La Cour d’appel de Paris a relaxé Philippe Karsenty dans l’affaire al-Dura
Par Véronique Chemla pour Guysen International News
Jeudi 22 mai 2008 à 00:20
Le 21 mai 2008, 11e chambre de la Cour d’appel de Paris a relaxé Philippe Karsenty, directeur de Media-Ratings, poursuivi pour diffamation par France 2 et son correspondant à Jérusalem, Charles Enderlin, pour avoir qualifié de « faux reportage », de « supercherie » et d’« imposture médiatique » les images controversées de « la mort de Mohamed al-Dura » diffusées par France 2 le 30 septembre 2000. Les intimés se sont pourvus en cassation.
C’est une défaite historique, juridique et journalistique, pour France 2 et Charles Enderlin.
Et une victoire pour Philippe Karsenty accueillie dans un silence de tensions contenues.
Relaxé !
Le 30 septembre 2000, France 2 avait diffusé au JT de 20 heures un reportage de 50 secondes de Charles Enderlin sur des images de son cameraman palestinien Talal Abu Rahma. Charles Enderlin déclarait en voix off : « Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus de la position israélienne. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».
Diffusée gratuitement dans le monde entier par France 2, l’image de Mohamed al-Dura est notamment arborée fin 2000 lors d’un défilé à Paris où l’on crie : « Mort aux Juifs » et est incrustée dans la vidéo de l’égorgement par des islamistes du journaliste Juif américain Daniel Pearl (z’’l).
Une controverse naît, imputant les tirs aux Palestiniens, puis rapidement contestant la réalité des faits allégués par Charles Enderlin. Ces doutes sont exprimés par le physicien israélien Nahum Shahaf, la Metula News Agency(1), la journaliste allemande Esther Schapira(2), Gérard Huber(3), les journalistes français Luc Rosenzweig, Denis Jeambar et Daniel Leconte(4) et bien d’autres(5).
Le 22 novembre 2004, Philippe Karsenty publiait le texte « France 2 : Arlette Chabot [Ndlr : directrice de l’information de France 2] et Charles Enderlin doivent être démis de leurs fonctions immédiatement » dans lequel il évoque un « faux reportage », une « mise en scène » et une « supercherie médiatique »(6). Un texte jugé diffamatoire par France 2 et Charles Enderlin qui poursuivaient en justice l’auteur de ces propos.
Le 19 octobre 2006, la XVIIe chambre du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris condamnait Philippe Karsenty à une amende de 1 000 euros, à verser à chaque partie civile un euro de dommages intérêts et à la chaîne publique et à son journaliste ensemble 3 000 euros au titre de l'article 475-1 du Code de procédure pénale (frais de justice)(7).
Philippe Karsenty interjetait immédiatement appel de ce jugement.
Au terme d’audiences à rebondissements en 2007 et 2008(8), avec une économie de mots, sans préciser les motivations de son arrêt, la présidente de la 11e chambre de la Cour d’appel de Paris Laurence Trébucq annonce ce 21 mai 2008 que la Cour relaxe Philippe Karsenty et infirme le jugement de première instance.
Un questionnement légitime
Au prononcé de la relaxe de Philippe Karsenty, Me Bénédicte Amblard, avocate de France 2 et de Charles Enderlin, pâlit. Abasourdie. Elle n’en revient pas.
Présents lors des audiences de visionnage des rushes de France 2, ou de plaidoiries, Charles Enderlin et Arlette Chabot brillent ce 21 mai par leur absence. Comme leur autre défenseur, Me Francis Spziner. Tout comme la foule qui s’agglutinait dans le couloir contiguë lors des audiences précédentes. Comme si tout avait été dit, ou vu, ou compris.
Si les journalistes de médias américains et israéliens sont bien représentés, les médias français sont peu nombreux.
Me Patrick Maisonneuve, avocat de Philippe Karsenty, et Me Bénédicte Amblard lisent avec attention la « copie de travail » de l’arrêt, c’est-à-dire l’arrêt avant sa signature par la présidente et la greffière.
Me Patrick Maisonneuve en résume la teneur à la presse : « La Cour d’appel rappelle qu’il y avait un débat sur les images. Elle indique qu’il était légitime de commenter, d’analyser et de critiquer ces images. Au regard de ce débat, Philippe Karsenty, de bonne foi, a exercé librement son droit de critique par rapport face au pouvoir de la presse ». Même en « termes virulents ».
Donc, la critique, l’analyse et l’interrogation des saynètes de guerre de Pallywood sont reconnues légitimes par la Cour d’appel de Paris qui inflige ainsi un désaveu cinglant à la thèse des intimés, professionnels du journalisme arc-boutés sur leur refus indigné de toute interrogation, et exprime des arguments de Sandrine Alimi-Uzan, procureur de la République, dans ses réquisitions de relaxe du prévenu en 2006.
Dans les heures qui suivent le prononcé de l’arrêt, les intimés se sont pourvus en cassation devant une Cour censée statuer en droit, et ne pas juger du fait. Ils maintiennent donc leur position. Ils ne licencieront vraisemblablement pas Talal Abu Rahma dont la carte de presse n’a pas été renouvelée par le Bureau gouvernemental de presse (GPO) depuis fin 2001. ''Quand nous avons pris conscience de l'implication de Talal Abu Rahma dans la mise en scène d'évènements dans la bande de Gaza, nous n'avons pas renouvelé sa carte de presse qui a expiré en 2001'', déclarait Daniel Seaman, directeur du GPO qui dépend du Premier ministre israélien, à Guysen-Paris, le 3 mars 2008.
Comment vont réagir les médias français ? Les principaux quotidiens ont repris des dépêches d’agence et évoquent des incohérences et invraisemblances émaillant les fameux rushes de France 2. Une brèche dans la version assénée par France 2 et Charles Enderlin.
Lors du JT de France 2 de 20 h, David Pujadas estime que la Cour d’appel a reconnu « la diffamation » mais a fait bénéficier Philippe Karsenty de « la bonne foi ». Des circonlocutions pour éviter d’annoncer la « relaxe ».
Une autre procédure judiciaire en Israël
Ce long arrêt, qui sera rendu public dans quelques jours, marque un mois judiciairement difficile pour les intimés.
En effet, le 12 mai 2008, la cour suprême d’Israël examinait la requête de Me Nitsana Darshan-Leitner, directrice de Shurat HaDin-Centre juridique d’Israël, qui demandait le retrait de l’accréditation, par le GPO de France 2 et de Charles Enderlin. Me Nitsana Darshan-Leitner sollicitait aussi que ces derniers reconnaissent la fausseté du reportage controversé. Elle poursuivait sur les griefs de ’’manquements professionnels et falsifications volontaires ayant entraîné des violences’’.
L’Association de la presse étrangère et celle dénommée Communications & Presse s’étaient jointes comme ’’amies du tribunal’’(9).
Pour les défendeurs, ’’l'autorisation de pratiquer le métier de journalisme ne dépend pas de la qualité du travail et de l’honnêteté des professionnels’’ et le retrait de l’accréditation ne serait possible qu’en cas exceptionnels, telle ’’la diffusion d’informations liées à la sécurité de l’Etat’’.
La Cour suprême rendra prochainement sa décision.
L’arroseur arrosé.
France 2 et Charles Enderlin se trouvent pris au piège d’une stratégie judiciaire qui s’est retournée contre eux et a révélé à un large public l’inconsistance de leur thèse. Une thèse qu’on serait bien en peine de fixer : le seul témoin, Talal Abu Rahma s’est rétracté le 30 septembre 2002, après avoir initialement affirmé sous serment le 3 octobre 2000 : « L’enfant a été tué intentionnellement et de sang-froid par l’armée israélienne » ; Charles Enderlin maintient mordicus à ce jour sa conviction de la responsabilité israélienne ; Arlette Chabot sait qu’on ne connaîtra jamais l’origine des tirs... On ne saluera donc jamais assez le mérite d’avocats ayant su plaider pour des clients aux opinions divergentes.
Prudemment, France 2 et Charles Enderlin avaient assigné en justice pour diffamation des personnes qu’ils considéraient comme responsables de sites Internet reproduisant des articles d’auteurs doutant de l’authenticité des faits allégués(10), et non leurs auteurs. Ils escomptaient des condamnations judiciaires aisées, rapides et qui auraient fait taire tout début de questionnement à peine d’une énième condamnation. Ainsi, l’affaire al-Dura serait morte… comme le petit Mohamed al-Dura selon Charles Enderlin.
Or, en poursuivant Philippe Karsenty, France 2 et Charles Enderlin ont commis The erreur fatale. Ils se sont mépris sur Philippe Karsenty et l’ont sous-estimé. Ils ont découvert la finesse tactique d’un entrepreneur qui avait réalisé une enquête pour se forger sa conviction, a su bénéficier d’un réseau relationnel dense – associations juives, journalistes, etc. - et a su convaincre la Cour d’appel de Paris.
C’est désormais Philippe Karsenty qui a la maîtrise d’action dans une affaire aux confluences de l’éthique journalistique, du blood libel (accusation infondée de crime rituel portée à l’égard des Juifs)(11), de la propagande médiatique dans le jihad mondial, de la psychanalyse(12), et du narratif du conflit au Proche-Orient.
Une affaire qui a aussi révélé non un dysfonctionnement du fleuron du service public audiovisuel français, mais un fonctionnement fautif inquiétant – annonce de la mort d’un enfant sans image la prouvant, image de son agonie n’existant pas contrairement aux affirmations de Charles Enderlin, embourbement dans des versions successives contradictoires, etc. -, et ce sans sanction du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ni de l’autorité politique de tutelle.
Une affaire qui a également souligné des corporatismes au sein du « quatrième pouvoir » tant les atermoiements des journalistes perdurent.
Une affaire enfin qui a suscité la stupeur hors de l’hexagone – d’aucuns évoquent une nouvelle affaire Dreyfus – et ne peut plus laisser indifférentes des autorités politiques françaises.
Certains ont même comparé Philippe Karsenty aux « révisionnistes » ou à ceux contestant la réalité des attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001(13), ou ont évoqué une « chasse aux sorcières » et une « campagne de calomnies »(14) menées contre Charles Enderlin. Une manière de discréditer réfutée par la Cour d’appel de Paris.
Nul doute que son arrêt renforce le souhait du Dr Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), portant sur la constitution d’une commission d’enquête composée de professionnels de l’image, d’experts balistiques et de médecins afin d’examiner ces images controversées pour que la vérité soit établie et connue sur l’incident al-Dura.
Relaxe pour le détracteur de l'image-choc de l'Intifada
Relaxe pour le détracteur de l'image-choc de l'Intifada
Grafitti inspiré des images de France 2, devenues le symbole de l'Intifada palestinienne mais considérées comme un montage par des médias pro-israéliens. La cour d'appel de Paris a fait apparaître un doute sur l'authenticité de ces images d'un enfant palestinien tombant sous les balles en 2000, relaxant l'animateur du site internet Media-Ratings qui était poursuivi en diffamation par France 2 et le journaliste Charles Enderlin. /Photo d'archives/REUTERS
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La cour d'appel de Paris a fait apparaître un doute sur l'authenticité des images d'un enfant palestinien tombant sous les balles en 2000, devenues le symbole de l'Intifada palestinienne, mais considérées comme un montage par des médias pro-israéliens.
La cour a relaxé en effet Philippe Karsenty, animateur du site internet Media-Ratings (www.M-R.fr), qui était poursuivi en diffamation par France 2 et le journaliste Charles Enderlin. Philippe Karsenty qualifie de montage les images tournées par un cameraman palestinien, qui ont fait le tour du monde.
Les juges d'appel ont infirmé un jugement rendu en première instance en octobre 2006 qui le condamnait à 1.000 euros d'amende. L'arrêt n'était pas disponible pour la presse dans l'immédiat, mais selon les avocats qui l'ont consulté, il ne tranche pas sur l'authenticité des images et estime que Philippe Karsenty est resté dans les limites du droit à la critique.
Le visionnage par la cour des 18 minutes de "rushes" du reportage, à la demande de Philippe Karsenty, "ne permettent pas d'écarter les avis des professionnels" qui concluent au trucage, dit la cour. Elle ajoute cependant que Philippe Karsenty n'a pas rapporté la preuve du trucage supposé.
Le sujet étant d'intérêt général, et Philippe Karsenty n'ayant pas montré d'animosité personnelle selon la cour, il doit bénéficier du droit à la critique, concluent les juges.
FRANCE 2 SE POURVOIT EN CASSATION
Me Francis Szpiner, avocat de France 2 et Charles Enderlin, s'est dit "attristé" de l'arrêt.
"Mais il ne faut pas faire dire à l'arrêt ce qu'il ne dit pas, puisque la cour déclare que M. Karsenty n'a pas rapporté la preuve de ce qu'il avance", a-t-il dit à Reuters.
France 2 a annoncé dans un communiqué sa décision de se pourvoir en cassation.
Philippe Karsenty a de son côté annoncé son intention de poursuivre d'autres médias ayant traité l'affaire, selon lui de manière malhonnête à son endroit.
Diffusées le 30 septembre 2000 sur France 2, les images tournées à Gaza ont fait le tour du monde et sont devenues le symbole des violences imputées aux troupes israéliennes dans la répression du soulèvement palestinien.
Elles montrent la mort de Mohammed al-Doura, 12 ans, fauché par une rafale d'arme automatique dans les bras de son père, dans une escarmouche entre Tsahal et des combattants palestiniens. Selon le journaliste Charles Enderlin, les tirs provenaient des positions israéliennes.
Les 18 minutes de "rushes" du reportage montrent cependant que l'enfant bouge encore après avoir été touché, sans qu'on connaisse la suite.
Le site Media-Ratings envisage la thèse d'une simulation des protagonistes de l'épisode puis d'un montage des images, destinés à servir la cause palestinienne et à diffamer Tsahal. Le sujet est devenu récurrent dans certains médias israéliens, qui soutiennent tantôt que l'enfant n'est pas mort, tantôt qu'il a été en fait touché par des balles palestiniennes.
Thierry Lévêque
Reportage sur la mort d'un enfant palestinien: Charles Enderlin débouté
Il y a 8 heures
PARIS (AFP) — Huit ans après la diffusion d'un reportage controversé sur la mort d'un enfant palestinien, le correspondant de la chaîne publique France 2 à Jérusalem Charles Enderlin a perdu mercredi en appel son procès en diffamation contre un internaute qui affirmait que le reportage avait été truqué.
Directeur d'une société se présentant comme une agence de notation des médias, Philippe Karsenty a "exercé de bonne foi son droit de libre critique" et "n'a pas dépassé les limites de la liberté d'expression", a estimé dans son arrêt la cour d'appel de Paris, qui a décidé de relaxer le prévenu, sans se prononcer explicitement sur le contenu du reportage.
L'avocate de France 2, Me Bénédicte Amblard, a indiqué que la chaîne "se pos(ait) très sérieusement la question d'un pourvoi en cassation", car "la décision est à l'exact opposé de celle de première instance" concernant la bonne foi du prévenu.
Me Patrick Maisonneuve, son contradicteur, a salué une décision qui reconnaît qu'"il y a un débat, notamment sur les rushes (l'ensemble des images prises d'un événement, ndlr)".
Dans son arrêt, consulté par l'AFP, la cour relève que "l'examen des rushes ne permet plus d'écarter les avis des professionnels entendus au cours de la procédure" et qui avaient mis en doute l'authenticité du reportage.
Elle reconnaît que les propos litigieux étaient bien diffamatoires, car ils portaient "incontestablement atteinte à l'honneur et à la réputation des professionnels de l'information".
Toutefois, poursuit-elle, "il est légitime pour une agence de notation des médias d'enquêter, serait-ce en raison de l'impact qu'ont eues les images critiquées dans le monde entier, sur les conditions dans lesquelles le reportage en cause a été tourné et diffusé".
En première instance, le 19 octobre 2006, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé Philippe Karsenty coupable de diffamation et l'avait condamné à payer 1.000 euros d'amende et un euro de dommages-intérêts.
Sur son site internet le 22 novembre 2004, M. Karsenty avait qualifié de "supercherie" et de "série de scènes jouées" un reportage du correspondant permanent de France 2, tourné dans la bande de Gaza le 30 septembre 2000, dans les premiers jours de la deuxième Intifada.
Un Palestinien de 12 ans, Mohammed al-Doura, protégé par son père, y perdait la vie lors d'un échange de tirs entre l'armée israélienne et des activistes palestiniens. Les images de l'enfant avaient été largement diffusées dans le monde et avaient donné lieu à une controverse sur l'origine des tirs ayant provoqué sa mort.
Le 27 février, les magistrats avaient longuement disséqué ce reportage. Quelques semaines plus tôt, ils avaient visionné les rushes du tournage.
Tandis que Charles Enderlin, soutenu par la directrice de l'information de France 2 Arlette Chabot, avait contesté point par point les accusations de "bidonnage", M. Karsenty avait de nouveau dénoncé une "pure et simple mise en scène", s'étonnant de ce qu'il a estimé être des incohérences entre le reportage et les rushes.
Il avait fait valoir notamment qu'on ne relevait que sept impacts de balle derrière le père et son fils, alors que France 2 affirmait que tous deux étaient restés 45 minutes sous le feu d'armes automatiques.
Il avait également évoqué les rushes, où l'on voit, dans les secondes qui suivent la fin du reportage diffusé par France 2, l'enfant bouger légèrement, laissant entendre qu'il n'était pas mort à ce moment-l
Contributeurs Spécialisés
"La Judéophobie des Modernes, Des Lumières au Jihad mondial" : Le dernier Taguieff tombe à pic
Hasard ou ironie de l'actualité ? Pierre Lurçat – qui fut, lui aussi, la cible des entreprises des 'plaideurs' de France 2, pour avoir dénoncé la manipulation médiatique du reportage consacré par Enderlin à la mort présumée de l’enfant palestinien Al-Dura – avait signalé, il y a deux jours, sur son blogue, la parution de ce nouvel ouvrage de P. Taguieff, dans lequel, nous dit-il, l’auteur « aborde, avec lucidité et courage, la désormais célèbre affaire Al-Dura, en montrant comment les images diffusées par France 2 et son correspondant ont participé à la création d'un nouveau mythe antijuif, celui du "soldat juif tueur d'enfant palestinien"… ». Je recommande la lecture attentive de cette page Web et, plus largement, la consultation de ce blog au titre original – Vu de Jérusalem [*]. (Menahem Macina).
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[*] Pierre Lurçat, "Le dernier Taguieff en librairie".
21/05/08
La parution d'un livre de Pierre-André TAGUIEFF est toujours un événement! Son dernier livre, intitulé La Judéophobie des Modernes, Des Lumières au Jihad mondial, ne décevra pas ses lecteurs fidèles. Un extrait a été publié sur ce site. Notons aussi que Taguieff aborde dans ce livre, avec lucidité et courage, la désormais célèbre affaire Al-Dura, en montrant comment les images diffusées par France 2 et son correspondant ont participé à la création d'un nouveau mythe antijuif, celui du "soldat juif tueur d'enfant palestinien", qui s'inscrit dans la continuité directe du mythe du "Juif tueur d'enfants chrétiens" au Moyen-Age. (Voir cet autre extrait publie par M. Macina sur le site Debriefing.org)
Présentation du livre par l'éditeur (Odile Jacob) :
S’appuyant sur une documentation considérable, Pierre-André Taguieff nous montre ici comment la judéophobie, quelle que soit sa forme historique, fonctionne sur la base de récits d’accusation, organisés comme des mythes, par lesquels les Juifs sont déshumanisés de diverses façons. L’histoire globale de la judéophobie, qu’il nous livre, permet de saisir la permanence, la récurrence des stéréotypes antijuifs, mais aussi leur surprenante capacité d’adaptation et de diffusion planétaire, depuis l’antijudaïsme antique jusqu’à l’antisionisme radical qui s’est internationalisé depuis la fin du XXe siècle. Si les Juifs ont longtemps été mis en accusation par l’Occident chrétien, c’est, en effet, l’Occident judéo-chrétien qui se trouve désormais mis en accusation par ses ennemis, tant intérieurs qu’extérieurs.
Pierre-André Taguieff
Historien des idées, philosophe et politologue, Pierre-André Taguieff est directeur de recherche au CNRS. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La Force du préjugé, Les Fins de l’antiracisme ou, plus récemment, Prêcheurs de haine.
Pierre Lurçat
© Vu de Jérusalem
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Quatrième de couverture de l’éditeur (Odile Jacob)
http://www.odilejacob.fr/catalogue/index.php?op=par_auteur&auteur=1762&cat=0204&count=0&option=&desc=2539#2539
Pierre-André Taguieff
La Judéophobie des Modernes
Des Lumières au Jihad mondial
Quoi de commun entre Voltaire et l’islamisme radical ?
Quoi de commun entre Marx et l’antisémitisme nazi ? La haine des Juifs, une haine qui, au regard de l’histoire, apparaît comme la plus longue, la plus intense et la plus délirante ayant jamais visé un groupe humain.
S’appuyant sur une documentation considérable, Pierre-André Taguieff nous montre ici comment la judéophobie, quelle que soit sa forme historique, fonctionne sur la base de récits d’accusation, organisés comme des mythes, par lesquels les Juifs sont déshumanisés de diverses façons. L’histoire globale de la judéophobie qu’il nous livre permet de saisir la permanence, la récurrence des stéréotypes antijuifs, mais aussi leur surprenante capacité d’adaptation et de diffusion planétaire, depuis l’antijudaïsme antique jusqu’à l’antisionisme radical qui s’est internationalisé depuis la fin du XXe siècle. Si les Juifs ont longtemps été mis en accusation par l’Occident chrétien, c’est, en effet, l’Occident judéochrétien qui se trouve désormais mis en accusation par ses ennemis, tant intérieurs qu’extérieurs.
Comme le montre, jusqu’à la caricature, le discours des islamistes radicaux, aujourd’hui, la haine des Juifs va, sans conteste, de pair avec celle de l’Occident.
© Odile Jacob
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Mis en ligne le 21 mai 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org