamment les « pharmaciens, médecins, avocats, juges, »à la double nationalité, psalmodier le coran et terminer par « vive Strasbourg libre » « libre du sionisme », (1) libérée de l’occupation juive ?

As-tu vu tous ces SMS sur les portables de Nice et sa région : « De 14 heures à 17 heures devant le McDo en ville. Ramenez, pierres, galets, bâtons, brises vitres... Tout pour faire la guerre à ces Juifs et à ces schmits qui se mettent au milieu... »(2)

As-tu vu ces « manifestants pour la paix » brûler des drapeaux d’Israël, as-tu vu ces panneaux représentant le symbole du judaïsme, l’étoile de David, associé à l’emblème nazi, voire même présenté comme pire que le nazisme, et qu’il faut donc détruire ?

As-tu entendu l’équivalence faite entre le territoire de Gaza et un camp de concentration par le dirigeant du parti d’extrême droite mr Le Pen, célèbre entre autres pour son « détail de l’histoire » à propos des chambres à gaz ?

As-tu entendu l’outrance de l’assimilation des pertes humaines, terribles, à un génocide, établissant un parallèle entre 650 ou 1300 victimes, dont un grand nombre de combattants du hamas, et 6 million de juifs ou 1,2 million d’Arméniens ou 2 millions dans le Sud Soudan, outrance qui peut être considérée comme une forme de négationnisme, négationnisme que ne se gène pas de mettre en scène devant 5000 spectateurs dont M. Le Pen, Dieudonné, accueilli par ailleurs en héros par les crieurs au génocide à Gaza dans les rues de Paris ? (3)

« Guerre d’extermination »,« purification ethnique », (4) menée par « un monstre dégoulinant de sang », (5) « ils ont fait sortir les petites filles pour les aligner avant de les abattre une à une », (6) c’est à celui qui arrivera à formuler l’accusation la plus ignominieuse associée au stéréotype du juif qui s’abreuve du sang, en particulier des enfants.

As-tu vu ce reportage de France2 présentant une tuerie d’enfants à Gaza par un obus de l’armée israélienne, censée d’actualité mais filmée en fait en 2005 lors de l’explosion de roquettes manipulées par des combattants du Hamas ?(7)

As-tu vu ces militants de partis d’extrême gauche s’intégrer dans le flot ? Une mention spéciale au PCF qui lance un appel en commun avec l’UAM 93, une association musulmane, à une manifestation à Paris et écrit à la fin du tract, « nous, croyants et laïques, citoyens de la République… » attestant on ne peut plus clairement que l’Union des Associations Musulmanes 93 tient à ce que soit spécifié qu’elle n’est pas laïque. (8)

France, ma France, respire un grand coup, frotte toi les yeux et rends-toi compte.
Rebondissement dans l’affaire l’attentat de la rue Copernic

Jean Chichizola | Le Figaro

jeudi 12 février 2009
Un Syrien vivant en France est soupçonné d’avoir été l’un des cerveaux de l’attentat contre une synagogue qui avait fait quatre morts à Paris en 1980. L’affaire Copernic n’a pas fini de livrer ses secrets. Après l’arrestation au Canada de l’auteur présumé de l’attentat qui a tué quatre personnes à Paris le 3 octobre 1980, un second suspect a été interpellé le 18 novembre à son domicile du XVIe arrondis
Indignité

par Samuel Pisar | Le Monde

jeudi 12 février 2009
On voudrait pouvoir se dire que la liberté d’expression ne doit servir qu’à enrichir la connaissance des hommes et à améliorer leur mutuelle compréhension. Malheureusement, elle sert parfois aussi à colporter quelques ignominies, comme cette lettre ouverte au président d’Israël, "Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem", que vous avez estimée digne de vos pages (Le Monde du 28 janvier).

Voilà donc un militant illuminé, mordu par on ne sait pas quelle forme d’extrémisme, qui s’arroge le droit de profaner les inscriptions des victimes de la Shoah, y compris celles de sa propre famille, honorées, comme cela leur est dû, à l’Institut Yad Vashem de Jérusalem. Au-delà du fait que les obsessions personnelles sur le conflit israélo-palestinien qu’il cherche à promouvoir sont fallacieuses, pour ne pas dire pathologiques, et que cette distorsion de l’histoire ne mérite pas de réponse, il m’est paru indispensable d’affirmer clairement que toute tentative de mêler le plus important mémorial aux morts de la Shoah à des fins politiques ou idéologiques est insupportable.

Sans vouloir entrer dans la polémique, je voudrais rappeler que ce mémorial a été fondé en 1953 avec pour mission essentielle de commémorer les martyrs et les héros de l’Holocauste, maintenir leur mémoire, et honorer les Justes parmi les nations. Préserver l’identité de millions d’êtres humains exterminés dans la plus grande catastrophe jamais perpétrée par l’homme contre l’homme est à la fois un devoir sacré et le seul moyen de donner une sépulture morale à tous ceux qui ont disparu sans tombe ni stèle. Qui n’a pas vu à Yad Vashem, les yeux embués de larmes, vaciller les flammes du pavillon consacré à l’hommage envers un million et demi d’enfants assassinés, n’a pas ressenti l’indicible émotion de ce lieu ? Des chercheurs et des enseignants de toutes confessions et de toutes nations viennent y accomplir leurs travaux sans autre but que la mise au jour de la vérité. Dans tous les pays de l’Europe, et notamment en France, il y eut des non-juifs qui ont mis en danger la liberté et la vie de leurs familles afin de porter secours, ouvrir leur foyer et leur coeur, pour sauver des juifs promis a l’extermination dans un monde indifférent. Retrouver leur trace et inscrire leurs noms dans l’Allée des Justes parmi les nations est sans doute notre travail le plus porteur d’espoir.

Pour moi, d’abord administrateur de Yad Vashem Jérusalem, puis président fondateur de son Comité français, ce devoir a acquis une importance capitale, parce qu’après la destruction de ma famille immédiate en Europe de l’Est, sa branche française a été sauvée par les villageois de Chambon-sur-Lignon, pasteur en tête, tous reconnus Justes parmi les nations. Et parce qu’une certaine décomposition morale de la vie contemporaine démontre qu’il manque des Justes dans notre monde à nouveau enflammé - des Justes chrétiens, des Justes musulmans, et, oui, des Justes juifs également. Cette action, que nous avons menée au sein du Comité français pour Yad Vashem, moi-même et mon successeur Richard Prasquier, avec Simone Veil, Elie Wiesel, David de Rothschild, Ady Steg et quelques autres, je la vois non seulement comme l’expression d’une grande dette envers ces êtres rares et exemplaires, mais aussi comme la reconnaissance de leur apport précieux à l’humanité, dont la jeunesse a besoin pour le présent et pour demain.

Voilà, véritablement et exclusivement, quelles sont nos vocations. Il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais, de place à Yad Vashem pour une quelconque argumentation politique ou idéologique, et encore moins démagogique. Toute tentative d’instrumentaliser cette institution sacrée et respectée constitue une trahison envers les morts et les vivants. Elle est donc tout simplement indigne.

Samuel Pisar est avocat international, rescapé d’Auschwitz et président-fondateur du Comité français pour Yad Vashem.
Autriche : prof radié pour antisémitisme

Le Figaro | AFP

jeudi 12 février 2009
Le ministère autrichien de l’Education a ordonné jeudi la radiation d’un enseignant de religion musulmane qui avait distribué en cours une liste d’entreprises multinationales "juives" à boycotter. L’enseignant, qui avait diffusé ce tract dans un collège de la capitale autrichienne durant l’offensive israélienne à Gaza en janvier pendant son cours de religion, représente un "danger potentiel" pour la société, a souligné le ministère.

Cette décision intervient deux semaines après qu’un sondage mené par un chercheur de l’Université de Vienne a fait apparaître que 22% des enseignants de religion islamique interrogés en Autriche rejettent la démocratie.

Face à l’émotion suscitée dans l’ensemble de la classe politique par ce résultat, la ministre de l’Education Claudia Schmied avait annoncé début février que tous les enseignants de religion islamique devraient signer de nouveaux contrats de travail comportant une reconnaissance explicite de la démocratie, des droits de l’Homme et de la Constitution.

Pays concordataire, l’Autriche finance les cours de religions qui, sauf dérogation, sont obligatoires dans les établissements scolaires. La désignation et l’inspection des enseignants est cependant du ressort des différentes communautés et est régulièrement critiquée pour son manque de rigueur.

L’Etat autrichien emploie actuellement 394 enseignants de religion musulmane, pour 50.000 élèves de cette confession.
Antisémitisme dans les universités canadiennes
13/02/09

imprimer cet article envoyer à un ami

- - Thème: Antisémitisme




De nombreux cas d’antisionisme et d’antisémitisme ont été relevés dans des universités canadiennes, notamment depuis l’opération militaire israélienne contre les terroristes du Hamas, rapporte le site d’information juive Desinfos, vendredi 13 février 2009.
A l’Université “York” de Toronto, par exemple, des étudiants juifs ont été insultés, menacés et molestés, et une centaine d’étudiants pro-palestiniens se sont attaqués aux bureaux de l’organisation estudiantine juive “Hillel”, en scandant des slogans contre Israël et les Juifs.
Des étudiants ont même été importunés à leur domicile, par courrier ou par téléphone. Fréquentée par de nombreux juifs - étudiants comme enseignants - l’Université “York” a vu arriver ces dernières années de nombreux étudiants musulmans, qui ont récemment créé une organisation ouvertement anti-israélienne.

Photo : D.R.
La faute aux juifs…
11/02/09

imprimer cet article envoyer à un ami

- - Thème: Antisémitisme




L’antisémitisme reste fort en Europe, titre Canoe.ca, mercredi 11 février 2009. Pas moins de 31% des personnes interrogées dans sept pays européens imputent la crise économique mondiale aux juifs et une proportion plus importante encore pense que ces derniers sont trop influents dans le monde des affaires, selon un sondage de la Ligue anti-diffamation (ADL) publié mardi 10 février 2009.
L'ADL, une organisation basée aux États-Unis qui affiche l'objectif de «lutter contre la diffamation des juifs et pour la justice et le traitement équitable de tous», estime que ce sondage confirme la persistance d'un antisémitisme fort en Europe.
L'enquête a été menée auprès de 3500 personnes au total, à raison de 500 dans chacun des pays où elle a été conduite: Allemagne, Autriche, Espagne, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Pologne.
Globalement, 40% des personnes interrogées dans les sept pays estiment que les juifs ont trop de pouvoir dans le monde des affaires, un avis exprimé par plus de la moitié des sondés hongrois, Espagnols et Polonais. Et 44% estiment qu'il est «probablement vrai» que les juifs parlent trop de la Shoah.
Si 31% estiment que les juifs sont «en grande partie» ou au moins «un peu» responsables de la crise économique mondiale, ce chiffre varie largement d'un pays à l'autre: C'est en Hongrie que cette opinion est la plus forte avec 46%, devant l'Autriche (43%), la Pologne (38%), l'Allemagne (30%), l'Espagne (25%), la Grande-Bretagne (16%) et la France (15%).
Selon le sondage commandité par l'ADL, 74% des personnes interrogées en Espagne estiment «probablement vrai» que les juifs ont trop de pouvoir sur les marchés financiers mondiaux. Il s'agit du chiffre le plus élevé relevé par l'étude.
«Ce sondage confirme que l'antisémitisme persiste bel et bien dans l'esprit de nombreux Européens», commente Abraham Foxman, directeur nationale d'ADL aux Etats-Unis. «Clairement, les vieux stéréotypes antisémites ont la vie dure.»
Selon Abraham Foxman, les résultats du sondage sont «particulièrement inquiétants» à la lumière de la colère suscitée par la crise mondiale, et alors que des violences antisémites ont été recensées après le déclenchement de l'offensive israélienne menée dans la bande de Gaza le mois dernier.
Le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, qui a eu connaissance de l'enquête avant sa publication, a déclaré ne pas avoir constaté de montée de l'antisémitisme en Pologne depuis le début de la crise financière mondiale. Selon lui, un certain degré d'antisémitisme persiste en Pologne, mais n'est pas plus important que dans d'autres pays d'Europe.
L'étude a été menée par l'institut First International Resources entre 1er décembre 2008 et le 12 janvier 2009, et comporte une marge d'erreur de 4 points pour chaque pays.

Photo : D.R.
Défense de toucher à Arthur
13/02/09

imprimer cet article envoyer à un ami

- - Thème: Antisémitisme




Yann Moix, chroniqueur du Figaro littéraire, s’indigne dans la rubrique Débats du Figaro du vendredi 13 février 2009, contre les insultes et les mencaes dont Arthur a été l’objet de la part des militants propalestiniens.
« Arthur vient de faire l’expérience fondamentale que tout juif fait dans sa vie, tôt ou tard : celle de l’irrémissibilité de l’être juif. Quand on est juif, on est toujours juif d’abord. Et français, canadien, ou marocain ensuite. C’est cela que les juifs paient tous les jours. Tel est leur destin. C’est de cela, aussi, qu’ils doivent être fiers. »

Photo : D.R.
VSD, mercredi 11 février 2009, publie un reportage sur la montée de l’ultranationalisme à Oulan-Bator, où le Fürher est devenu la référence de plusieurs mouvements prônant la haine de l’étranger.
L’ultranationalisme s’est inscrit progressivement dans le quotidien de la population de la capitale, où les bars affichent des décorations façon IIIème Reich, avec des portraits d’Himmler et de Goebbels sur les murs, des croix gammées imprimées sur le carrelage, et des soldats SS en cire qui montent la garde près du zinc. « Nous respectons beaucoup Hitler. Il a entraîné la réussite de la race aryenne en nettoyant son pays des juifs », affirme le leader du mouvement Dayar devant le drapeau nazi qui côtoie le fanion mongol dans son bureau…
suite sur 7sur7 (Belgique)
Ajoutez votre commentaire
Allemagne: 6.000 néonazis défilent à Dresde, autant contre-manifestent
Samedi, 14 Février 2009 22:49 L'express
Allemagne: 6.000 néonazis défilent à Dresde, autant contre-manifestent

DRESDE, Allemagne - Près de 6.000 néonazis ont défilé à Dresde (est de l'Allemagne) pour honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés de 1945, a annoncé la police qui dénombrait autant de contre-manifestants.




BUDAPEST - Quelque 2.000 néo-nazis venus de toute l'Europe ont commémoré samedi une bataille livrée en 1945 par les forces allemandes et hongroises pour tenter de briser le siège de Budapest par l'armée soviétique.
La Turquie dénonce les critiques d'un général israélien
Samedi, 14 Février 2009 22:49 L'express

ISTANBUL - Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Israël, Gabby Levy, pour protester contre les propos d'un général israélien, Ari Mizrahi, qui a critiqué l'occupation du nord de Chypre par la Turquie et l'attitude d'Ankara envers la minorité kurde.

Cité par le quotidien Haaretz, le général Mizrahi, commandant de l'armée de terre, a déclaré que la Turquie n'était pas en position de critiquer l'occupation par Israël des territoires palestiniens alors qu'elle a déployé des troupes dans le nord de Chypre.

Il a aussi accusé la Turquie de réprimer sa minorité kurde et d'avoir massacré des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale.
DUBAI (Reuters) - La joueuse de tennis israélienne Shahar Peer s'est vu refuser son visa d'entrée par les Emirats arabes unis alors qu'elle devait participer cette semaine à l'Open de Dubaï, annonce la WTA.

"Nous sommes très déçus de la décision des Emirats Arabes Unis de refuser à Shahar Peer le visa qui lui aurait permis de disputer le tournoi de tennis de Dubaï", a déclaré le président du circuit féminin, Larry Scott.
Israël confirme la venue du pape en mai
NOUVELOBS.COM | 15.02.2009 | 14:05
Réagissez à l'article 1 réaction
Le Premier ministre israélien confirme officiellement la programmation d'un séjour du souverain pontife en Terre Sainte, en pleine polémique autour de Mgr Williamson.

Le pape Benoît XVI (Reuters)

Le pape Benoît XVI (Reuters)
Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a confirmé dimanche 15 février la venue en mai en Israël du pape Benoît XVI, programmée pour le mois de mai.
"En mai, il y aura une visite importante, celle du pape Benoît XVI", a déclaré à la presse Ehoud Olmert peu avant la réunion hebdomadaire de son gouvernement.

"Une décision courageuse"

"Le président Shimon Peres l'accompagnera durant son séjour que le bureau du Premier ministre est chargé d'organiser", a poursuivi le Premier ministre sortant.
Il s'agit de la première confirmation officielle en Israël de la venue du souverain pontife en Terre Sainte où Jean Paul II, le prédécesseur de Benoît XVI, avait fait une visite en 2000.
Le porte-parole de la salle de presse du Vatican, le père Federico Lombardi, avait qualifié samedi de "décision courageuse" la prochaine visite en Israël de Benoît XVI.
"Il y a les incertitudes de la situation politique, les nombreuses divisions internes des différents camps. Il y a les tensions continues d'une région en proie aux conflits et récemment celui d'une guerre qui a dévasté la bande de Gaza et blessé profondément son peuple", avait expliqué le père Lombardi sur Radio Vatican.

Le pape et le négationniste

Le 12 février, Benoît XVI avait confirmé qu'il préparait un voyage en Israël, lors de la réception au Vatican d'une délégation d'organisations juives américaines.
Cette annonce coïncidait avec une grosse polémique suscitée, une semaine avant, par la levée de l'excommunication d'un évêque négationniste.
"Je prépare (...) une visite en Israël, une terre qui est sainte pour les chrétiens comme pour les juifs car les racines de notre foi sont à chercher là-bas", avait déclaré le Saint Père.
Le pape a saisi l'occasion de la réception de cette délégation de la Conférence des organisations juives américaines, conduite par le rabbin Arthur Schneier, pour dénoncer le négationnisme et rejeter toute forme d'antisémitisme.
"Toute négation ou minimisation du crime (de la Shoah) est intolérable et inacceptable", avait déclaré Benoît XVI.
"L'Eglise est profondément et irrévocablement engagée dans le rejet de l'antisémitisme", avait-il ajouté.
Le pape aussi repris à son compte les paroles de son prédécesseur Jean Paul II qui avait demandé "pardon" aux Juifs pour la Shoah en 2000, lors de sa visite en Israël.
Le rabbin Schneier a remercié le pape "pour sa compréhension de la peine et de l'angoisse" des juifs ainsi que pour "son 'soutien incontestable' au peuple juif et sa condamnation de la négation de l'Holocauste".
L'énorme polémique suscitée par la levée de l'excommunication d'un évêque négationniste dans le monde et particulièrement en Israël et parmi les leaders de la communauté juive avait semé le doute sur le maintien de la visite de Benoît XVI.
Ce dernier n'avait pas annoncé jeudi les dates de ce voyage, le premier du pape allemand dans cette région, qui pourrait se dérouler du 8 au 15 mai et commencerait par Amman pour se poursuivre à Jérusalem, Nazareth et Bethléem, selon la presse italienne.
CONFLIT A GAZA Un diplomate britannique arrêté pour des propos antisémites présumés
NOUVELOBS.COM | 09.02.2009 | 17:36
Un collaborateur du ministre des Affaires étrangères aurait crié "Putains d'Israéliens, putains de juifs" en regardant les images d'un bombardement de la bande de Gaza par l'armée israélienne en janvier.
Des journaux britanniques rapportent, lundi 9 février, que le diplomate britannique, collaborateur du ministre des Affaires étrangères David Miliband, a été arrêté après avoir été accusé d'avoir proféré des remarques antisémites en public pendant l'offensive israélienne à Gaza.
Selon le Daily Mail et le Daily Telegraph, ce diplomate de 47 ans, expert du Proche-Orient, aurait crié "Putains d'Israéliens, putains de juifs" en regardant, dans une salle de sport de Londres, les images d'un bombardement de la bande de Gaza par l'armée israélienne en janvier.
Il aurait également dit espérer que les soldats israéliens soient "rayés de la carte", avant d'être arrêté pour incitation à la haine religieuse.
Un porte-parole de la police a confirmé qu'un homme de 47 ans avait été interpellé "en relation avec un incident survenu le 27 janvier, à la suite d'une plainte d'un particulier".
Cet homme a été relâché sous caution et convoqué pour une audition dans un poste de police de Londres à la fin mars, a précisé le porte-parole, refusant de divulguer l'identité de l'individu en conformité avec les règles de Scotland Yard.
Une porte-parole du Foreign Office a confirmé être "au courant qu'une plainte a été déposée en relation avec un incident présumé impliquant un membre de notre personnel", sans faire plus de commentaires.
Israël a mené à partir du 27 décembre une offensive de 22 jours dans la bande de Gaza qui a fait 1.330 morts palestiniens.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 18 janvier, mais il a été violé à plusieurs reprises par de nouveaux tirs de roquettes palestiniennes, suivis de bombardements de représailles israéliens.
Deux "supporters" lensois condamnés pour leur salut nazi lors de PSG-Lens

Deux supporters lensois ont été condamnés jeudi à des peines de un et deux mois de prison avec sursis pour avoir effectué des saluts nazis lors du match de Coupe de la Ligue Paris SG - Lens (2-0), le 14 janvier au Parc des Princes. Ils avaient été interpellés à la fin du match, après avoir été filmés par les caméras de surveillance. Kevin, 20 ans, sans emploi, et Samuel, 31 ans, marié, père de deux enfants, n'ont pas le profil des supporters haineux que l'on peut croiser dans les stades de football. Le 14 janvier dernier, à l'issue du match de Coupe de la Ligue PSG-Lens, les deux hommes ont été interpellés dans la tribune F, celle des visiteurs, pour avoir effectué des saluts nazis. Ce sont les images des caméras de vidéosurveillance qui ont permis à la police de procéder à cette arrestation. Placés en garde à vue, les deux supporters, en état d'ébriété, ont reconnu avoir exécuté un geste semblable au salut nazi, mais ils ont nié tout caractère raciste. "Vous vous trouviez face aux supporters de la tribune Auteuil. Vous n'avez pas effectué ce geste parce que vous les trouviez plutôt basanés, plutôt colorés ?" a demandé la juge. "Nous avons fait ces gestes en réponse à des doigts d'honneur que nous faisaient les supporters", a répondu Samuel, indiquant que, pour lui, le salut nazi était réservé aux "skinheads". La Licra (Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme), partie civile, a considéré, elle, que le geste était sans équivoque, réclamant 1 500 euros de dommages et intérêts. Jack Perissé, le procureur, s'est dit convaincu que les deux prévenus n'étaient pas racistes mais qu'ils avaient, par ce geste, provoqué une "résurgence dans la mémoire collective de faits bien précis". Pour sanction, il a requis trois ans d'interdiction de stade et quinze jours de prison avec sursis pour Kevin et deux mois avec sursis pour Samuel. A la demande de l'avocat de Samuel, maître Stéphane Michel, les faits ont été finalement requalifiés en "provocation à la haine ou à la violence". Son client a été condamné a un mois de prison avec sursis. Kevin, lui, a récolté deux mois avec sursis. La Licra a, elle, été déboutée.

Monday, February 09, 2009

Faut-il faire taire l'évêque Williamson ? La chronique de Philippe Gavi
le 9 février 2009 8h02 | par Renaud Revel



Haro sur Richard Williamson, le négationniste. Bien. Les réactions indignées n’ont pas manqué. J’y joins volontiers la mienne. Mais j’éprouve un malaise. Et si pour les jeunes générations, l’ « affaire » était codée ? Si le concert de protestations et l’absence d’enquête de la presse sur ce que sont les négationnistes (elle l’a fait il y a longtemps et croit que c’est acquis) venaient nourrir le soupçon qu’on ne vous dit pas tout ? C’est encore plus vrai pour les jeunes beurs, extrêmement susceptibles sur la question

Je m’explique Le rejet du négationnisme relève moralement de l’interdit et pénalement, en France, de l’interdiction de parole. Ce genre d’interdit a toujours des effets pervers. En prohibant le débat public, il semble n’avoir pour finalité que de faire taire des gens incorrects. Ma foi, se dit le bon peuple, et le moins bon, ils ont le droit d’avoir leur mot à dire sur les chambres à gaz, même si c’est des conneries. Il en résulte que la méfiance s’accroit, ce poison de la démocratie qui en est en même temps son substrat : se méfier du censeur, d’un lobby, d’une pensée unique, des anathèmes, du pouvoir. Tous les fachos du monde font leur miel de la théorie du complot, et tous retournent à la démocratie le cadeau qu’elle leur a fait malgré eux : ils revendiquent la liberté d’expression. Un piège.

Ne pas se tromper de cible. L’ennemi n’est pas le négationniste, c’est le naziphile, celui qui pense qu’Hitler n’avait pas tort sur tout et minimise les crimes nazis, lesquels ne s’arrêtent pas aux chambres à gaz. Je suis étonné qu’on n’ait pas interrogé le gluant Williamson sur le fond, sur ce qu’il pense de Hitler, des SS, .du massacre des roms, homosexuels, albinos, handicapés.
J’aurais aimé que les médias décrivent ce milieu nauséabond d’extrême droite où fricotent ensemble Robert Faurisson, Pierre Messian, Le Pen, Kémi Séba (l’ex tribu Ka), les ayatollahs antisémites, les néo nazis, et même des rabbins dégénérés, où circulent les « protocoles de Sion », les vieux chants nazis, et des documents trafiqués pour démontrer que les chambres à gaz n’ont pas existé et que, le 11 septembre 2001, ce n’est pas Al Qaida qui a attaqué les Tours, les Juifs, prévenus, avaient quitté les lieux...

Bien sûr que dénoncer un axe américano sioniste, et l’existence d’un lobby juif pro-israélien comme le fait Dieudonné, n’est pas forcément de l’antisémitisme. Dans une tribune au Monde Arthur s’en prend aux manifestants pro palestiniens qui scandent « Arthur sioniste, Arthur complice » devant les théâtres où il se produit. Ces manifestants, exaspérés, n’ont sans doute pas le sentiment d’être antisémites, et ne le sont donc pas. Il y a une guerre, et de leur point de vue Arthur se classe parmi les amis de l’ « Etat juif ». Il n’empêche que c’est le Juif Arthur qui est attaqué, avec les clichés antisémites haineux et les mensonges d’usage que les Williamson de tous poils entretiennent méthodiquement. Ce qui arrange bien les affaires des va t-en guerre israéliens. Le pape devrait virer Williamson l’intégriste pour ce qu’il est, une crapule. S’il ne le fait pas, on devrait virer le pape pour imposture.
Et c’est cela, l’information made in France…
par Jean-Pierre Bensimon , le 8 février 2009
http://www.objectif-info.com/index.php?id=1151
Vidéo du journal de France 2
Comment France 2 découvre que le Hamas a pris Gaza en otage
envoyé par Objectif-information





Le 4 février, le journal de 20 h de France 2 a surpris beaucoup de monde. Il ouvrait sur une vive accusation du Hamas, coupable d’avoir utilisé des civils comme boucliers humains, suivie d’un film tourné sur place de près de 4 minutes, ce qui est considérable dans un journal télévisé. Exemples à l’appui, la séquence reprochait au Hamas de faire la chasse aux opposants, de sanctionner quiconque divulgue une information non autorisée, de gonfler le nombre de victimes de la famille Samouni frappée par les Israéliens, d’empêcher les gens de parler, et enfin, d’avoir partout des yeux et des oreilles.



Quelques bienheureux virent dans ce journal comme un retour de la vérité. Le Hamas était enfin présenté pour ce qu’il est, un groupe de terreur qui a pris les Gazaouis en otage, et par un jeu de bascule, il faisait justice à Israël, à qui toute la violence et toute l’horreur de la guerre étaient grossièrement imputées depuis des semaines.



Les accusations contre Israël réitérées



Pourtant, ni la présentation de David Pujadas, ni le film tourné sur place n’atténuaient le moins du monde la charge contre l’État juif.



D’emblée, le présentateur posait clairement le cadre : « Il ne s’agit pas de minimiser le rôle d’Israël dans la mort de nombreux civils … ». Que le téléspectateur ne se méprenne pas. Comme la chaîne l’a répété sur tous les tons pendant trois semaines, profitant de sa supériorité - la fameuse « disproportion » -, l’opération israélienne a bien frappé les civils palestiniens et Israël doit continuer de porter cette honte.



Ensuite, le clip va s’intéresser au destin de la famille Samouni.



Voix d’un journaliste de France 2 : « Le Hamas veut tout contrôler, même quand un drame se suffit à lui-même. Comme ici. Avant c’était une ferme, avec un verger d’orangers et de palmiers-dattiers. [La caméra décrit un paysage chaotique, pas le moindre arbre debout.] Le 6 janvier, l’armée israélienne a décimé toute une famille, 29 tués. »
Voix d'un Gazaoui : « Là c’est la photo de mon cousin, et là c’est mon oncle. L’armée israélienne nous a rassemblés dans cette maison et au bout de deux jours les hélicoptères Apache nous ont bombardés. Nous étions encore dedans. »
Voix d’un journaliste de France 2 : Les Samouni sont formels, ici, il n’y avait que des civils… »



France 2 fait donc sienne la version d’un crime de guerre israélien : 29 tués dans une seule famille, des biens totalement rasés, alors qu’il n’y avait pas le moindre homme en armes dans la zone.



Il est bien clair qu’à aucun moment la séquence de France 2 n’a pour objet de présenter un mea culpa pour son traitement antérieur de l’information. Bien au contraire, il prend soin de rappeler en une poignée de secondes tous les griefs assénés durant l’opération et à l’issue de celle-ci.



Ce qui est nouveau, c’est que le Hamas est très sérieusement mis à mal, les experts de France 2 parvenant en trois ou quatre minutes à illustrer bien des aspects de son abominable dictature et de sa férocité.



Une étrange démarche



Dans la séquence, les journalistes, loin de s’en tenir aux vérités officielles se font enquêteurs. Ils font parler les visages floutés des deux frères traqués, Mahmoud et Ramad, dont le père et le frère ont été exécutés par le Hamas pour avoir « refusé la présence des combattants dans leur quartier ». Ils enquêteront aussi pour savoir si l’hôpital abritait ou pas des hommes en armes, puis sur le nombre de morts de la famille Samouni , 29 ou 60 comme le dit le ministre Hamas.



Par contre, nos Sherlock Holmes perdent toute curiosité devant le récit des Samouni qui accuse Israël. Tsahal rassemble la famille dans une maison, puis tire dessus depuis des hélicoptères Apache. Une famille décimée gratuitement par les soldats israéliens, cela n’a rien d’étrange. Il n’y avait pas un seul homme armé, mais ce qui était un verger d’orangers et de palmiers-dattiers est devenu un terrain vague. C’est ordinaire ? Les oranges et les dattes sont-elles des cibles militaires ?



Les journalistes de France 2 sont schizophrènes : ils traquent la vérité à charge contre le Hamas, mais ne se posent aucune question qui disculperait Israël malgré l’invraisemblance de ce qui leur est rapporté. Ou alors, ils ont reçu une mission. Assommer le Hamas, mais surtout sans absoudre Israël.



Les bizarreries ne s’arrêtent pas là. Pourquoi France 2 ouvre-t-il longuement un journal de 20 heures sur Gaza qui n’est plus du tout d’actualité ? Pourquoi France 2 découvre-t-il brutalement, séquence filmée à l’appui, que le Hamas utilise des boucliers humains, mêle des civils à tous ses combats, traque et assassine ses opposants, alors qu’il existe une quantité de films, de reportages, d’interviews, d’études documentées sur ce sujet, dans toutes les langues.



Un peu de chronologie



La diffusion de France 2 date du 4 février. Deux jours auparavant Mahmoud Abbas avait rendu visite à Nicolas Sarkozy à l’Élysée vers 19 heures. Le matin, il avait rencontré Hosni Moubarak au Caire. C’est là que de drôles de négociations allaient se tenir entre l’Égypte et le Hamas, portant sur deux points : l’organisation du cessez-le-feu et un éventuel processus de « réconciliation nationale » des Palestiniens. Sur ces deux points, l’Égypte qui désire encadrer l’organisation manipulée par l’Iran, et Ramallah qui veut retrouver son rôle de représentant de tous les Palestiniens, ont besoin de signifier au Hamas son affaiblissement suite à l’opération israélienne et son isolement international.



Or il y a un pays qui pose aux deux leaders, l’Égyptien et le Palestinien, un singulier problème. Ce pays, c’est la France.



En effet la France de Nicolas Sarkozy a pris dès le début de l’opération israélienne des positions qui font parfaitement l’affaire du Hamas. A toutes les phases de l’offensive, Paris proteste avec une très grande véhémence, dénonçant la « disproportion », criant à l’aventure militaire, à la crise humanitaire, à la famine des populations, à la destruction des infrastructures sanitaires. Paris exige une cessation immédiate des hostilités, puis un cessez-le-feu humanitaire qui devra durer, puis la réouverture totale et permanente des points de passage. Paris déploie une activité diplomatique fébrile pour obtenir une injonction de cessez-le-feu du Conseil de Sécurité de l’ONU, et il l'obtient.



Et une fois le retrait israélien achevé, Paris multiplie les démarches auprès des Européens et en direction des États-Unis pour donner au Hamas un rôle d’interlocuteur reconnu, même s’il ne renonce pas à la violence, et ne reconnaît ni Israël, ni les traités signés par les Palestiniens. Le Monde titre en première page le 27 janvier « Proche-Orient : Paris pousse l'Europe à avoir une attitude plus souple avec le Hamas ». Le même jour, dans le même journal, Natalie Nougayrède développe sur le thème : « Les inflexions françaises suscitent un certain agacement côté israélien ». Dame ! Et les incidents suivent, couronnés par la convocation humiliante, le 30 janvier, de l’ambassadeur d’Israël à Paris.



Aveuglé par ses tropismes, ce que Paris n’a pas vu, c’est que l’agacement était partagé par Le Caire et Ramallah. L’un et l’autre veulent tirer parti de l’affaiblissement du Hamas, l’un et l’autre déplorent le soutien ostensible de Paris qui conforte l’intransigeance de l’organisation terroriste à un moment ou au contraire il faut peser sur elle de tout son poids.



C’est ce que Mahmoud Abbas va dire, peut-être sans ménagement, à Nicolas Sarkozy le 2 février au soir. Message reçu cinq sur cinq. Il faudra moins de 48 heures pour que le service public fasse savoir au Hamas, par un message violemment hostile, que Paris –et l’Europe- ne lui sont pas acquis.



L’Élysée commande, un claquement de doigts, et les Français apprennent que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains. Sinon ils n’en sauront rien.



Cette version n’est pas la bonne ? Qui en a une meilleure ?

Sunday, February 08, 2009

Annulation de l'exposition « La Ville blanche, le mouvement moderne à Tel-Aviv »
5 février 2009, Carte Blanche parue dans Le Soir
(cliquer pour agrandir)

Tel Aviv building (built 1935) designed by architect Sem Barkai

© MFA



L’ambassade d’Israël s’indigne de la décision d’annulation de l’exposition « La Ville blanche, le mouvement moderne à Tel-Aviv » qui devait être inaugurée le 20 février à Bruxelles dans les locaux occupés par le CIVA (Centre international pour la ville, l’architecture et le paysage) à l’Espace d’architecture – La Cambre.

Une décision qui s’apparente à un boycott culturel.

L’ambassade d’Israël a fait part de son indignation aux Ministres compétents.

Ci-dessous le dossier complet.



Carte Blanche parue dans Le Soir :

Quand le CIVA et La Cambre – Architecture censurent le patrimoine mondial de l’humanité

Un collectif de signataires (*)

L’exposition « La Ville blanche, le mouvement moderne à Tel-Aviv », qui devait avoir lieu dans les locaux occupés par le CIVA (Centre international pour la ville, l’architecture et le paysage) à l’Espace d’architecture – La Cambre à partir du 20 février, a été brutalement déprogrammée à moins d’un mois de son inauguration, sur décision du conseil d’administration du Civa (Le Soir du 4 février).

Lire la suite
nsensible aux critiques, hermétique aux appels demandant qu'il se rétracte, l'évêque intégriste Richard Williamson ne veut rien entendre. Dans sa première intervention depuis la polémique née de ses propos négationnaistes, Williamson explique qu'il va se pencher sur les "preuves" historiques de l'existence des chambres à gaz avant d'envisager une "rectification".
Dossiers, archives, fiches pays... toutes les chances de réussir !
Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts
Sur le même sujet
Photo extraite d'une vidéo montrant l'évêque Richard Williamson, prise en novembre 2008.
Réactions Evêques intégristes : le Vatican se justifie
Eclairage En France, les intégristes ont une place particulière
Enquête Le doute dans la paroisse
Entretien "Ni moi ni la télévision suédoise ne connaissions à l'avance l'agenda du Vatican"
Les faits Le Vatican demande à l'évêque Williamson de renier ses déclarations sur la Shoah
Edition abonnés Thématique : L'Eglise confrontée à ses démons intégristes

"Il s'agit de preuves historiques, pas d'émotions. Et si je trouve des preuves alors je rectifierai. Mais cela va prendre du temps", affirme-t-il dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi 9 février et mise en ligne samedi.


La levée de son excommunication – ainsi que celle de trois autres évêques intégristes – a suscité un tollé dans de nombreux pays, en particulier dans les milieux catholiques d'Allemagne, et déclenché une crise qui a compromis les relations du Vatican avec le judaïsme et brouillé l'image du pape. Cette interview au Spiegel est la première accordée par l'évêque britannique de 67 ans depuis le décret du Vatican, pris le 24 janvier.

Deux jours avant la parution de ce décret pontifical, Richard Williamson avait déclaré à une télévision suédoise: "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz." Au Spiegel il a affirmé avoir "fait des recherches dans les années 1980" sur ce sujet et avoir été "pour cette raison convaincu de l'exactitude" des positions qu'il défend. "Je dois tout réexaminer encore une fois et voir les preuves", dit-il. Et d'ajouter: "toute ma vie, j'ai toujours cherché la vérité".


WILLIAMSON "ÉTONNÉ" DE LA POLÉMIQUE

Dans cette interview, il renouvelle aussi ses critiques contre Vatican II, accusant ce concile d'avoir provoqué "le chaos théologique que nous avons aujourd'hui" et dénonçant une "dictature du relativisme" imposée par "les évêques libéraux".

Enfin, l'évêque britannique se dit "étonné" de l'ampleur de la polémique autour de ses déclarations. "Je suis seulement l'instrument" avec lequel certains veulent "agir contre le pape". "Visiblement, le catholicisme de gauche n'a pas encore pardonné le fait que Ratzinger soit devenu pape."

Le Vatican, qui assure que le pape ignorait tout des déclarations négationnistes de Richard Williamson, avait affirmé cette semaine que l'évêque intégriste devait "prendre sans équivoque et publiquement ses distances" avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique.

Der Spiegel explique n'avoir pas pu mener l'interview de Richard Williamson de vive voix : l'évêque a seulement accepté de répondre par écrit à des questions posées par e-mail, depuis l'Argentine où il vit. Mais les réponses ont ensuite été confirmées par téléphone par l'évêque et par un avocat le conseillant, précise l'hebdomadaire.

Selon des théologiens et des responsables de l'Eglise cités dans la presse, des centaines d'Allemands écœurés ont engagé en janvier une procédure officielle pour se faire radier des registres de l'Eglise.
Après Vals-les-Bains et Lille, alors que je suis dans ma loge, on m'annonce que, pour la troisième fois cette semaine, des manifestants propalestiniens sont devant le théâtre où je dois me produire. Encore. Muni d'une banderole, un groupe scande "Arthur sioniste, Arthur complice !" Un autre : "Arthur Essebag finance la colonisation !" D'autres encore, brandissent à bout de bras des photos d'enfants palestiniens ensanglantés avec écrit "Arthur soutient la guerre !" Et puis, se voulant sans doute blessant, mais juste ridicule, pathétique : "Arthur larbin !"

Par la fenêtre, au milieu d'un imposant service de sécurité, je les regarde. Ils sont moins nombreux qu'à Lille et Vals-les-Bains. Mais calmes. Organisés. Déterminés. Le plus effrayant, c'est qu'ils semblent sincèrement convaincus de ce qu'ils disent...

Après l'étonnement, l'incompréhension. Puis, le silence. Puis, ce dilemme que, pour la première fois de ma vie, je découvre : répliquer au risque de donner trop d'importance à une minorité de sots qui ne rêvent que de jeter le feu dans les esprits - où me taire en espérant, ainsi, apaiser cette violence folle ? Il m'aura fallu attendre la troisième manifestation pour prendre mon parti. Je ne le fais pas pour moi. Je le fais pour les hommes et les femmes qui sont venus à ces spectacles malgré la menace, je le fais pour tous les amis, connus et inconnus, qui entendent ces inepties, m'écrivent et ne comprennent pas. Je le fais pour tous les simples citoyens qui n'ont pas le même accès que moi aux médias et qui ont à supporter, souvent avec plus de violence que moi, le même type d'injures, de stigmatisation, bref, d'antisémitisme.

D'où vient cette haine ? Et qu'est-ce que je viens donc faire dans le conflit israélo-palestinien ? Tout commence en janvier 2004, quand Dieudonné déclare au détour d'une interview au magazine The Source, qu'il existerait : "Un lobby juif très puissant qui aurait la mainmise sur les médias, dont fait partie Arthur qui, avec sa société de production, finance de manière très active l'armée israélienne. Cette armée qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens." Qu'est-ce qui fait que ces propos aient été relayés sans commentaire dans les colonnes du Monde ? (NDLR : notre édition du jeudi 8 janvier 2004 citait les propos de Dieudonné au magazine The Source).

Qu'est-ce qui fait que cette pure imbécillité, cette rumeur sans l'ombre d'un fondement, est aussitôt relayée par une grande partie de la presse ? D'où vient que soit pris pour argent comptant le délire d'un humoriste qui eut, jadis, un peu de talent mais qui commence, à ce moment-là, la pathétique dérive qui, à coups d'insultes répétées contre des artistes juifs ou supposés tels, va le mener tout doucement au contact du Front national ? Je l'ignore. D'autres que moi recomposeront l'histoire de cette incroyable indulgence dont les provocations, les mensonges, les constructions énormes de ce personnage auront bénéficié dans les médias.

Pour moi, le mal était fait. Si c'était dans le journal c'est que c'était vrai. Suite à cet article, Dieudonné sera condamné pour diffamation raciale par le tribunal correctionnel de Paris et par la cour d'appel de Paris. Mais, encore une fois, le mal était fait. Et je me trouvais confronté à cette loi d'airain qui veut que, dans ces "batailles", là aussi, la première frappe est souvent, hélas, la plus dévastatrice.

Tous les témoins de ces manifestations racontent. De l'imbécile "Arthur est sioniste, il finance Israël avec son fric !", on est vite passé à l'infect "de toute façon il est juif donc il soutient les bombardements de Gaza !" Juif... sioniste... finance... fric... Tout est dit. Et, sitôt la dépêche AFP publiée, les sites et blogs Internet se déchaînent. C'est comme s'ils étaient dans les starting-blocks et n'attendaient que cela. C'est comme si ceux qui n'avaient jamais pu exprimer leur fiel, leur antisémitisme à mon encontre, pouvaient enfin se lâcher au grand jour. Certains sites, débordés, horrifiés, fermeront leurs commentaires et forums ; d'autres comme celui du Point où du Nouvel Observateur laisseront faire.

Quant à moi, pour la première fois de ma vie, à 42 ans, je découvre cette forme de haine. Fini le cocon douillet de l'animateur vedette. Je prends de plein fouet ce drôle de retour du refoulé. Les vieux démons se réveillent et c'est moi, cette fois, qu'ils pointent du doigt. En surfant sur le Net dans l'encyclopédie Wikipédia, je découvre, dès la première ligne, au milieu de mille inepties, que je suis "d'origine juive, marocaine" et plus loin "déjà multimillionnaire". Laurent Gerra, Jamel Debbouze, les autres artistes, ont-ils droit à ce type de précisions et, dans mon cas, d'imprécisions peu innocentes ? Non. Arthur, juif, argent, marocain, donc pas français. Encore...

C'est aussi sur Internet que Le Figaro a lancé l'odieuse rumeur "Arthur aurait vendu son appartement à Vladimir Poutine !" Non seulement odieuse, la rumeur. Non seulement lancée sur la Toile et aux chiens, sans que nul ait pris la peine d'aller à la source, se renseigner, vérifier. Mais fausse, évidemment. Dénuée - je rougis d'avoir à la préciser - de l'ombre d'un fondement. Mais voilà... Tout le monde connaît Poutine...

Et quelle aubaine de pouvoir ajouter à mon portrait cette délicate nuance : "Arthur... argent... que ne ferait-il pour de l'argent, Arthur ? Ces gens-là, les gens de son espèce, n'ont-ils donc aucun principe, aucune valeur et, quand il s'agit d'argent, aucune retenue ?", "Arthur sioniste ! Arthur finance l'armée d'Israël !" : Cette horrible phrase, ce mensonge repris en boucle par des centaines de sites et d'articles de presse, comme j'aurais aimé qu'un journaliste, un seul, prenne soin de le vérifier.

J
'aurais aimé que le maire de Lille réagisse. J'aurais aimé que le maire de Belfort réagisse. J'aurais aimé que tout ceci ne soit qu'un cauchemar. Mais ce n'est pas un cauchemar et le réveil est douloureux.

Même si je suis sonné, je reste debout. Même si c'est compliqué, je mets un point d'honneur à ce que ma tournée se poursuive. Venant de ma part, certains trouveront tout cela anecdotique. D'autres non.

Je m'appelle Jacques Essebag. Je suis né le 10 mars 1966 à Casablanca. Durant la guerre des Six-Jours, ma famille a quitté le Maroc pour s'installer dans la patrie des droits de l'homme. Je suis français.

Jamais je n'aurais imaginé, que dans mon propre pays, dans ce pays que j'aime tant, dans ce pays qui m'a tant donné et auquel j'essaie de rendre un peu, on puisse manifester contre moi uniquement parce que je suis juif. p

Animateur de télévision et humoriste
La curieuse déontologie du Monde, vis-à-vis de mon grand-père
Mardi, 03 Février 2009 12:31 ripostelaique.com

lundi 2 février 2009, par Alice Blaitberg

Dans son édition du 28 janvier 2009, le journal Le Monde publiait une lettre ouverte au titre accrocheur : « Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem ». L’écrit était signé « Jean-Moïse Braitberg, écrivain » et demandait, au nom de « l’ humanité » que le nom de son grand-père, Moshé Brajtberg, déporté à Treblinka en 1942, soit effacé du Mémorial Yad Vashem en Israël pour protester contre le comportement « cruel » de l’armée israélienne contre les Palestiniens de la bande de Gaza.

Cette publication m’a choquée pour trois raisons. La première est que mon frère s’est approprié la mémoire de mon grand-père pour défendre ses opinions personnelles sans me demander mon avis ni celui des cousins et cousines avec lesquels nous partageons la même filiation.

La deuxième est que le Monde n’a pas mentionné l’appartenance de Jean-Moïse Braitberg à l’UJFP –Union juive française pour la paix- au sein de laquelle il milite depuis plusieurs années.
Israël: deux sénateurs français boycottés après leurs contacts avec le Hamas
Mardi, 03 Février 2009 12:31 fr.news.yahoo.com
Israël: deux sénateurs français boycottés après leurs contacts avec le Hamas

La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a déclaré mardi que deux sénateurs français qui avaient rencontré des dirigeants du Hamas à Damas avaient été boycottés la semaine dernière lors de leur visite en Israël. Lire la suite l'article

Selon la radio, le ministre du Commerce et de l'Industrie Eli Yishaï a refusé de rencontrer les sénateurs Jean François-Poncet (vice-président de la commission des Affaires étrangères) et Monique Cerisier-ben Guiga.

Mardi dernier, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux avait indiqué que les deux sénateurs avaient rencontré récemment à Damas "en toute indépendance" des responsables du Hamas.

Selon la radio militaire, ils ont rencontré notamment Khaled Mechaal, le chef politique en exil du Hamas.

Le 20 janvier, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait qualifié le mouvement islamiste d'"interlocuteur" possible dans le conflit israélo-palestinien, notamment si un gouvernement palestinien d'union nationale était créé.
Jean Quatremer - La télévision publique flamande s'enfonce dans l'antisémitisme
Mercredi, 04 Février 2009 21:08 Liberation

La VRT, la télévision publique flamande, enfonce le clou de l'antisémitisme primaire au nom de "l'humour". En trois mois, c'est le cinquième dérapage antisémite de cette télévision qui refuse obstinément de présenter ses excuses et qui trouve intelligent d’en rajouter chaque fois un peu plus. Plus curieux : ces dérapages à répétition se déroulent dans une large indifférence…

Pour comprendre le petit sketch ci-dessous, diffusé le 30 janvier dans l’émission d’humour "Man Bijt Hond", il faut le mettre en situation. Tout part d’une réaction de Bert Anciaux, ministre flamand de la culture et de la jeunesse, un socialiste du SPA, mais tendance flamingante, qui, sur son blog, le 23 janvier, fait une comparaison osée entre la tuerie de la crèche de Termonde, en Flandre, où un psychopathe a tué et blessé plusieurs bébés et un adulte, et la guerre de Gaza : « il s’agit de 15 victimes, dont 14 petits enfants. Cela nous choque tous. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux centaines d’enfants morts dans la bande de Gaza, tués volontairement par un agresseur qui, lui, n’a pas été puni ». On ne voit pas bien le rapport entre ces deux faits, même si l’on devine l’intention consciente ou inconsciente de ce responsable politique flamand. Le 28 janvier, l’ambassade d’Israël en Belgique proteste officiellement. Le gouvernement fédéral belge, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Karel de Gucht (libéral flamand), prend immédiatement ses distances avec les propos d’Anciaux, tout comme le SPA.
Jean Quatremer - La télévision publique flamande s'enfonce dans l'antisémitisme
Mercredi, 04 Février 2009 21:08 Liberation

La VRT, la télévision publique flamande, enfonce le clou de l'antisémitisme primaire au nom de "l'humour". En trois mois, c'est le cinquième dérapage antisémite de cette télévision qui refuse obstinément de présenter ses excuses et qui trouve intelligent d’en rajouter chaque fois un peu plus. Plus curieux : ces dérapages à répétition se déroulent dans une large indifférence…

Pour comprendre le petit sketch ci-dessous, diffusé le 30 janvier dans l’émission d’humour "Man Bijt Hond", il faut le mettre en situation. Tout part d’une réaction de Bert Anciaux, ministre flamand de la culture et de la jeunesse, un socialiste du SPA, mais tendance flamingante, qui, sur son blog, le 23 janvier, fait une comparaison osée entre la tuerie de la crèche de Termonde, en Flandre, où un psychopathe a tué et blessé plusieurs bébés et un adulte, et la guerre de Gaza : « il s’agit de 15 victimes, dont 14 petits enfants. Cela nous choque tous. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux centaines d’enfants morts dans la bande de Gaza, tués volontairement par un agresseur qui, lui, n’a pas été puni ». On ne voit pas bien le rapport entre ces deux faits, même si l’on devine l’intention consciente ou inconsciente de ce responsable politique flamand. Le 28 janvier, l’ambassade d’Israël en Belgique proteste officiellement. Le gouvernement fédéral belge, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Karel de Gucht (libéral flamand), prend immédiatement ses distances avec les propos d’Anciaux, tout comme le SPA.
Les juifs reconsidèrent leur position sur le génocide arménien selon le Jerusalem Post
Jeudi, 05 Février 2009 20:16 armenews.com

Selon la journaliste Allison Hoffman du Jerusalem Post un membre de l’une des principales organisations Arméricano-juive a déclaré lundi qu’une détérioration des relations entre Israël et la Turquie pourrait inciter son groupe et d’autres à reconsidérer les efforts arméniens en vue de faire reconnaître le génocide des Arméniens.

« Une résolution qui assurerait une telle reconnaissance par les USA, qui a été soutenu par le représentant. Adam Schiff - un Démocrate juif qui représente une région fortement arménienne de Los Angeles - a échoué au congres en 2007. Cependant, elle a suscité un conflit dans la communauté américano-juive entre ceux qui étaient du côté de la Turquie dans un effort de protéger les intérêts politiques d’Israël, et ceux qui ont argué du fait que les juifs étaient particulièrement responsables d’aider d’autres groupes à bloquer la négation public d’un génocide ».
*

Home Israel Primo - 44.000 morts depuis 1984
Primo - 44.000 morts depuis 1984
Dimanche, 08 Février 2009 06:59 Primo Europe

Primo - 44.000 morts depuis 1984

Des avions de l’armée turque ont bombardé des tribus kurdes dans le nord de l’Irak ces derniers jours.

Cette guerre entre le PKK et la Turquie a causé 44.000 morts depuis 1984, soit dix fois plus que les opérations d’Israël dans les Territoires.

Les avions turcs ont pénêtré dans l'espace aérien irakien, avec l'autorisation de ce gouvernement.

Au moment ou nous écrivons ces lignes, on ne signale aucune manifestation dans les rues de Paris et en province.

C'est une bonne nouvelle pour le shopping.

Les français pro-palestiniens (comités France Palestine, PCF, NPA-LCR, Verts, Hamas, Hezbollah, Musulmans de France, UOIF) pourront tranquillement profiter du dernier week-end de solde.

Il faut dire qu'ils ont failli tout rater en janvier. Et, ce samedi, c'est à 70, voire 80 % pour cause de démarque exceptionnelle.

Ils ont raison. En ces temps de vive préoccupation sur le pouvoir d’achat, il y a certaines choses avec lesquelles on ne plaisante pas.

© Primo, 7 février 2009
Antisémitisme: la TV flamande au centre d'une polémique
Vendredi, 06 Février 2009 17:09 jeanmarcmorandini.tele7.fr

La chaîne de télévision publique flamande VRT se retrouve au centre d'une controverse après une succession d'émissions qui lui valent des accusations d'antisémitisme, pour véhiculer des clichés très douteux, et des protestations de la communauté juive. Vendredi dernier, le programme satirique "Man bijt hond" (Un homme mord un chien), a diffusé un sketch d'une quarantaine de secondes intitulé: "Les juifs sont encore fâchés".

La séquence entendait dénoncer les réactions, jugées excessives par leurs auteurs, de la communauté juive après des propos du ministre de la Culture de Flandre - la région néerlandophone du Nord de la Belgique- comparant les victimes d'une tuerie récente dans une crèche à Termonde, en Flandre, et celles de l'offensive israélienne à Gaza.

Avec le ton propre aux actualités cinématographiques des années 40 ou 50, un présentateur y détaille la liste des "gens, institutions et objets contre lesquels la communauté juive n'est pas encore fâchée: l'Association pour l'Amitié judéo-américaine, le Mouvement pour l'Amitié entre les Juifs et Israël, la Communauté juive en général, les sociétés Rolex et Rolls-Royce, la conseil anversois du diamant...".

Un dessin montre d'abord un Juif barbu, le visage crispé dans un rictus de colère, tendre la main vers un gros diamant. Ensuite, des images en noir et blanc montrent des Juifs orthodoxes dansant, une montre et une voiture de luxe, puis un diamantaire examinant une gemme.
Antisémitisme: la TV flamande au centre d'une polémique
Vendredi, 06 Février 2009 17:09 jeanmarcmorandini.tele7.fr

La chaîne de télévision publique flamande VRT se retrouve au centre d'une controverse après une succession d'émissions qui lui valent des accusations d'antisémitisme, pour véhiculer des clichés très douteux, et des protestations de la communauté juive. Vendredi dernier, le programme satirique "Man bijt hond" (Un homme mord un chien), a diffusé un sketch d'une quarantaine de secondes intitulé: "Les juifs sont encore fâchés".

La séquence entendait dénoncer les réactions, jugées excessives par leurs auteurs, de la communauté juive après des propos du ministre de la Culture de Flandre - la région néerlandophone du Nord de la Belgique- comparant les victimes d'une tuerie récente dans une crèche à Termonde, en Flandre, et celles de l'offensive israélienne à Gaza.

Avec le ton propre aux actualités cinématographiques des années 40 ou 50, un présentateur y détaille la liste des "gens, institutions et objets contre lesquels la communauté juive n'est pas encore fâchée: l'Association pour l'Amitié judéo-américaine, le Mouvement pour l'Amitié entre les Juifs et Israël, la Communauté juive en général, les sociétés Rolex et Rolls-Royce, la conseil anversois du diamant...".

Un dessin montre d'abord un Juif barbu, le visage crispé dans un rictus de colère, tendre la main vers un gros diamant. Ensuite, des images en noir et blanc montrent des Juifs orthodoxes dansant, une montre et une voiture de luxe, puis un diamantaire examinant une gemme.
La ministre du Logement Christine Boutin a affirmé dimanche qu'elle "n'est pas et n'a jamais été négationniste" et elle a condamné "fermement" les propos "inacceptables" de l'évêque intégriste britannique Patrick Williamson niant l'existence des chambres à gaz. Peu auparavant, le ministre de la Relance Patrick Devedjian (UMP) avait jugé que Mme Boutin n'avait "pas mesuré toutes les conséquences de ses propos". "Je pense que c'est plutôt un malentendu ou un lapsus" et "sur le fond je pense qu'elle n'est pas négationniste", avait-il déclaré au micro de Radio J. La ministre avait condamné le 31 janvier les propos négationnistes de Mgr Williamson tout en estimant qu'il ne fallait pas regarder la question de la réintégration dans l'église catholique des évêques intégristes par "le petit bout de la lorgnette".
Le fonds du livre de Pierre Péan est-il ou non antisémite? 05/02

Par Jean-Michel Aphatie le 5 février 2009, 10:08 - Lien permanent

Le livre s’est trouvé d’un coup au centre du débat public. « Le monde selon K. », publié par Fayard, écrit par Pierre Péan, a déséquilibré Bernard Kouchner, fragilisé, insécurisé.

Pierre Péan précise que rien, selon lui, ne peut être reproché au ministre des Affaires étrangères. L’auteur veut placer le débat sur le terrain moral, et les questions qu’il pose font mal, preuve de leur légitimité. Un défenseur des droits de l’homme peut-il conseiller des dictatures, fût-ce pour des raisons acceptables, en l’occurrence le système de santé au Gabon? Quelle peut-être la marge de manoeuvre, la liberté intellectuelle, la distance psychologique de ce conseilleur devenu, ou redevenu ministre? N’est-ce pas risquer de concéder aussi peu que ce soit de l’indépendance de la diplomatie française en nommant à ce poste une personnalité ayant dispensé ses conseils dans ces pays? La notion de conflit d’intérêts peut-elle ou non être invoquée?

A cela, depuis hier, Bernard Kouchner répond. Il se défend de l’influence de ses anciennes fonctions sur les présentes. Il assure n’être dépendant de rien ni de personne. Il affirme aussi que les activités de conseils pour des anciens ministres sont une des sources évidentes et répandues de rémunération pour des personnalités politiques bénéficiant d’une certaine notoriété et d’une certaine expérience. Sauf à cultiver des blocs de mauvaise foi, il faut reconnaître à ce dernier argument une certaine validité.

Quoiqu’il en soit, c’est publiquement que ce débat, légitime et nécessaire dans une démocratie, sera tranché. Que d’ores et déjà le ministre des Affaires étrangères se trouve affaibli par la polémique est une évidence. Plusieurs observateurs font remarquer depuis hier soir que le premier ministre a publiquement soutenu son ministre, mais pour l’instant le président de la République est demeuré silencieux. Que dira-t-il, ce soir, si la question lui est posée? Une démission est-elle ou non dans le champ du possible? Les prochaines heures et les prochains jours fourniront les réponses attendues.

Tout ceci ne doit pas exonérer les lecteurs professionnels du livre, c’est-à-dire les journalistes, de la totalité des écrits de Pierre Péan. Lancé par le site Marianne2, l’ouvrage est uniquement présenté pour l’instant sur sa face africaine. Or, ce ne sont que quelques 30 pages des 324 que compte le livre. L’essentiel du travail de Pierre Péan porte sur le Rwanda, une part importante dans ce qui reste sur le Kosovo, un peu de la jeunesse et des origines de Bernard Koucher, et enfin donc l’Afrique. L’ensemble est tenu par un parti pris dans l’écriture, une subjectivité assumée par l’auteur, et à laquelle évidemment il a droit, encore faudrait-il au moins la mentionner dans la présentation de l’ouvrage, et surtout, surtout, mais personne n’en parle vraiment, un fonds idéologique qui peut susciter un vrai malaise.

D’entrée, la couverture surprend. Alors que l’on nous parle presqu’exclusivement d’Afrique, la photo de couverture nous montre Bernard Kouchner avec, c’est l’angle du cliché qui suggère cela, un George Bush comme assis sur ces genoux. La photo est laide, volontairement laide, elle suggère une promiscuité salace, coupable, dérangeante. Bon. Ce parti pris éditorial est traité de manière souvent confuse par Pierre péan. Il se résume simplement: Bernard Kouchner est atlantiste, et pire, proche des conservateurs américains, gagné à leurs idées, imprégné de leur philosophie. Ceci, aux yeux de l’auteur est doublement grave. D’une part parce que cette réalité est aux antipodes de l’image que cultive Bernard Kouchner, officiellement défenseur des droits de l’homme et en réalité gagné aux thèses bellicistes de l’administration américaine sortante. D’autre part, cette aliénation intellectuelle met la France en danger, ou plus exactement sa diplomatie. Au total, le raisonnement est lourdaud quand il n’est pas fumeux, d’une assez grande mauvaise foi quand il exploite abusivement une bourde afin de montrer que Bernard Kouchner fut sur le bord d’enfiler son treillis pour aller faire la guerre en Irak, et curieusement discret sur la responsabilité de Nicolas Sarkozy, car tout de même si Bernard Kouchner est aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, et s’il mène à ce poste la politique qui révulse à ce point Pierre Péan, c’est tout de même grâce ou à cause du président. De tout cela, la presse, pour l’instant, ne rend pas compte.

Dans ce livre, il y a autre chose, qui est plus dérangeant. Pierre Péan choisit d’ouvrir son récit par une anecdote. Ici, tout est pensé. Un auteur à sa table de travail sait l’importance des premières lignes, donc la nécessité de leur force et de l’intérêt qu’elles peuvent susciter chez le lecteur. Pierre Péan a donc choisi de raconter l’histoire suivante. Il la situe dans un restaurant parisien, le 13 octobre 2007. Bernard Kouchner, déjà ministre des Affaires étrangères, y dîne avec des amis. Dans la salle, une télévision est allumée pour retransmettre le match de rugby France-Angleterre, demi-finale de la Coupe du monde 2007. Selon cette anecdote, dont Pierre Péan ne dit pas s’il en a été le témoin ou si elle lui a été rapporté soit par un convive du ministre, soit par une persone présente dans le restaurant, Bernard Kouchner « comme mû par une urgence absolue, bondit et se met au garde-à-vous, la main droite sur le coeur », pour écouter « religieusement » l’hymne anglais. En revanche, au moment de la Marseillaise, il demeure assis, indifférent, pas concerné.

On conviendra que pour un ministre des Affaires étrangères, l’attitude, telle que rapportée est étonnante. On pourrait même dire qu’elle est provocatrice, stupide, caricaturale. Très curieusement, une fois qu’il a raconté son anecdote, Pierre Péan la délaisse. Il ne nous dit pas quel sens il lui donne, il ne cherche pas à l’expliquer, il ne la resitue pas dans un contexte. Rien. Il raconte. Il s’en va. Débrouille, ami lecteur, avec cette histoire ficelée avec de la grosse corde de marine.

Bon, allons-y. Que tirer comme conclusion d’une telle aberration, debout et pénétré pour l’hymne anglais, indifférent et irrespectueux pour l’hymne français? Un homme qui agit ainsi est-il un patriote? Aime-t-il son pays? Évidemment non. A un point même que s’en est scandaleux. Mérite-t-il d’être ministre? Évidemment non. On se demande même comment un tel bonhomme a pu être nommé. Mais cela, Pierre Péan ne le dit. Pourquoi? C’est tellement évident. Du coup, on s’interroge sur l’auteur lui même. Quelle est cette façon de déposer son poison puis de partir ensuite sur la pointe des pieds? Bizarre, non? Malsain, peut-être? D’emblée, le livre paraît sale, calomniateur, et pas franc en plus.


La lecture se poursuit, parfois confuse, Biafra, Rwanda, Kosovo, Ockrent, etc. Puis vient un chapitre très clairement intitulé « Weltanschauung », appellation qui désine, comme vous le savez bien sûr, et comme l’explique très bien Wikipédia « une vision du monde (ou une conception du monde), d'un point de vue métaphysique, notamment dans l'Allemagne romantique ou moderne. C’est initialement une conception du monde datant du Moyen Âge. » Cet intitulé recouvrerait-il une intention particulière? Honnêtement, je n’en sais rien. Dans un propos fourre-tout assez fatiguant, Pierre Péan aborde la cas Bernard-Heni Lévy. A ce propos, un détail amusant. On s’est habitué à lire depuis longtemps le raccourci BHL quand il s’agit d’évoquer le philosophe. Pour éviter la répétition, Pierre Péan utilise lui une variante peu fréquente, il l’appelle tout simplement Lévy, ce qui est normal, me direz-vous, ce qui est peu usuel, vous rétorquerai-je, et ce qui en tout cas a le mérite d’être clair.

« Lévy, donc, écrit Pierre Péan page 276, attaque l’indépendance du pays et ses velléités d’appartenance à une Europe politique qui affirmerait clairement son autonomie vis-à-vis des Etats-Unis d’Amérique. En définitive, ce qu’il ne cesse d’exprimer et de partager avec l’autre Bernard, c’est bel et bien la haine du gaullisme et de la philosophie politique qu’il sous-tend: les valeurs de la Révolution française, de la Convention au Conseil national de la Résistance; celle d’une indépendance nationale honnie au nom du cosmopolitisme anglo-saxon, droits-de-l’hommiste et néolibéral, fondements de l’idéologie néoconservatrice que nos « néosphilosophes » ont fini par rallier. »

Non seulement « Bernard » ne se lève par pour la Marseillaise, mais avec son ami « Lévy » il éprouve la « haine » du gaullisme, de ses valeurs, t le tout au nom du « cosmopolitisme anglo-saxon », dont j’ignore totalement le sens, le contenu, et tout le reste, mais dont je comprends que ça ne doit pas être joli-joli...

Tout cela, ami lecteur, porte un nom. « Bernard » et « Lévy », c’est l’anti-France, tout simplement, l’éternelle anti-France, si douloureusement présente dans notre histoire, et dont nous ne nous débarrasserons jamais. Cela non plus Pierre Péan ne le dit pas comme cela. Là encore, il dépose son tas de boue, il l’étale bien, il en barbouille tous les coins, et il laisse son lecteur en plan, tenu de se faire une opinion tout seul.


La chute de Pierre Péan s’alimente à la même veine. Page 324, la dernière du livre, il écrit ceci: Bernard Kouchner « a rompu avec ses attaches de gauche et, plus récemment, il a tiré un trait sur son « droit-de-l’hommisme » exacerbé, peut-être plus difficile à invoquer pour lui dans le contexte des bombes au phosphore israéliennes lâchées sur Gaza. » Késaco? Ou il est là Péan? Que vient faire Gaza dans cette galère? Ah, mais oui, Bernard Kouchner défend l’Etat israélien, le ministre des Affaires étrangères de la République française demeure muet devant la tragédie des Palestiens à Gaza, selon Pierre Péan parce que sa vraie fidélité va à un autre Etat que l’Etat français quil représente.

Enfin, tout devient limpide. Cet homme ne se lève pas pour la Marseillaise, il « hait » les valeurs de la République, il défend Israël. C’est clair, non. D’où la question: le fonds du livre de Pierre Péan est-il ou non antisémite? A vous de voir, chers lecteurs, à vous de juger, comme dirait sans doute Pierre Péan, auteur probablement à succès du livre « Le monde selon K. », édité chez Fayard.