Friday, June 30, 2006

L'OUVRAGE NEGATIONNISTE DE LEILA SHAHID

Pourquoi le maire de Carhaix a t'il permis la promotion de l'ouvrage négationniste de Leila Shahid ?

A : Monsieur Christian Troadec
De : Monsieur Kevin Ar Meur
Objet : imposture pro-palestinienne
Ci joint: élément photographique figurant Amin Al Husseini, grand père de Leila Shahid, rencontrant officiellement Adolf Hitler
Cher Monsieur,
Depuis maintenant un certain nombre d’années vous participez en tant qu’élu à toutes sortes de manifestations en faveur de la Palestine. En tant que Porte-Parole de l’association loi 1901 « Breizh Israël », je tiens à vous faire part de notre mécontentement.
En tant qu’individu, vous êtes parfaitement libre de vous enticher de telle ou telle cause, tel ou tel sujet. En tant qu’élu, votre comportement fait office d’exemple. Vous n’êtes, une fois élu, plus un élu de gauche ou de droite, malgré vos amitiés politiques, mais le premier magistrat de tous les carhaisiens. Malgré cela vous avez supporté activement tout un attelage mêlant extrémistes de gauche, antisionistes et pour certains, des antisémites rabiques associant tous les fantasmes qui amalgament à tout va USA, « impérialisme américain » et capitalisme ou « ultra libéralisme » dans la vulgate néo-gauchiste, intrinsèquement lié au « Juif », personnage cumulant toutes les « tares de l’occident » et dont l’incarnation est l’état d’Israël.
Parmi la nébuleuse marxiste et antisioniste pour ne pas dire plus, qui gravite autour de votre commune, on retrouve Piero Rainero, président de France Palestine Solidarité pour la Bretagne. Cette fusion entre gauchisme, post marxisme et anti-sionisme est une vieille constante historique que l’on retrouve très fréquemment. Nous notons que vous avez reçu Madame Leila Shahid, petite fille du Grand Mufti de Jérusalem, Al Husseini, grand ami d’Himmler et d’Hitler (pour vous en convaincre, ci joint des pièces photograhiques attestant de nos propos). Madame Shahid était également une amie intime de monsieur Yasser Arafat. Yasser Arafat et Leila Shahid ont pour commun dénominateur le Grand Mufti qui s’allia aux nazis dont voici une petite synthèse historique :
Le rapprochement culmine pendant la guerre, avec la création au printemps 1943 de la première division des Waffen-SS musulmane bosniaque (Handzar), qui compte plus de 12 000 hommes. Le Mufti, installé à Berlin en 1941, passera en revue cette unité à de nombreuses reprises en Croatie, en France et à Bneuhammer, en Silésie. La division Handzar se rendra tristement célèbre, en perpétrant de nombreux crimes de guerre en Yougoslavie : massacres, viols, pillages, et incendies de villages entiers avec leurs habitants. Selon l'historienne Bat Ye'or, ses atrocités « choquèrent même les Allemands. Femmes, enfants, vieillards furent tués à coups de hache, empalés, enterrés vivants, suspendus à des crocs de boucherie, ensevelis dans des fosses sous la chaux vive après avoir été sauvagement mutilés ( 1 )».
De son côté, Hajj Amin Al Husseini publiera un pamphlet antisémite intitulé Islam und Judentum (« Islam et judaïsme ») et le distribuera aux soldats de la division Handzar. Le 28 novembre 1941 a lieu la rencontre tant attendue par Al Husseini, préparée par des entretiens préliminaires avec le dirigeant SS Himmler et le ministre des Affaires étrangères von Ribbentrop. La transcription de la conversation entre Husseini et Hitler a été publiée après la guerre.
Le grand Mufti commence par remercier le Führer pour la sympathie dont il a toujours fait preuve envers le monde arabe, et envers la cause palestinienne en particulier... Les pays arabes sont fermement convaincus que l'Allemagne va gagner la guerre. Les Arabes sont les « alliés naturels de l'Allemagne », ayant les mêmes ennemis que cette dernière, à savoir les Anglais et les Juifs... Ils sont donc « disposés à coopérer ».
Dans sa réponse, Hitler témoigne sa sympathie au Mufti, mais refuse d'engager des troupes allemandes supplémentaires au Moyen-Orient, pour renforcer l'Afrika Korps de Rommel. Toutefois, il promet à Husseini, « qu'une fois que la guerre contre la Russie et l'Angleterre sera gagnée, l'Allemagne pourra se concentrer sur l'objectif de détruire l'élément juif demeurant dans la sphère arabe sous la protection britannique (2)». Après cette entrevue, le Mufti restera l'hôte de l'Allemagne, participant à la propagande nazie à travers les programmes de Radio Berlin à destination des pays arabes. Dans ses émissions, il incite les Arabes à « tuer les juifs » et fait l'éloge de la « solution finale ». « Si, à Dieu ne plaise, l'Angleterre était victorieuse, les juifs domineraient le monde», déclare-t-il ainsi le 11 novembre 1942. «Mais si l'Angleterre et ses alliés sont vaincus, la question juive, qui constitue pour nous le plus grand danger, sera définitivement résolue. »
Obnubilé par la « question juive », Al Husseini intervient à plusieurs reprises pour mettre en échec des projets visant à échanger des juifs contre des prisonniers ou de l'argent. Lorsque Adolf Eichmann envisage d'échanger des prisonniers de guerre allemands contre cinq mille enfants juifs, et d'envoyer ces derniers en Palestine, avec l'accord du gouvernement anglais, Husseini proteste personnellement et obtient finalement gain de cause : les enfants juifs seront exterminés dans les chambres à gaz en Pologne (3).
Le Mufti a développé une activité intense pendant la guerre, pour empêcher que des rescapés juifs ne parviennent en Palestine, alors même que les artisans de la Solution finale étaient prêts à sauver des enfants juifs, contre de l'argent ou contre des prisonniers de guerre. Contrairement à ce qui a parfois été soutenu (4), il ne fait aucun doute que le Mufti était parfaitement informé de la politique d'extermination des juifs, et qu'il l'approuvait sans réserve. Ceci ressort notamment des relations suivies qu'il a entretenues avec plusieurs dirigeants nazis, parmi lesquels Heinrich Himmler, von Ribbentrop et Adolf Eichmann, pour lequel Al Husseini éprouvait une admiration sans borne. Dans son journal intime, il qualifie ainsi ce dernier de «joyau sans prix» et de « plus grand ami des Arabes».
Les contacts entre Al Husseini et Eichmann sont apparus au grand jour lors du procès d'Eichmann, qui s'est tenu à Jérusalem en 1961. Lors de ce procès, le procureur général Gideon Hausner a produit des documents établissant que le Mufti avait été reçu au début 1942 par Adolf Eichmann, qui lui avait fait un exposé sur la « solution finale ». « Le Mufti fut si fortement impressionné qu'il demanda aussitôt à Himmler de désigner quelqu'un de l'équipe d'Eichmann en tant que son conseiller personnel, pour l'aider à résoudre définitivement la question juive en Palestine, une fois qu'il serait réinstallé dans ses fonctions par la victoire de l'Axe. Eichmann accepta cette offre (5) ». Selon un témoin du procès de Nuremberg, le Mufti aurait même rendu visite personnellement à Adolf Eichmann à l'intérieur du camp d'extermination d'Auschwitz, et « incité les gardes faisant fonctionner les chambres à gaz à travailler avec plus d'ardeur (6)».
Yasser Arafat (de son vrai nom Rahman Abdul Rauf al Qudwa al Husseini) ayant vécu adolescent chez le mufti se considérait comme son fils spirituel et le qualifiait encore en 2002 de « héros de la cause palestinienne ». Ainsi dans le quotidien en langue arabe de Londres, le « Al Sharq Al Awsat » il affirme ce qui sera repris par le quotidien « Al Quds » le 2 août 2002 : « Nous ne sommes pas l’Afghanistan. Nous sommes le Grand Peuple, ont ils réussi à remplacer notre héro Hajj Amin Al Husseini ? ». Il n’est pas inutile de savoir qu’en 1944, après avoir visiter Auschwitz, le Grand Mufti Al Husseini déclarait : « J’irai le cœur léger dans ma tombe sachant que 5 millions de Juifs ont été tués».
Parmi ses autres exploits, Yasser Arafat envoie le 2 Avril 1969, deux représentants du FATAH à Barcelone lors du congrès de l’internationale nazie pour obtenir de l’armement et des financements. Il obtiendra l’envoie de conseillers militaires dont Ali Bella, alias Eich Altern, ancien responsable des Affaires Juives de la Gestapo pour la Galicie (région de Pologne ou des centaines de milliers de Juifs ont été exterminés). Qui plus est en 2004, Yasser Arafat ne reniait pas son appartenance à l’organisation dénommée « Frères Musulmans ».
Leila Shahid, ancien Porte Parole de l’autorité palestinienne en France et reçue par vous récemment déclarait suite à la parution de son livre, dont vous avez supporté la publicité et dans lequel elle reconnaissait être la petite fille du Grand Mufti de Jérusalem : « Si le Mufti avait été un criminel, il aurait été condamné ». Nous vous laissons seul juge de pareils propos négationnistes. Elle oublie de préciser que les Britanniques ont voulu le faire comparaître devant le tribunal de Nuremberg, mais qu’il fut exfiltré par les Français sur ordre de De Gaulle dans le cadre de sa politique étrangère pro-arabe.
L’autorité palestinienne que vous défendez possède une télévision publique, celle là même que vous souhaitez voir financer par les impôts européens. On peut y entendre le 10 septembre 2004 : « Le Prophète a dit : la résurrection n’aura pas lieu tant que les musulmans ne combattent pas et tuent les juifs. ».
Ainsi monsieur le Maire, vous avez fait et continuez de faire la promotion de représentants notoirement antisémites comme le prouvent les éléments que nous vous soumettons. Qui plus est s’est déroulé sur votre commune le 10 Juin 2006 un « repas palestinien » avec Olivier Besancenot, Porte Parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire dont le passif est assez éloquent et dont nous allons brièvement vous rappeler certains hauts faits.
La LCR s’affiche en 2004 au Forum Social de Londres au coté du parti politique trotskiste anglais le « Socialist Workers Party ». Ces derniers ont inspiré l’événement et ont invité notamment Tariq Ramadan, Frère Musulman, tel Yasser Arafat, et lui aussi petit fils d’un fanatique tristement célèbre, Hassan Al Bannah fondateur de la dite secte intégriste des « Frères Musulmans ». Le SWP anime une liste électorale, « Respect » ou se côtoient militants d’extrême gauche et Frères Musulmans. Les responsables de la LCR s’affichaient donc aux cotés d’un certain député, George Galloway, chassé du Labour car trop extrémiste, qui commence chacun de ses discours par un vibrant « Salam Aleikum ». Egalement présente, Salma Yaqoob, islamiste radicale qui n’hésite pas à expliquer que la lutte contre le terrorisme est une guerre « raciste », « islamophobe ». Les victimes espagnoles, américaines, irakiennes, indonésiennes, indiennes et anglaises des attentats à la bombe apprécieront. Nous attendons toujours de voir en quoi la pratique d’une religion a un rapport quelconque avec une appartenance raciale, donc physique et non spirituelle.
La JCR suit le même chemin et la collaboration avec l’islamisme est désormais à l’ordre du jour comme le prouve leur Webmaster, Yaris Papathéodorou, qui en plus du site de la LCR, anime d’autres sites pro-islamistes amalgamant tout refus du port du voile dans l’espace public comme « raciste et islamophobe ». Besancenot figurait aux cotés de Salma Yaqoob et de Galloway à ce fameux forum ou lors du discours, on compara Falloujah à « Stalingrad » ou Bush était sensé incarner un nouvel Hitler !
Ce maelström dans lequel vous vous débattez, Monsieur Christian Troadec, peut encore être illustré par la prise de position d’un des leaders du mouvement « altermondialiste », le philippin Walden Bello qui expliqua à Beyrouth qu’il ne fallait pas faire la fine bouche face aux méthodes des kamikazes palestiniens et irakiens compte tenu que les USA et les israéliens étaient « l’incarnation de l'empire du sang, de la terreur et de la cupidité».
A cela s’ajoute les initiatives de vos amis politiques dans la région nantaise et qui vise au boycott des produits israéliens. Je vous rappelle que nuire à une personne en raison de son appartenance, raciale, ethnique ou nationale est ce que l’on nomme du « racisme ». Vouloir nuire à l’ensemble des israéliens parce qu’israéliens s’apparente à cette définition. Parmi les instigateurs :
« Association France Palestine Solidarité - Pays de Loire Gaza Jérusalem - Club des Palestiniens de Nantes - Ligue des Droits de l'Homme 44 -GASPROM, Association Islamique de l'ouest de la France - Association culturelle Musulmane de Nantes Nord - Agir contre le Chômage, Les Alternatifs, Ligue Communiste Révolutionnaire, Union Démocratique Bretonne(UDB) ».
Pourquoi ne pas boycotter les produits palestiniens puisque la population de ce pays a porté au pouvoir des fanatiques islamistes issu du HAMAS qui visent officiellement à détruire l’état d’Israël ? Ne sentez vous pas là comme une incohérence ou un « deux poids, deux mesures » ?
En soutenant la mouvance rouge/verte, vous prenez un chemin dangereux, dangereux pour vous et votre réputation. Soit vous agissez en conscience et vous faites le partenaire de l’antisémitisme virulent et alors vous devrez en assumez toutes les conséquences morales, soit il s’agit d’un péché par ignorance et alors votre position pourra évoluer. En tant que Porte Parole de l’association « Breizh Israël », je tiens à vous informer que pas un de vos administrés ne sera pas au courant des choses exposées dans cette lettre (qui ne représente qu’une infime partie de la réalité), de votre engagement –peut être malheureux des suites d’un manque de connaissances historiques- aux cotés d’antisémites notoires et de fanatiques pro-islamistes.
Nous interpellons solennellement le conseil municipal de Carhaix pour que la vérité historique soit de rigueur sur les agissements conjoints de l’extrême gauche et de l’arabo-islamisme radical parrainer jusqu’à lors officiellement par le maire de Carhaix. Nous sommes convaincus qu’un débat sur le bien fondé des menées pro palestiniennes s’ouvrira et que les conseillers prendront toute la mesure de l’enjeu ici présenté et qu’ils appelleront à ce que ce genre de dérives graves prennent un terme.
Monsieur Kevin Ar Meur, Président de l’association « Breizh-Israël »
Annexes et Sources
1. Bat Ye'or, Juifs et chrétiens sous l'islam. Les Dhimmis face au défi intégriste, Berg international, 1994, pp. 209-210. 2. Cité par K. Timmerman, op. cit., p. 109. 3. Cet épisode est relaté par Paul Longrear et Raymond McNemar, « The Arab/muslim nazi Connection», cité dans K. Timmerman, op. cit., p. 110. 4. Ainsi, Henry Laurens écrit que « l'arrivée [du Mufti] en Allemagne coïncide avec le début de la solution finale et jusqu'ici on n'a pas trouvé de preuves archivistiques démontrant qu'il ait eu connaissance de ce qui se passait alors » (Le Retour des exilés, la lutte pour la Palestine de 1869 à 1997, Robert Laffont, 1998, p. 560). 5. Gideon Hausner, Justice à Jérusalem, Flammarion, 1976.
6. Cette accusation a été formulée par un des adjoints d'Eichmann, Dicter Wisliceny, lors de son procès à Nuremberg. Voir B. Lewis, Sémites et antisémites, p. 200.
7. Nouvel Observateur, article « Les gauchistes d’Allah »
Deux peuples, deux terres, mais un partage de valeurs communes comme l’enracinement, la défense de valeurs spirituelles et l’attachement à l’identité de nos peuples respectifs.

ARNO KLARSFELD GARDE-FRONTIERE DE SARKOZY

Arno Klarsfeld, garde frontière de Nicolas Sarkozy
LE MONDE 30.06.06 14h39 • Mis à jour le 30.06.06 14h41
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l a commencé sa mission le jour même de sa nomination, le 28 juin, enfourchant vers 21 heures son vélo pour se rendre rue Truffaut, dans le 17e arrondissement de Paris, où se trouve le centre de réception des étrangers. Depuis plusieurs jours, des centaines de familles de sans-papiers dont les enfants scolarisés risquent d'être expulsés avant la rentrée scolaire, patientent en une interminable file d'attente pour retirer leur formulaire de régularisation. Transpirant dans son tee-shirt noir, Arno Klarsfeld est venu se faire une petite idée de la situation. Sans savoir que la queue ne se forme qu'à partir de 3 heures du matin...
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Parcours
1966Naissance à Paris.
1988Devient avocat.
1994Défend l'Association des fils et filles de déportés au procès Touvier.
1998Procès Papon.
2003Service volontaire au sein de l'armée israélienne Tsahal.
2006Médiateur pour les sans-papiers.
[-] fermerLe jeune avocat vient d'être nommé médiateur national, chargé d'examiner ces demandes au cas par cas pour le ministère de l'intérieur. Il n'est pas certain qu'il mesure l'ampleur de la tâche et le paquet d'embrouilles à venir. "Ah bon ? Il y a vraiment plusieurs dizaines de milliers de cas ?" Déjà, il réfléchit : il faudra prévoir "des numéros d'arrivée, des sanitaires, une assistante sociale, des médecins, et de l'eau pour ceux qui attendent dans la chaleur". Pour trancher les multiples cas litigieux, il a déjà établi son échelle personnelle. Aux critères établis par le ministère de l'intérieur, lui en ajoute un ultime : "Je mesurerai le degré d'attachement à la France."
Face à l'exceptionnelle mobilisation des professeurs et parents d'élèves, désormais relayée en "une" des médias, le ministre de l'intérieur espère avoir trouvé en Arno Klarsfeld son démineur. "Il est venu vers moi il y a un an et demi, avec l'envie de s'engager et de travailler à mes côtés. Il est sérieux, très courageux, passionné et méticuleux", vante Nicolas Sarkozy, qui lui a confié deux missions déjà passées aux oubliettes : l'une sur la mémoire, l'autre sur l'enfance délinquante.
N'importe. Il n'a pas échappé au ministre que, sur les plateaux de télévision, les "parrains" des écoliers expulsables citaient volontiers, en choeur, cette terrifiante comparaison : "C'est un devoir moral de les protéger. C'est comme cacher des juifs pendant la guerre." Nicolas Sarkozy a vite compris l'avantage qu'il aurait à confier à Arno Klarsfeld cette mission, et le poids symbolique de cette nomination : "Que je choisisse un homme inattaquable, ce n'est pas idiot, s'amuse-t-il. Il vaut mieux le prendre lui que Marine Le Pen." Avocat des parties civiles dans les procès Touvier et Papon, le fils de Beate et Serge Klarsfeld, les mémorialistes opiniâtres du génocide juif, remet d'ailleurs d'emblée les choses à leur place : "La comparaison entre les rafles de la guerre et l'expulsion de ces enfants n'est pas justifiée. Ils ne sont pas envoyés vers la mort. Ils perçoivent une aide au retour."
En 2000, Arno Klarsfeld avait produit un documentaire dont il était le héros, traquant lui-même les hommes politiques dans les couloirs de l'Assemblée pour réclamer l'abrogation de la double peine - finalement réalisée par Nicolas Sarkozy. Mais ses engagements passés ne trouvent pas grâce aux yeux d'une gauche radicale, qu'il hérisse depuis toujours. "Il a un nom qui force le respect, reconnaît Mouloud Aounit, le président du MRAP. Mais j'ai rarement vu M. Klarsfeld parmi les soutiens des sans-papiers." "C'est une nomination people, lâche durement Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH). Je ne pense pas qu'un ego suffise à faire une compétence."
Toujours les mêmes mots, toujours les mêmes critiques depuis dix ans. On le sait jet-setteur, ex-amant de Béatrice Dalle et de Carla Bruni, pilier de boîtes de nuit et avocat au barreau de Paris, New York et Sacramento, en Californie. "Vous n'êtes pas venu en rollers ?", lui a demandé un jour Jacques Chirac. Lui paraît gauche, timide et terriblement bredouillant, avouant benoîtement lorsqu'on évoque ses amis : "Quels amis ? Vous voulez dire mes chats ?"
A 39 ans, le jeune avocat ne s'est pas émancipé de ses parents. Il occupe toujours une chambre dans leur cabinet d'avocats parisien, appelle "Serge", son père, à tout bout de champ. "Je vis avec eux, parce que je les aime. Nous avons failli mourir ensemble dans un attentat, j'ai été imbriqué à eux depuis que je suis tout petit. Au fond, nous vivons un peu comme une famille arabe..."
Ses repères sont familiaux, sa réflexion largement irriguée par le passé exceptionnel de ses parents, avocats inlassables des fils et filles de déportés. "C'est notre plus proche militant, depuis qu'il est tout petit", confirme son père. Les - rares - clients d'Arno sont ceux de Serge et Beate. Ses provocations de jeunesse semblent le décalque facétieux de leurs engagements. En 1987, à 21 ans, il monte sur la scène d'un meeting du Front national avec un tee-shirt "Le Pen = nazi" et se fait photographier en sang et en caleçon par le service d'ordre frontiste. L'année suivante, lorsque Jean Paul II rend visite à Kurt Waldheim, ancien officier nazi devenu président de l'Autriche, il revêt l'uniforme du Waldheim de l'époque et écope de dix jours de prison.
La scène politique française est aussi scrutée à l'aune de cet héritage : "J'ai beaucoup de reconnaissance envers Chirac d'avoir souligné la responsabilité de l'Etat dans la persécution et la déportation des juifs de France. J'ai aussi aimé qu'il commémore à Douaumont la part prise par les musulmans dans la première guerre mondiale." Mais voilà, si le président a décoré son père de la Légion d'honneur, lui est de la génération suivante. Et du coup reproche à Jacques Chirac "de ne pas essayer de choisir le meilleur candidat de la droite". Comprenez Nicolas Sarkozy.
Arno Klarsfeld raconte, à sa manière, ce glissement vers la droite d'une partie des juifs de sa génération. Il a voté François Mitterrand en 1988, Jacques Chirac depuis. Et s'agace plus que tout de l'extrême gauche, qui "ne voulait pas des plombiers polonais lors du référendum sur la Constitution européenne, et maintenant voudrait accueillir tout le monde".
Mais qui garder, alors ? C'est la question de l'été. En 2003, à Jérusalem-Est, ce Franco-Israélien s'était enrôlé plus d'un an chez les gardes frontières de Tsahal : "Je vérifiais les passeports, je jouais au billard avec les soldats, je parlais filles et voitures avec eux, comme dans toutes les armées du monde." Trois ans plus tard, il va examiner des piles de formulaires et de papiers, garde frontière parisien de milliers de familles angoissées. "Je ne partirai pas cet été. Mais ce n'est pas grave, je suis en vacances toute l'année."
Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin
Article paru dans l'édition du 01.07.06

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QUI EST PIERRE BESNAINOU ?

Portrait
Pierre Besnainou, la relève séfarade
LE MONDE 28.06.06 15h03 • Mis à jour le 28.06.06 15h03
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l est familier du président tunisien Ben Ali. Il tutoie le premier ministre israélien Ehoud Olmert et l'ancien ministre de la défense Shaul Mofaz. Son modèle politique est Shimon Pérès. Il a de nombreux amis dans la vie politique française, mais il admire Nicolas Sarkozy, "qui a été le premier à prendre au sérieux l'insécurité". Le politologue Jean-Yves Camus le qualifie d'"homme libre", "parce qu'il n'a pas de comptes à régler". "C'est une voix modérée dans la communauté, avec laquelle il faudra compter dans les prochaines années", dit-il.
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Parcours
1954Naissance à Tunis (Tunisie).
1972Arrivée en France.
1981Crée la marque de téléviseurs Kaïsui.
2001Vend LibertySurf et part faire le tour du monde.
2004Il est l'une des chevilles ouvrières de l'opération "Sarcelles d'abord".
2006Succède à David de Rothschild à la tête du Fonds social juif unifié.
[-] fermerCe petit homme rond et chaleureux a été élu, lundi 19 juin, président du Fonds social juif unifié (FSJU). Il succède à David de Rothschild. Tout un symbole quand on connaît le poids de cette institution discrète. Le FSJU constitue le poumon financier de la communauté, collecte des fonds à travers l'Appel juif unifié de France, finance les oeuvres sociales, les écoles juives. Son président jouit d'un grand prestige, rehaussé par l'éclat que les Rothschild ont apporté à cette fonction. En cas de conflit entre deux personnalités dans la communauté, son arbitrage est apprécié.
Pierre Besnainou est un nouveau venu, aussi bien dans les affaires que dans le milieu communautaire. Il est arrivé en France en 1972, de sa Tunisie natale. Fils de commerçants, il a travaillé dans l'électronique grand public en vendant des téléviseurs sous la marque Kaïsui, avant de se lancer dans la Netéconomie. Il a créé le fournisseur d'accès Liberty Surf, l'a revendu en 2001, juste au moment où la bulle spéculative éclatait. Du jour au lendemain, il s'est trouvé à la tête d'une fortune chiffrée en dizaines de millions d'euros. "Disons que j'avais gagné assez d'argent pour ne plus travailler et me consacrer à des actions caritatives", commente-t-il sobrement
La légende veut que le chef d'entreprise se soit rendu en Inde et ait vécu là-bas une techouva, un retour à son identité juive. Lui donne sa propre version des faits : "J'avais toujours rêvé de me rendre à l'aéroport et de prendre le premier avion vers la destination qui me faisait rêver. C'est ce que j'ai pu réaliser pendant plusieurs semaines. Je suis parti seul, laissant femme et enfants. Mais mon engagement communautaire ne date pas de 2001. Depuis 1987, j'étais président de l'association des juifs tunisiens en France."
Pierre Besnainou s'impose alors comme mécène dans le paysage communautaire. Il prend une participation dans le site d'information Proche-Orient.info, dirigé par la journaliste Elisabeth Schemla. Rachète le magazine Tribune juive, qui était en liquidation, et en confie la direction à Ivan Levaï. Coup de maître : il se fait élire président du Congrès juif européen (CJE), en juin 2005, contre l'Italien Cobi Benatoff, favori des Américains et du président du Congrès juif mondial, Edgar M. Bronfman.
Cet homme tranquille incarne ce qu'on appelle la "révolution séfarade". Un "rattrapage", plus qu'une "révolution". Selon une enquête réalisée en 2002, la communauté juive de France (estimée à 600 000 personnes) serait désormais composée à 70 % de séfarades, juifs originaires du bassin méditerranéen, pour la plupart venus d'Afrique du Nord dans les années 1960. En quarante ans, le judaïsme français a changé de figure. Il s'est teinté d'accent méditerranéen. Il est devenu coloré, expansif, plus religieux aussi. Mais sa direction est restée aux mains des ashkénazes, juifs originaires d'Europe de l'Est - malgré un premier pas en 1987, lorsque Joseph Sitruk, un Tunisien lui aussi, avait été élu grand rabbin de France.
Le nouveau président du Fonds social aime bousculer le discours dominant, y compris chez les séfarades. "Nous avons vécu une cohabitation exceptionnelle avec les musulmans !, lance-t-il. Si l'on fait le bilan de quinze siècles d'histoire du judaïsme, la cohabitation judéo-musulmane a été infiniment plus facile que la cohabitation judéo-chrétienne. Et aujourd'hui, on vient me parler du statut de dhimmis ("protégés" soumis à un impôt) en terre d'islam ? Mais c'est absurde ! Qui a subi cette situation et peut en témoigner ?"
Pierre Besnainou peut paraître naïf. Sa vision illustre cependant une fracture profonde, celle qui sépare les juifs d'Algérie de ceux de Tunisie et du Maroc. Qu'il explique ainsi : "Les juifs d'Algérie étaient français, nous étions tunisiens. En 1962, ils ont été rapatriés. Moi, je n'ai pas été renvoyé de Tunisie. Je suis parti parce que ma famille avait mille raisons de s'en aller : le sionisme, notre culture française, l'économie tunisienne qui s'effondrait..." Il est favorable à un dialogue avec l'islam : "La France est le seul pays au monde où la coexistence entre juifs et musulmans fonctionne ! J'ai plus peur de l'antisémitisme d'extrême droite ou d'extrême gauche que d'un antisémitisme qui viendrait des musulmans."
L'ancien pionnier de la Netéconomie incarne une pratique nouvelle du judaïsme. Totalement décomplexé dans son attachement à Israël, il ne craint pas l'accusation de double allégeance. Au contraire, il revendique ce qu'il appelle "la double gratitude". Il a été, en 2004, l'un des organisateurs de l'opération "Sarcelles d'abord", qui visait à faire émigrer vers Israël une partie des juifs de France, avec l'appui logistique de l'Agence juive, l'organisme israélien chargé de favoriser l'alyah - l'immigration des juifs de la diaspora.
A l'époque, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Roger Cukierman, avait protesté, reprochant aux Israéliens de "passer par-dessus la tête des institutions juives". L'année suivante, Pierre Besnainou créait sur ses propres deniers un fonds d'aide au départ, l'AMI (Alyah meilleure intégration).
Il a lancé l'idée d'une double nationalité pour les juifs de France, qui pourraient être à la fois français et israéliens, et même siéger dans une "deuxième chambre", à côté de la Knesset, qui représenterait la diaspora.
Une proposition que ne peut accepter Roger Cukierman : "La double nationalité serait contraire au patriotisme français, rétorque-t-il. Pour le CRIF, c'est impensable ! J'ai de très bons rapports avec Pierre Besnainou, mais nous avons des divergences..." De simples divergences ou deux conceptions opposées du judaïsme français ?
Xavier Ternisien
Article paru dans l'édition du 29.06.06

Tuesday, June 27, 2006

FINKIELKRAUT RELAXE LORS DU PROCES D'EYAL SIVAN

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Relaxe d'Alain Finkielkraut, poursuivi par le cinéaste israélien Eyal SivanPARIS, 27 juin 2006 (AFP) © 2006 AFP Le philosophe français Alain Finkielkraut a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Paris alors qu'il était poursuivi en diffamation par le cinéaste israélien Eyal Sivan qu'il avait assimilé à l'un des acteurs de "l'antisémitisme juif" actuel. Dans un entretien diffusé le 30 juin 2003 sur la radio de la communauté juive (RCJ), à la suite de la diffusion sur Arte du film intitulé "Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël", le philosophe avait affirmé que le réalisateur était "l'un des acteurs de cette réalité particulièrement pénible, particulièrement effrayante, l'antisémitisme juif qui sévit aujourd'hui". Le philosophe reprochait notamment au réalisateur d'avoir effectué dans son film un rapprochement entre le traitement infligé par Israël aux Palestiniens et la Shoah. "Mais attention, déclarait à la radio l'écrivain, ceux qui nous cousent (...) sur la poitrine une croix gammée ont envie de revendiquer pour eux-mêmes l'étoile jaune". Le réalisateur, souvent présenté comme proche de la cause palestinienne, avait considéré que ces propos étaient attentatoires à son honneur et à sa considération. Mais la 17e chambre du tribunal correctionnel, présidée par Nicolas Bonnal, ne l'a pas rejoint. Alain Finkielkraut ne prête "à la partie civile que des attitudes intellectuelles et, ce faisant, il ne lui impute jamais un fait précis dont la vérité pourrait être prouvée". "Il se livre avant tout à la critique d'une oeuvre cinématographique réalisée par Eyal Sivan et des positions politiques qu'il estime que ce film promeut", selon le jugement qui a donc relaxé le philosophe. M. Finkielkraut "livre une opinion - incontestablement péjorative, compte tenu de la réprobation unanime qui s'attache à l'antisémitisme (...) - fondée sur la libre analyse d'une oeuvre soumise au regard du public", explique la décision. Le philosophe français est également dans l'attente d'un autre jugement, prévu le 4 juillet, dans une affaire où il était poursuivi en diffamation par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitiés entre les peuples (Mrap).

Sunday, June 25, 2006

L'ISLAMISME ET L'ANTISEMITISME PROGRESSENT AU MAROC

‘L’islamisme et l’antisémitisme progressent au Maroc’
By ELIAS LEVY Reporter
L’islamisme et un de ses principaux corollaires, l’antisémitisme, progressent au Maroc, soutient Jean-Pierre Tuquoi.
Journaliste au grand quotidien français Le Monde, spécialiste chevronné des questions politiques du Maghreb, fin connaisseur du Maroc, auteur d’un essai très remarqué sur la monarchie marocaine,
Le dernier roi. Crépuscule d’une dynastie (Éditions Grasset, 2001), Jean-Pierre Tuquoi vient de publier, aux Éditions Albin Michel, un nouveau livre sur le règne du roi Mohammed VI et la relation singulière existant entre Rabat et Paris, ““Majesté, je dois beaucoup à votre père”. France-Maroc, une affaire de famille”.
Radioscopie d’un royaume chérifien confronté à la montée imparable de l’intégrisme islamiste.
Canadian Jewish News: Le Maroc a-t-il connu des changements politiques et sociaux importants depuis 1999, année de l’accession au trône alaouite du roi Mohammed VI?
Jean-Pierre Tuquoi: Le règne de Mohammed VI s’inscrit jusqu’à présent dans la continuité de celui de son père, feu le roi Hassan II. Ce dernier, qui a été un monarque très dur, peut-être pas un tyran, mais il avait instauré un régime très autoritaire, a libéralisé, durant les dernières années de son règne, le système politique marocain. Ce qui se passe aujourd’hui au Maroc, c’est finalement la continuité de cette impulsion originelle donnée par Hassan II à la fin de sa vie.
Depuis son arrivée au pouvoir, Mohammed VI n’a apporté des changements importants que dans un seul domaine: les droits des femmes. Il a fait promulguer une loi par le Parlement marocain, une législation sans équivalent dans le monde arabo-musulman, qui a fait que la femme marocaine est pratiquement devenue l’égale de l’homme marocain. Mais ce n’est qu’un changement législatif. Il faut maintenant que ce changement s’inscrive dans la société et dans la culture marocaines. Ce qui prendra beaucoup de temps. C’est vrai que Mohammed VI a pesé pour améliorer le sort de la femme marocaine. À mon avis, c’est le principal crédit qu’on peut lui donner.
Pour le reste, le Maroc continue sur la lancée des dernières années du roi Hassan II. En matière de presse, on ne peut pas dire qu’il y ait eu une amélioration. Des journaux sont toujours censurés ou interdits de publication. En matière de droits de l’homme, très franchement, je ne pense pas qu’il y ait eu non plus une amélioration. Il y a encore beaucoup d’abus, qui ont été dénoncés dernièrement par le gouvernement américain. En réalité, depuis l’intronisation de Mohammed VI, le Maroc n’a pas connu des grands changements sociaux, politiques et économiques, mis à part l’avancée des droits des femmes.
C.J.N.: La société marocaine s’est-elle sensiblement islamisée?
J.-P. Tuquoi: Oui. Il suffit de se promener dans les rues du Maroc pour constater que la société marocaine s’est fortement islamisée. Vous verrez beaucoup plus de femmes voilées qu’il y a 5 ou 10 ans. Cette islamisation est très visible. Je suis convaincu que si demain il y avait des élections législatives au Maroc, une consultation électorale honnête et transparente, le parti islamiste PJD -Parti de la Justice et du Développement- les remporterait haut la main. Ce Parti islamiste, proche du Palais royal, respecte la monarchie marocaine.
C.J.N.:Le scénario algérien -victoire électorale des islamistes du FIS suivie d’un bannissement de ces derniers- pourrait-il se reproduire au Maroc?
J.-P. Tuquoi: Non. Le cas du Maroc est différent. Et puis, l’Histoire ne se répète pas. Ce qui intéresse le parti islamiste PJD, ce n’est pas de remplacer la monarchie -les leaders et les membres de ce parti ont fait allégeance à la couronne alaouite- et détenir les rênes du pouvoir, mais d’islamiser la société marocaine. C’est-à-dire, de faire en sorte que certains films ne passent plus à la télévision, que les boissons alcoolisées ne soient plus permises, que les femmes se soumettent entièrement à la Charia…
C.J.N.: En autorisant aux islamistes à participer pleinement à la vie politique marocaine, Mohammed VI n’a-t-il pas ouvert une boîte de pandore périlleuse?
J.-P. Tuquoi: Durant son règne, Hassan II a favorisé aussi les islamistes. Ils les a utilisés pour contrer la gauche marocaine. La gauche noyautait alors les universités. Donc, pour couper l’herbe sous les pieds à ses adversaires de gauche, les écarter, les éliminer, Hassan II a fait le jeu des islamistes. Ça a tellement bien marché que les islamistes ont fini par remplacer la gauche. Aujourd’hui, les universités marocaines sont contrôlées par les islamistes. Qu’a fait le roi Mohammed VI? Pas grand-chose. Il a simplement redonné sa liberté à un des principaux leaders islamistes marocains, le Cheikh Yassine, qui vivait en résidence surveillée. Mais, l’Association que le Cheikh Yassine contrôle n’a pas été autorisée à devenir un parti politique. Pour le reste, Mohammed VI s’inscrit tout à fait dans la continuité de son défunt père.
Le PJD est aujourd’hui étroitement contrôlé par le Palais royal, comme il l’était aussi du temps de Hassan II. Ce n’est pas un parti extrémiste. Il est constitué d’islamistes partisans de la monarchie, qui ne remettent pas en cause la légitimité du roi Mohammed VI, pas plus qu’ils n’avaient remis en cause celle de Hassan II. Ces islamistes sont des alliés du trône alaouite. Il faut conserver cette idée à l’esprit.
Mais les attentats terroristes perpétrés à Casablanca en 2003, par des islamistes salafistes ont sensiblement changé la donne. Cette violence terroriste a été la preuve manifeste qu’il y a aussi au Maroc des islamistes radicaux. Ça c’est une nouveauté. Jusque là, on considérait que le Maroc, où l’islam est la religion de l’État et le roi le numéro 1 dans cette religion -il est le descendant direct du Prophète et le Commandeur des croyants-, était, avec ces attributs-là, à l’abri des attentats et des violences islamistes. Ce n’est plus le cas.
C.J.N.: Le Maroc de Mohammed VI doit aussi relever des grands défis socioéconomiques?
J. P. Tuquoi: Tout à fait. La situation sociale et économique s’est considérablement dégradée ces dernières années. La pauvreté ne cesse de gagner du terrain. C’est un des grands reproches que l’on fait aujourd’hui à la monarchie marocaine. Au début de son règne, on a surnommé Mohammed VI le “roi des pauvres”. Ça n’a pas duré très longtemps. Ce n’était que du marketing politique. D’ailleurs, lui-même a rectifié le tir assez rapidement en déclarant qu’il était le “roi des pauvres”, mais également le “roi des riches”. C’est un slogan qui ne veut plus rien dire. Les Marocains sont très sensibles au fossé qui ne cesse de se creuser, comme dans d’autres pays, entre les riches et les pauvres. Il y a une classe dirigeante très riche, qui exhibe son opulence et, à côté, il y a les Marocains de la classe moyenne et de la classe populaire dont le niveau de vie n’augmente pas, ou très peu. Ce décalage est porteur de dangers.
C.J.N.: Quelles sont les perspectives d’avenir des quelque 2500 Juifs vivant encore au Maroc?
J. P. Tuquoi: Il n’y a presque plus de Juifs au Maroc. Peut-être encore un millier. Un nombre insignifiant par rapport à la population juive qui vivait dans le royaume chérifien il y a 30 ou 40 ans. La population juive au Maroc ne représente, et ne pèse, plus rien. Par ailleurs, il y a aujourd’hui au Maroc un antisémitisme rampant, attisé essentiellement, puisqu’il n’y a presque plus de Juifs dans le pays, par les événements du Moyen-Orient et le conflit entre Israël et la Palestine. Le Maroc n’échappe pas au fait qu’il est un pays arabo-musulman. Donc, comme tous les États arabo-musulmans, il est très sensible aux événements du Moyen-Orient.

Un courant antisémite s’est développé ces dernières années dans la société marocaine. On le voit apparaître lors de manifestations, où on martèle des slogans antisémites. La rhétorique islamiste doctrinaire antisémite a désormais pignon sur rue dans les milieux populaires marocains. Tout comme l’islamisme, l’antisémitisme progresse aussi au Maroc.
C.J.N.: Il n’en demeure pas moins que le Maroc est le seul pays arabo-musulman où un Juif, en l’occurrence André Azoulay, est conseiller d’un monarque arabe.
J.-P. Tuquoi: C’est vrai que c’est une exception dans le monde arabo-musulman. Mais je pense qu’André Azoulay n’occupe plus qu’un poste honorifique. À cause de la différence de génération, il y a un décalage important entre lui et le roi Mohammed VI. André Azoulay est un septuagénaire. Je ne pense pas que Mohammed VI ait des liens privilégiés avec lui. Il est toujours conseiller royal, mais je pense qu’il est marginalisé. Mohammed VI le garde à ses côtés à cause de l’image d’ouverture et de tolérance que sa présence lui donne vis-à-vis des Occidentaux. C’est pour cette raison qu’il est toujours conseiller du roi, et qu’il le restera. Mais Azoulay ne joue pas un grand rôle. Même s’il souhaitait ne plus assumer cette fonction, il n’a pas le choix. Quand le roi vous nomme à un poste, vous ne pouvez pas démissionner.
C.J.N.: Le roi Hassan II a joué un rôle d’intermédiaire de premier plan dans le conflit israélo-arabe. Pourquoi le roi Mohammed VI est-il beaucoup moins actif dans le processus de paix au Moyen-Orient?
J.-P. Tuquoi: Hassan II était un fin politique. Il s’intéressait beaucoup à la politique étrangère. À cette époque, le contexte international était très différent. Le Maroc a servi de tête de pont, de passerelle, entre Israël et le monde arabe. Il n’y avait pas alors beaucoup de moyens de communication, ni des canaux pouvant favoriser des contacts directs, pour que les deux Communautés puissent enfin se parler. Aujourd’hui, la situation est complètement différente. Si les Israéliens et les Palestiniens veulent se parler, ils peuvent le faire directement. Ils n’ont plus besoin d’un intermédiaire. Par ailleurs, la diplomatie n’est pas la tasse de thé de Mohammed VI. Ce dernier ne participe pas, ou très rarement, au Comité Al-Qods et à des rencontres interarabes ou internationales. Le nouveau souverain marocain snobe les relations internationales. Il est très peu présent dans l’arène mondiale.
C.J.N.: Comment envisagez-vous l’avenir du Maroc?
J.-P. Tuquoi: Je suis convaincu que l’islamisme continuera à gagner du terrain au Maroc. Je pense que ce qui est vrai pour les autres pays du monde arabe l’est également pour le Maroc. Finalement, on est en train de redécouvrir que le Maroc appartient à l’ère arabo-musulmane. On le redécouvre parce que le roi Hassan II avait joué la carte inverse. Il a voulu persuader ses partenaires occidentaux qu’il y avait une exception marocaine, que le royaume chérifien devait s’ancrer à l’Europe. Aujourd’hui, on découvre que, finalement, derrière ces mots de Hassan II, il y a une autre réalité. Le Maroc appartient à son ère géographique et socioculturelle: le monde arabo-musulman. Dans la mesure où ce monde-là est traversé par l’islamisme, le Maroc n’y échappe pas à ce phénomène. L’illustration la plus dramatique a été évidemment les attentats de Casablanca en 2003. Où sera le Maroc dans 5 ans ou 10 ans? Je n’en sais strictement rien. Mais, force est de constater que l’islamisation de la société marocaine est un phénomène inéluctable.
C. J.N.: Votre livre a-t-il été distribué au Maroc?
J.-P. Tuquoi: Non. Il a été censuré. Mon éditeur a fait les démarches officielles auprès des autorités marocaines pour que le livre soit diffusé. Il s’est heurté à une fin de non-recevoir de la part du gouvernement de Rabat. Mon précédent ouvrage, Le dernier Roi. Crépuscule d’une dynastie, jamais distribué au Maroc, m’avait valu lors de sa parution une campagne de presse hostile dans plusieurs journaux du royaume, assortie d’un “conseil” venu du patron d’un des services de renseignement marocains. Sans m’interdire formellement l’entrée au Maroc, il m’avait invité à ne plus m’y rendre “pendant quelque temps”. Le “quelque temps” a duré deux ans. Une période qui m’a paru bien longue.
C.J.N.: Avec la publication de ce nouveau livre n’appréhendez-vous pas d’être à nouveau persona non grata au Maroc?
J.-P. Tuquoi: Pour des raisons d’emploi du temps, je ne suis pas retourné au Maroc depuis la sortie du livre. Je pense y retourner. Très honnêtement, je pense que je pourrais y retourner. Mais, comme lors de mes précédents séjours dans le royaume, les autorités, les services de renseignement et la police marocains surveilleront de près mes allers et venues.
C.J.N.:

20% DES SUISSES SE DECLARENT ANTISEMITES

20% des Suisses seraient antisémites
24.06.2006 13:51
BERN - Plus de la moitié des Suisses a des préjugés contre les étrangers et un sur 5 est antisémite. Pratiquement un Helvète sur dix est un traditionaliste xénophobe, alors même que la société suisse est empreinte de tolérance et de volonté d'intégration.C'est à ces conclusions que parvient une étude visant à établir un instrument d'observation régulière des attitudes à l'égard de la différence en Suisse. Réalisée par le Département de sociologie de l'Université de Genève, elle a été publiée par le Fonds national suisse (FNS) et a permis de définir quatre grands groupes dans la population suisse.La "classe créative" (37%) est opposée à toute attitude xénophobe ou misanthrope. Le groupe des "nationalistes conservateurs" (23%) où les attitudes xénophobes ou misanthropes sont dominantes. Les "entrepreneurs libéraux" (16%) sont eux composés de personnes qui ont peur des étrangers. Ils acceptent cependant la différence.Enfin, chez les "traditionalistes désorientés" (9%), les attitudes xénophobes ou misanthropes sont dominantes. Ses membres ne sont pas engagés politiquement, ils ont peur de l'avenir et peuvent concevoir le recours à la force.Selon l'auteur de l'étude, Sandro Catacin, c'est ce dernier groupe qui est problématique: il est constitué de personnes qui se sont pour ainsi dire coupées de la société et qui veulent davantage d'ordre.Quelque 3,8% de la population peuvent être classés dans un environnement d'extrême-droite. 23% des personnes interrogées se sont déclarées antisémites. En outre, plus de la moitié des personnes interrogées peut être qualifiée de xénophobe.Au final, 90% des personnes interrogées rejettent explicitement l'extrémisme de droite, 85% sont favorables aux poursuites pénales pour les propos raciaux. Quelque 77% sont favorables à une meilleure intégration des minorités dans le processus politique et 55% pour une naturalisation facilitée.Les chercheurs ont effectué 3000 entretiens oraux. L'échantillon interrogé est représentatif. Les chercheurs définissent la misanthropie, comme le rejet de certains groupes de personnes, souvent minoritaires comme les handicapés, les femmes, les homosexuels, les juifs,les musulmans et les sans domicile fixe. La xénophobie englobe la peur ou le rejet des migrants. (ATS)

LE MATCH DREYFUS / MARC BLOCH POUR LE PANTHEON



Polémique Panthéon : le match Bloch-Dreyfus
Depuis quelques mois, les partisans d'Alfred Dreyfus - dont on célèbre le centenaire de la réhabilitation le 12 juillet - et les admirateurs de Marc Bloch, ce grand historien torturé et fusillé par les nazis, se déchirent à coups de tribunes et de déclarations. L'enjeu est de taille : l'entrée au Panthéon de l'une de ces grandes figures de notre Histoire. La décision revient à Jacques Chirac.
Elisabeth Lévy
L'air du temps est-il à la « panthéonade » - néologisme forgé par Régis Debray ? Alors que l'amour de la patrie comme le culte des grands hommes ne sont guère à la mode - en dehors des stades de football -, il peut sembler surprenant que l'entrée de tel ou tel personnage dans ce temple de la mémoire nationale soit un enjeu de débats, voire de polémique. En quelques semaines, deux candidats à cette canonisation laïque sont apparus, au risque de nourrir une rivalité de fort mauvais aloi. A première vue, les deux personnages sont aussi incontestables l'un que l'autre : d'un côté, le capitaine Alfred Dreyfus, victime d'une monstrueuse machination d'Etat dont on célébrera le 12 juillet le centenaire de la réhabilitation par la Cour de cassation, qui sauva, avec celui de l'innocent, l'honneur de la France ; de l'autre, Marc Bloch, fondateur de l'Ecole des Annales, historien engagé dans la Cité, résistant fusillé par les nazis en juin 1944. Deux patriotes. Et aussi deux juifs - ce qui ne simplifie rien. En effet, quelque insistance que mettent les uns et les autres à rappeler que « leurs » grands hommes « sont d'abord des Français », on ne peut exclure que certains groupes ethniques ou religieux se réclament des choix effectués par le chef de l'Etat pour exiger à leur tour « leur » panthéonisé. On se rappelle le titre enthousiaste par lequel Le Monde avait salué le transfert d'Alexandre Dumas : « Le métissage entre au Panthéon ». Il serait désastreux que ce monument voué à l'unité nationale devienne le champ clos de la compétition victimaire qui empoisonne le débat public.
Drôle de match, en tout cas. Certes, les partisans de l'un et de l'autre s'efforcent d'éviter une bataille à coups de « grands hommes ». Reste que, dans les coulisses, chaque camp s'active pour séduire le président de la République, seul décisionnaire en la matière. Celui-ci est, semble-t-il, attentif aux deux propositions - propres à combler son appétit pour « les grands discours »... En tout cas, il a demandé à l'un de ses conseillers de recevoir les partisans des deux.
La première salve est tirée en avril par Vincent Duclert, historien à l'Ehess, auteur d'une biographie de Dreyfus unanimement célébrée (1). Rompant avec la légende d'un Dreyfus trop petit pour son destin, Duclert entend mener à son terme une réhabilitation inachevée selon lui. Il révèle un héros sans ostentation, un homme à la hauteur de ce qu'il incarne, affrontant son sort avec courage et détermination, face à l'humiliation et, surtout, aux épouvantables conditions de vie sur l'île du Diable. « C'est un véritable résistant, le meilleur symbole des valeurs républicaines que la France puisse honorer aujourd'hui », s'enflamme Duclert, qui en appelle, en conclusion de son ouvrage, au transfert du capitaine au Panthéon. Soutenue par Jack Lang, le député UMP Hervé Mariton et Jean-Louis Debré, l'idée séduit également les journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Edwy Plenel.
Quelques semaines plus tard, le 1er juin, une théorie de prestigieux historiens - appartenant en grande partie au groupe Liberté pour l'Histoire, qui réclame l'abrogation des lois mémorielles - publie, dans Le Figaro littéraire, une supplique au président de la République pour le transfert de Marc Bloch au Panthéon. Les signataires, parmi lesquels figurent Maurice Agulhon, René Rémond, Mona Ozouf, rappellent que, pour l'auteur de « L'étrange défaite », livre pénétrant sur la responsabilité des élites écrit après la débâcle de 1940, le « fondement de son identité, comme de son engagement d'historien, était l'amour de la France ». « De toutes les France, celle de la monarchie et celle de la République », souligne l'éditeur Jean-François Colosimo. Ils sont bientôt rejoints par des dizaines d'historiens et d'intellectuels pour lesquels Marc Bloch incarne, comme l'écrit Alain-Gérard Slama, la « résistance à la pétainisation des esprits ». Certes, il n'est guère connu du grand public, ce qui pourrait ôter à sa « panthéonisation » sa dimension populaire. Mais, poursuit Slama, ce sera peut-être pour les médias l'occasion de célébrer l'« intelligence libérale et désintéressée ».
L'idée, lancée par Max Gallo dans sa recension des oeuvres de Marc Bloch récemment publiées dans la collection « Quarto » (2), est reprise au vol par Etienne de Montety, responsable du Figaro littéraire. « Tous les gens que nous avons contactés, avec le soutien de la famille, ont évoqué le résistant avant de penser à l'historien », souligne celui-ci, un peu surpris par le succès de son initiative, qui suscite de nombreux ralliements. « Il y a une vraie souffrance populaire liée au dénigrement de la France par ses élites et ses médias, lâche Gallo. Célébrer Marc Bloch, c'est répondre à cette souffrance. ».
Les signataires ne s'en cachent pas, il s'agit aussi de célébrer un homme qui, juif par sa naissance, « se défiait des réactions communautaristes ». L'image d'Epinal de l'« israélite français ». « Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite », a-t-il écrit. Précision qui suscite un certain trouble chez Alain Finkielkraut, grand lecteur de l'historien par ailleurs. « Que Marc Bloch ait été un républicain plus soucieux de son appartenance à la nation que de son identité juive, je n'y trouve rien à redire. Mais le citer en exemple aujourd'hui, c'est formuler une critique implicite de ce qui apparaît à certains comme une crispation identitaire. A cet usage idéologique de Marc Bloch, j'oppose une phrase de Marc Bloch : "C'est un pauvre coeur que celui auquel il est interdit de renfermer plus d'une tendresse." Et j'ajouterai que le problème majeur de la France aujourd'hui n'est pas le communautarisme juif. »
Curieusement, l'académicien et historien Pierre Nora avoue son scepticisme malgré son admiration pour Marc Bloch dont il a republié des oeuvres majeures. « L'homme est sans doute un héros et "L'étrange défaite" l'une des visions les plus lucides et toujours actuelle sur le mal français. » Question de priorité. Pour le maître d'oeuvre des « Lieux de mémoire », le risque est que cette demande de panthéonisation fasse passer au second plan le combat des historiens contre les lois mémorielles. « L'enjeu majeur aujourd'hui, ce sont les relations entre histoire et politique. Je crains qu'on nous donne Marc Bloch pour nous calmer. »
Faut-il vraiment choisir son camp ? En cette période où le dénigrement national et la repentance sont presque de rigueur, l'auteur de « L'étrange défaite » est assurément le mieux placé pour ranimer un sentiment national d'autant plus malheureux qu'il est souvent regardé comme suspect. Nombre d'intellectuels redoutent - non sans raison - que l'hommage rendu à Dreyfus soit une nouvelle occasion de villipender la France en insistant sur les pages les plus honteuses de son Histoire - même si « l'Affaire » est aussi une page glorieuse, puisqu'elle s'est achevée par le triomphe de la vérité. Il n'empêche. Aussi impressionnante qu'ait été la résistance du capitaine Dreyfus, c'est bien, ainsi que le souligne Finkielkraut, « comme victime qu'il a été héroïque ». Dreyfus a fait face à son destin mais ne l'a pas choisi. A l'inverse, engagé volontaire en 1939 à un âge où on attend les honneurs, le fondateur de l'Ecole des Annales est allé vers la mort en connaissance de cause. « N'aie pas peur, petit, ça ne fait pas mal », dit-il, juste avant d'être fusillé, au jeune résistant qui l'accompagnait. Ultimes paroles qui constituent peut-être la définition même de la grandeur.
Reste qu'on est en droit de se montrer sceptique sur le sens même que revêt aujourd'hui l'entrée au Panthéon. « On panthéonise trop, estime Régis Debray - tout en avouant qu'il a lui aussi un candidat en la personne de Toussaint Louverture, héros de l'indépendance haïtienne. L'usure du rituel est dangereuse pour sa symbolique. Si on veut que l'événement conserve un peu de gravité et de résonance populaire, n'en faisons pas un expédient liturgique. » Autrement dit, peut-être est-il plus urgent d'enseigner l'histoire de l'Affaire Dreyfus et de faire connaître l'oeuvre de Marc Bloch que de les célébrer au cours de cérémonies qui risquent d'être sans lendemain. « Marc Bloch au programme, c'est plus important que son corps au Panthéon », résume Rony Brauman. « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, écrivait l'historien : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. » Alors qu'une majorité de Français ignorent peut-être ce que sont le sacre de Reims et la fête de la Fédération, on peut craindre que ce rituel républicain ne soit plus que le substitut spectaculaire de valeurs républicaines laissées à l'abandon 1. « Affaire Dreyfus : l'honneur d'un patriote », de Vincent Duclert (Fayard, 1 250 pages, 30 E).2. « L'histoire, la guerre, la Résistance », édition établie par Annette Becker et Etienne Bloch (« Quarto », Gallimard, 1 096 pages, 28 E).
© le point 22/06/06 - N°1762 - Page 90 - 1424 mots

L'EGLISE PRESBYSTERIENNE RENONCE A SON BOYCOTT D'ISRAEL

L’Eglise presbytérienne américaine renonce au boycott contre IsraëlClaire Dana Picardjeudi 22 juin 2006 - 16:59
L’Eglise presbytérienne des Etats-Unis, d’obédience protestante calviniste, a décidé d’annuler le boycott décrété sur les sociétés investissant en Israël, et plus particulièrement en Judée-Samarie.
C’est ce qu’indique le site NRG, du quotidien Maariv, qui précise que l’appareil législatif de cette Eglise comptant pas moins de 2,3 millions d’adhérents aux Etats-Unis, avait en effet décidé il y a deux ans de rompre tous ses liens avec les compagnies "soutenant la création d’implantations et la construction de la barrière de séparation et contribuant aux violences entre les deux camps". D’autres églises protestantes, décidant de suivre son exemple, avaient à leur tour annoncé qu’elles prohibaient tout investissement en Israël.
Le boycott devait être entériné lors de l’assemblée générale de l’Eglise presbytérienne, qui a lieu tous les deux ans. En outre, certains de ses membres ont exercé des pressions sur des compagnies telles que Motorola ou Caterpillar, afin qu’elles cessent d’investir en Israël.
Mais à l’approche de cette assemblée générale, des organisations juives ont entamé leurs démarches auprès de certains membres de l’Eglise protestante afin d’empêcher qu’un tel boycott obtienne un statut juridique
. Leur tâche s’est révélée particulièrement ardue, étant donné qu’elles ont dû affronter également des militants juifs et israéliens approuvant ce boycott.
Finalement, la commission de la paix et des questions internationales de l’Eglise presbytérienne a adopté mercredi une résolution annulant le boycott qui a ensuite été soumise à l’assemblée générale. Celle-ci a décidé, à une large majorité (483 voix contre 28) de renoncer aux mesures contre Israël.
NRG ajoute que dans le cadre de sa nouvelle résolution, l’Eglise a présenté ses excuses pour les torts qu’elle avait causés et a proposé de prendre d’autres mesures "plus appropriées" en vue de soutenir les efforts de paix au Proche-Orient. Mais elle a ajouté qu’elle adressait un appel à Israël, lui demandant de "cesser ses interventions dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie". Elle a en outre dénoncé la construction de la barrière de séparation qui, selon elle, "portait atteinte aux territoires palestiniens" et ne suivait pas le tracé de la frontière reconnue d’avant 1967.
La Ligue anti diffamation a salué cette nouvelle décision. Son directeur, Abe Foxman, a estimé qu’elle prouvait "l’importance d'un dialogue pour résoudre les conflits entre les religions".

CHIRAC ... A PROPOS DE PETAIN

Chirac: Pétain a couvert de sa gloire "le déshonneur de la collaboration"DOUAUMONT (Meuse), 25 juin 2006 (AFP) © 2006 AFP Jacques Chirac a estimé dimanche à Douaumont que le Maréchal Pétain, vainqueur de Verdun, avait durant la seconde guerre mondiale, couvert "de sa gloire le choix funeste de l'armistice (de 1940) et le déshonneur de la collaboration". "Un homme a su prendre les décisions qui conduiront à la victoire. Il restera comme le vainqueur de Verdun. Cet homme, c'est Philippe Pétain, hélas. En juin 40, le même homme, parvenu à l'hiver de sa vie, couvrira de sa gloire le choix funeste de l'armistice et le déshonneur de la collaboration", a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution lors des cérémonies de commémoration du 90ème anniversaire de la bataille de Verdun. "Cette tragédie française fait partie de notre histoire. Nous pouvons aujourd'hui la regarder en face", a ajouté le président

Saturday, June 24, 2006

LA JEUNE GARDE LIBEREE DE LA DANSE ISRAELIENNE

L
La jeune garde libérée de la danse israélienne
LE MONDE 12.06.06 16h33 • Mis à jour le 12.06.06 16h33 TEL-AVIV ENVOYÉE SPÉCIALE
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'été des festivals en France sera aussi celui de la danse contemporaine israélienne. A l'affiche à Marseille, à Uzès, puis à Montpellier Danse, cette tendance s'inscrit dans la vague de renouveau qui bouleverse la scène israélienne depuis cinq ans. "Il se passe vraiment quelque chose de passionnant, affirme Didier Michel, fondateur d'Uzès Danse. J'ai eu un choc en découvrant il y a quatre ans ces jeunes artistes inconnus que j'ai programmés régulièrement depuis. Mes choix me portent vers des pièces émouvantes, belles et qui font réfléchir. Au regard des propositions françaises, pour la plupart très nombrilistes, je me sens plus en phase avec les chorégraphes israéliens."
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A l'instar de la littérature et du cinéma, la danse israélienne connaît une effervescence unique dans son histoire. Parmi la quarantaine d'artistes récemment comptabilisés - un boom quantitatif repéré surtout à Tel-Aviv - se démarquent déjà Emanuel Gat, figure de proue de cette nouvelle génération, Yasmeen Godder, actuellement en résidence au Centre national de la danse à Pantin, Zahar Azimi, ou encore la danseuse Talia Paz. De quoi muscler un paysage chorégraphique crispé autour de la compagnie historique de la Batsheva, créée en 1964 par l'Américaine Martha Graham, et de loin la plus connue en France, car la plus programmée.
DES THÈMES DÉLICATS
"L'impulsion d'une danse plus spécifique à la vie israélienne a été donnée par cette troupe, et surtout par son chorégraphe, Ohad Naharin, depuis le début des années 1990, précise Ziv Nevo Kulman, au ministère israélien des affaires étrangères. Parallèlement, le ministère de la culture et celui des affaires étrangères ont commencé à parier sur la danse comme un art à part entière. L'ouverture du Suzanne Dellal Center, à Tel-Aviv, qui soutient tous les chorégraphes, a aussi contribué à son épanouissement."
Qu'apporte de si particulier cette jeune garde israélienne ? Fraîcheur, dynamisme mordant, écriture du mouvement. Engagement aussi sur des thèmes délicats, comme le mariage entre deux hommes dans Ana wa enta, par Niv Scheinfeld et Emanuel Gat - ce dernier par ailleurs collabore régulièrement avec des Palestiniens. "Les artistes ne sont pas focalisés sur le conflit avec la Palestine, appuie Irit Lillian, directrice du département des arts et de la littérature au ministère des affaires étrangères. Cela fait partie de notre vie, comme une sorte de background, mais il n'y a pas que ça. La sensualité, de plus en plus ouvertement présente dans la société, est évoquée dans les spectacles. De même, la liberté (il n'y a aucune vache sacrée en Israël, aucun tabou) est présente sur scène. Et la question de l'individu, dans une société qui fut fondée sur le collectif du kibboutz, se retrouve aussi sur les plateaux. Un seul thème reste intouché, la religion, mais ça ne va pas durer."
Dans le judaïsme, la danse n'existe que dans le cadre des cérémonies religieuses : hommes et femmes ne se touchent pas. La naissance de l'Etat d'Israël a favorisé les danses folkloriques reliant les gens dans un même cercle comme la hora, danse symbole originaire de Roumanie.
Parmi les troupes historiques qui ont posé le socle de la danse contemporaine, il faut souligner l'impact de la Inbal Dance Theater, créée en 1950 par Sara Levi-Tanai, la Kibbutz Dance Company, fondée en 1970 par Yehudith Arnon, survivante de la Shoah, qui sera présente à Montpellier Danse pour le spectacle de Tal Beit-Halachmi. "Ce sont les femmes qui ont construit des oeuvres dans les années 1970, les hommes étaient plutôt sur le terrain de l'héroïsme, poursuit Irit Lillian. Aujourd'hui, mais c'est très récent, certains choisissent de devenir chorégraphes. C'est souvent une vocation tardive qui apparaît après le service militaire, quand leur maturité leur permet de faire ce choix. Doucement, les choses évoluent et la danse fait sa route."
Festival de Marseille. Du 12 juin au 12 juillet. Avec Emanuel Gat (26 juin), Yuval Pick (4 et 5 juillet). Tél. : 04-91-99-02-50. De 4 à 25 euros.
Uzès Danse. Du 14 au 18 juin. Avec Talia Paz (15 juin). Tél. : 04-66-03-15-39. De 4 à 20 euros.
Montpellier Danse. Du 24 juin au 7 juillet. Avec Ohad Naharin (24-28-29 juin), Tal Beit-Alachmi (27 et 28 juin), Sharon Eyal (26 juin). Tél. : 04-67-60-83-60. De 11 à 25 euros.
Rosita Boisseau
Article paru dans l'édition du 13.06.06

MAGUEN DAVID ADOM ENFIN INTEGREE A LA CROIX ROUGE

La victoire du Magen David Adom
Ambre Grayman pour Guysen Israël News
Jeudi 22 juin 2006 à 10:49
" On ne réussit véritablement qu’à force de patientes défaites" dit un proverbe chinois. Une sage parole pour décrire la victoire remportée dans la nuit de 21 juin par le MDA. Près de 60 ans de tractations auront en effet été nécessaires pour que l’une des plus performantes équipes de secours au monde puisse être acceptée à part entière au sein du prestigieux Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR).
De prime abord, il pourrait s’agir d’une anodine histoire de symbole. Presque d’une querelle d’écoliers qui défendraient, face à une assemblée de professeurs, le dessin susceptible de représenter leur équipe. Dans la cour des grands, la dispute atteint une proportion bien plus dramatique. Rappel des faits : L’emblème traditionnel de la Croix-Rouge, qui existe depuis la fondation de l’organisation en 1859, représente le drapeau suisse inversé : croix rouge sur fond blanc. Ce choix relevait alors du parti pris de neutralité de l’organisation. Mais au fil du temps et selon les sociétés nationales, le symbole graphique s’est peu à peu chargé de références culturelles, politiques et — plus grave — religieuses. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle l’emblème du Croissant Rouge est adopté pour les sociétés nationales en terre d’Islam. Pendant la guerre russo-turque de 1876-1878 en effet, l’intervention d’ambulanciers arborant une croix froissant les susceptibilités des soldats musulmans, il est urgent de la remplacer par le croissant qui apparaît alors dans l’Empire ottoman, puis est officialisé en 1929.Tout se complique avec la création de l’état juif en 1948. La société de secours israélienne, le Magen David Adom (MDA), qui a logiquement d’utiliser le bouclier de David en forme d’étoile à six branches, voit son emblème rejeté en 1949 par une conférence du CICR. Ce refus bloque dès lors l’entrée du Magen David Adom au sein de l’organisation, et est vécu comme une humiliation par l’état hébreu.Dans les années quatre-vingt-dix, Cornelio Sommaruga, président du CICR, décide de réactualiser le débat en lançant un appel à la création d’un emblème additionnel "dépourvu de connotation religieuse, politique, ethnique ou autre". La Commission permanente de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge réceptive à l’appel, évoque, en 1999, lors de la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, "le souhait de voir naître une solution globale à la question de l’emblème".Mais un nouveau camouflet est infligé à l’état hébreu en octobre 2000 lorsque le CICR décide de repousser une conférence destinée à résoudre le problème, suite aux tensions au Proche-Orient.Seule consolation pour Israël, la Croix-Rouge américaine décide de soutenir le MDA, en supprimant une partie de ses contributions (45 millions de francs suisse) à la fédération internationale des sociétés nationales qui regroupe l’ensemble des sociétés nationales.La question de l’acceptation du symbole juif se transforme en conflit politique, l’ensemble des sociétés des pays musulmans voulant également conditionner l’accord à un règlement de la question des territoires occupés et du droit du Croissant-Rouge palestinien à y exercer.Deux ans et de nombreuses négociations plus tard, un vote des parties contractantes aux Conventions de Genève permet d’adopter à une large majorité, un 3e protocole additionnel aux Conventions de 1949, prévoyant la création d’un emblème neutre supplémentaire : le "Cristal rouge". 125 pays participent au vote. 98 pays votent pour, 27 contre (dont l’Iran, la Chine, la Corée du Nord et Cuba) et 10 s’abstiennent.Comme on s’y attendait, les votes hostiles proviennent essentiellement des pays arabes et musulmans, et de la Syrie notamment qui pose comme condition préalable à son accord l’accès pour sa propre société, le Croissant- Rouge syrien, d’opérer sur le plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1981. Une condition qui n’empêchera pas l’adoption du 3e protocole additionnel. "Israël est le seul pays qui ait gagné, alors qu’il continue à bafouer le droit" indiquait amèrement l’ambassadeur syrien Bashar Jaafari.En dépit des farouches oppositions en effet, le 8 décembre 2005 à Genève, il est décidé que ce carré rouge sur fond blanc, reposant sur l’une de ses pointes, "pourra désormais être utilisé par les différentes composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge qui le désirent, pour s’identifier sur leurs théâtres d’opérations et pour bénéficier d’une protection en tant que personnel humanitaire". Israël en fait parti. Concrètement, il pourra utiliser le Cristal rouge à l’intérieur duquel il placera le symbole du MDA (étoile de David) en dehors du territoire israélien.Il faudra attendre encore quelques mois pour que la création de ce nouvel emblème, et l’entrée d’Israël dans le mouvement, puisse être officialisée.Le 22 juin 2006, à l’issue d’une interminable soirée dans le cadre d’une nouvelle conférence internationale réunissant 1200 délégués des 183 sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et d’une centaine d’États, les statuts du mouvement ont enfin été amendés (par 237 voix contre 54 et 18 abstentions) afin de permettre au nouvel emblème d’être définitivement adopté.Si comme l’a déclaré le directeur du MDA, Noam Yifrach "d’ici quelques années on n’oubliera le nombre de vote et on ne retiendra que le résultat", il faut cependant préciser que cette victoire a été obtenue aux forceps.Jusqu’au dernier moment, les pays arabes se sont en effet battus pour faire accepter des amendements destinés à barrer la route à Israël. Ainsi pour celui faisant valoir que le troisième protocole aux Conventions de Genève, adopté le 8 décembre, n’avait été signé que par 64 États et ratifié par un seul pays seulement, la Norvège. Pour le monde arabe, il était donc prématuré dans ce contexte de modifier les statuts du Mouvement visant à adopter le Cristal rouge.Par ailleurs, le Pakistan et la Tunisie, portes parole d’un groupe de pays arabes, ont souhaité voir apparaître dans le préambule du projet de résolution, la reconnaissance de la responsabilité du Croissant-Rouge sur Jérusalem-Est. Ils espéraient par là même voir affirmer dans le texte que les Conventions de Genève et les règles du Mouvement "sont applicables à tous les territoires arabes occupés depuis 1967, incluant Jérusalem-Est, le Golan syrien et les Fermes de Shebaa" (Liban)."Nous assistons aujourd’hui à une rectification historique après une longue bataille pour une reconaissance internationale depuis 1949, dans la mesure où la tentative d’incorporer MDA à la Croix Rouge fut plusieurs fois rejetée, et à quelques voix près. Depuis, le MDA a œuvré pour surmonter les oppositions et obtenir la reconnaissance internationale de l’important travail humanitaire réalisé à travers le monde" a indiqué Noam Yifrach pour commenter la naissance du Cristal rouge après cet épuisant accouchement. Selon les termes du CICR, "l’utilisation du Cristal rouge assurera une protection supplémentaire aux victimes de la guerre et aux acteurs humanitaires intervenant dans des situations de conflit où la croix ou le croissant rouge ne peuvent être ".Dans un geste fort, la Croix-Rouge américaine, fidèle allié du MDA depuis l’année 2000, s’est engagée à reprendre ses versements de 7 millions de francs par an à la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge.Le Cristal "aura la même signification juridique et bénéficiera de la même protection juridique que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge qui, depuis plus d’un siècle, ont symbolisé l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance de leur Mouvement", a indiqué le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Anan, pour saluer cette mini-révolution. Selon ce dernier, l’adoption de ce nouvel emblème "permettra au Mouvement international de la Croix-Rouge de devenir pleinement universel et, en conséquence, d’apporter, de manière plus efficace, aide et protection aux victimes de la guerre, des catastrophes naturelles et autres catastrophes quel que soit l’endroit où elles se produisent"."À court terme" indiquait Ian Piper, Rédacteur CICR à Genève, "le nouvel emblème fera surtout sentir son impact sur l’universalité du Mouvement, avec l’adhésion de nouveaux membres. C’est cet aspect qui était prioritaire pour la Fédération internationale comme pour le CICR pendant les longues années de discussion". "À plus long terme, l’adoption du Cristal rouge devrait mettre fin au risque de prolifération des emblèmes, et d’affaiblissement de leur rôle essentiel, la protection sur le champ de bataille. Si ce danger est réellement écarté, alors le Mouvement aura pleinement réalisé le vœu exprimé par la XXVIIe Conférence internationale : trouver une solution complète et durable à la question de l’emblème".Aux trouble-fête qui n’hésiteront pas à indiquer qu’à côté du croissant et de la croix, "il eut été bien agréable de voir figurer une Magen David", il conviendra d’enseigner qu’il est temps désormais de regarder la moitié pleine du verre…

PIERRE BESNAINOU VEUT RENFORCER L'IDENTITE JUIVE

PARIS, 20 juin 2006 (AFP) - Le nouveau président du FSJU veut "renforcer l'identité juive"
Pierre Besnainou, le nouveau président du Fonds social juif unifié (FSJU), veut "renforcer l'identité juive" en prenant en charge cette institution centrale du judaïsme français.
"Ma mission est très claire: renforcer l'identité juive", explique à l'AFP ce séfarade de 51 ans, le premier président du FSJU à n'être pas issu de la célèbre famille Rothschild.
"Présider le FSJU, c'est payer ma dette", poursuit-il. "Je fais partie d'une génération de juifs venus d'Afrique du Nord dans les années 1960. Le FSJU m'a permis de m'intégrer dans la société française et de faire en sorte que mes enfants aient pu naître et vivre en France de la façon la plus harmonieuse possible".
Doté d'un budget de plus de dix millions d'euros, le FSJU finance des activités sociales, culturelles et éducatives. La France compte avec quelque 500.000 juifs la plus grosse communauté au monde après Israël et les Etats-Unis.
L'ancien président du FSJU David de Rothschild avait lui-même organisé sa succession, annoncée en novembre 2005 et officialisée lundi soir.
Pierre Besnainou, marié et père de trois enfants, est né à Tunis. Depuis juin 2005, il préside déjà le Congrès Juif européen (CJE).
Connu pour avoir fondé notamment LibertySurf, il allie sourire méditerranéen et vocabulaire anglo-saxon d'homme d'affaires. Il souligne son "fort attachement à la religion" sans être lui-même orthodoxe et a demandé au grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk de le bénir après son élection.
Il dit avoir longtemps hésité à accepter la présidence du FSJU, en raison de son engagement au CJE mais aussi de son soutien à l'aliyah, l'immigration des juifs en Israël.
Mais il a relu une déclaration de Théodore Herzl au premier congrès sioniste de Bâle en 1897 selon laquelle "le sionisme doit être précédé d'un retour au judaïsme". Une conversation avec Ariel Sharon juste avant que l'ancien Premier ministre israélien sombre dans le coma en janvier l'a entièrement décidé.
"Il m'a expliqué qu'il ne pouvait y avoir d'aliyah sans diaspora", se souvient-il, "+occupez-vous de faire en sorte que dans vos pays les juifs restent juifs, à nous de faire en sorte qu'ils aient envie de venir en Israël+, m'a-t-il dit".
Il se place dans la continuité de David de Rothschild, "avec une génération nouvelle qui essaiera d'être plus proche de la communauté". Il énumère les "challenges" qui l'attendent: "la lutte contre le communautarisme", "l'avenir de la jeunesse juive en France" et "faire en sorte de conforter dans leur rôle les deux autres institutions représentatives de la communauté", à savoir le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) pour le politique et le Consistoire pour le religieux.
"Avoir des valeurs communes me semble normal, vivre en communauté peut être positif, jusqu'à la limite de la ghettoïsation: c'est le véritable danger", dit-il.
Les juifs de France aujourd'hui sont jeunes, "avec des racines peu profondes" puisqu'en majorité venus d'Afrique du nord après la décolonisation. Pourtant, "la France est un trop beau pays pour envisager le départ en masse de notre communauté".
Malgré la montée de l'antisémitisme, la France reste un pays "où nous pouvons vivre notre judaïsme en parfaite liberté, où les pouvoirs publics sont un modèle que je mets en avant lors de mes rencontres européennes", insiste-t-il. "Mais cela fait aussi 2.000 ans que l'on dit dans nos prières +l'an prochain à Jérusalem+, c'est aussi une réalité de l'identité juive!".
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QUAND LE FRONT NATIONAL DRAGUE SUR LA RADIO BEUR FM

Le Front national "drague" sur Beur FM
LE MONDE 24.06.06 12h47 • Mis à jour le 24.06.06 12h47


Un responsable du Front national (FN) sur une radio s'adressant en priorité aux Français d'origine maghrébine est inédit. Pas étonnant donc que la prestation de Marine Le Pen, vice-présidente du parti, sur Beur FM, le 6 juin, soit commentée dans les milieux d'extrême droite.
Minute, dans son édition du 14 juin, lui consacre trois pages ainsi que sa couverture, où on peut lire : "Un million de voix en jeu : quel sera le vote "beur" ?" "Marine Le Pen fut mieux que bien accueillie", s'émerveille l'hebdomadaire d'extrême droite, qui voit là le fruit de l'opposition du président du FN à l'intervention américaine en Irak.




Minute développe l'idée selon laquelle l'électorat "d'origine immigrée" et "soucieux de s'assimiler" supporte de moins en moins les "incivilités" dont il serait, "comme les Gaulois", la "première victime". Il aspirerait "à voir l'ordre rétabli", mission à laquelle la gauche et Nicolas Sarkozy auraient "failli". Selon Minute : "Les suffrages beurs qui s'étaient portés sur Chirac en 2002 ont peu de chance d'être accordés à Nicolas Sarkozy en 2007. Ils ne le seront pas plus à Philippe de Villiers, qui mène une campagne pro-israélienne assez stupéfiante. Reste qui ? l'éventuel candidat "altermondialiste"; le candidat socialiste s'il s'agit de Ségolène Royal, et seulement d'elle ; et Jean-Marie Le Pen."


En résumé, pour l'hebdomadaire, l'émission "Forum débat" animée par Ahmed El Keiy, sur Beur FM, à laquelle Mme Le Pen a participé, aurait prouvé que l'horizon entre le FN et les beurs est dégagé.
"Mme LI PEN"
Ce que Minute omet cependant de mentionner, c'est que cadres et militants frontistes ont très largement contribué au "bon accueil" de Mme Le Pen. Et cela en profitant, lors de l'émission, des 35 minutes de questions posées en direct par les auditeurs, sans qu'il y ait de sélection préalable. Ainsi a-t-on eu la surprise d'entendre un certain "Louis de Toulouse" évoquer le codéveloppement entre la France et l'Afrique pour stopper "les flux migratoires". "Il a un peu de mal, Louis", s'est étonné M. El Keiy devant les hésitations de ce dernier à poser sa question. "Oui, il est très timide" a répliqué Mme Le Pen en réprimant difficilement un fou rire car elle avait reconnu Louis Aliot, le secrétaire général du FN.
A deux reprises, M. El Keiy s'est amusé à démasquer des imposteurs : "J'aime bien votre accent, Mustapha, mais il faut un peu le travailler", a-t-il lancé à l'un d'entre eux qui venait de déclarer à "Mme Li Pen" qu'il voterait pour elle. "Vous avez le discours qui vous permet d'être membre du FN" a-t-il répliqué à un certain Mourad de Paris qui venait d'expliquer qu'il en avait assez "d'être agressé par des cousins dans le métro".
Ces intrus ne sont tout de même pas parvenus à occulter les interventions d'authentiques Français d'origine étrangère. Certains ont montré leur intérêt pour la nouvelle égérie du Front. La plupart ont parlé du racisme dont ils sont victimes. D'autres se sont inquiétés des relations entre le FN et l'Algérie. Hormis un auditeur qui a menacé d'une "frappe stratégique pendant deux cents ans" toute personne "essayant d'exercer une pression" sur les musulmans, le ton est resté courtois. Y compris quand une auditrice évoquant la fable du "Petit Chaperon rouge" s'est demandé si Beur FM ne permettait pas au "loup" frontiste de "draguer les Beurs". "Ce serait naïf de penser le contraire, mais c'est de bonne guerre" lui a répondu M. El Keiy, qui tient au pluralisme de son émission.
Christiane Chombeau

Friday, June 23, 2006

PINK FLOYD....

23 Juin 2006 Maariv - Haaretz - Yediot Aharonot55 000 Israéliens pour applaudir Roger Waters, fondateur des Pink Floyd
Les critiques israéliens sont unanimes : Roger Waters, père fondateur des Pink Floyd et l'une des légendes du rock moderne, a donné hier, près du village de Neveh Shalom, qui regroupe des habitants juifs et arabes, l'un des plus grands concerts jamais organisés en Israël. Plus de 55 000 Israéliens ont assisté à cet événement musical, ce qui a provoqué d'importants bouchons sur l'autoroute reliant Tel-Aviv à Jérusalem. Waters, qui s'était rendu la veille le long de la barrière de sécurité, a bien entendu chanté « Another Brick in The Wall » et ses autres grands succès. Mais Ben Dror Yemini (« Maariv ») précise dans son commentaire qu'en fait, Roger Waters n'a daigné venir en Israël qu'à la condition que son spectacle se déroule sur un site « neutre » et soit l'expression de son opposition au mur de sécurité qui se dresse entre Israël et les Palestiniens : « Pour qui vous prenez-vous, M. Waters ? Vous voulez nous donner des leçons de morale contre le mur. Mais que savez-vous des centaines d'Israéliens assassinés, au cours des dernières années ? », écrit Yemini dans son éditorial.

Thursday, June 22, 2006

RAPPORT SUR L'ANTISEMITISME QUE SON COMMANDITAIRE REFUSE DE PUBLIER

L’EUMC publie un rapport sur l’antisémitisme dans l’Union européenne (2001-2005)

Par Véronique Chemla pour Guysen Israël News
http://www.guysen.com/articles.php?sid=4703

Mercredi 21 juin 2006 à 23:26

L’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) a publié le 21 juin deux rapports : l’un sur l’antisémitisme dans l’Union européenne des quinze Etats membres de 2001 à 2005, l’autre sur ’’le droit d’offenser et le droit à ne pas être offensé’’. Le rapport sur l’antisémitisme reprend – enfin ! – et prudemment les analyses sur le nouvel antisémitisme et exhorte les dirigeants politiques à agir.

On peut raisonnablement affirmer que ce rapport de l’EUMC suscitera moins de controverses que les deux précédents et qu’il dénote une évolution positive de l’EUMC vers la reconnaissance des caractéristiques de l’antisémitisme en Europe depuis six ans. De vives polémiques passées Depuis 2003, l’EUMC est critiquée pour sa réserve à décrire et analyser le fait antisémite en Europe au cours des dernières années, à en définir les éléments constitutifs, l’année de brusque montée des actes antisémites et l’identité de leurs auteurs. Le 22 novembre 2003, le Financial Times révélait que l’EUMC avait refusé de publier, en février 2003, pour des raisons politiques, un rapport sur l'antisémitisme en Europe. Elaboré par le Centre de recherche sur l'antisémitisme de l'Université de Berlin, ce rapport avait été présenté en octobre 2002. Il concluait à la présence de musulmans et de groupes pro-palestiniens derrière les actes antisémites en Europe. En début de semaine, l'UE avait refusé d'agréer la proposition du ministre des affaires étrangères Sylvain Shalom de créer un conseil pour lutter contre l'antisémitisme en Europe. L'EUMC expliquait alors son refus notamment car la période étudiée par ce rapport - mai-juin 2002 - n'était pas '' représentative '' et son refus de ''stigmatiser la population d'origine musulmane sans apporter des preuves''. Or, dans son récent appel d'offres pour un nouveau rapport sur l'antisémitisme, elle évoquait cette période sans lui nier sa représentativité. L'EUMC faisait remonter la vague d'antisémitisme en Europe à 2002. Au moins aussi surprenant, de 1998 à 2003, trois rapports sur 10 de l'EUMC avaient porté sur les sentiments antimusulmans ou l'islamophobie. Pour l'EUMC, le racisme comprend l'antisémitisme et l'islamophobie. Le membre du Congrès américain Robert Wexler (Démocrate) demandait au Président de la Commission de l’UE Romano Prodi et à Chris Patten, Commissaire chargé des Relations extérieurs, de publier ce rapport. Il les exhortait à prendre des décisions '' immédiates pour lutter contre la menace croissante contre les Juifs européens. Depuis 1998, l'EUMC a publié 3 rapports sur les sentiments contre les musulmans, et aucun sur l'antisémitisme ''. Le 29 novembre, l'eurodéputé français socialiste François Zimeray diffusait des extraits du rapport '' Manifestations d'antisémitisme dans l'Union Européenne '', non publié par l'EUMC. Ce rapport notait un antisémitisme mêlé d'antisionisme et d'anti-israélisme, la couverture médiatique biaisée du Proche-Orient, le rôle de dirigeants d'Eglises et des extrêmes politiques, et désignait les auteurs d'actes antisémites nommés : des islamistes, des jeunes musulmans et des pro-palestiniens. Les 1er et 2 décembre, le Congrès juif européen (CJE), le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et d’autres institutions juives publiaient ce rapport sur leurs sites internet. Le CJE dénonçait '' le double langage de la Commission qui publiait un sondage incendiaire et contesté '' sur l'Etat d'Israël, '' première menace à la paix mondiale '' et qui prenait '' prétexte de faiblesses dans ce rapport d'un institut reconnu '', pour ne pas le publier. Le CJE poursuivait : '' Ce rapport reflète l'antisémitisme que constatent les responsables des communautés juives dans l'UE ''. Le 3 décembre, GIN portait à la connaissance de ses lecteurs ce rapport.Le 5 décembre, l'EUMC publiait une ébauche de ce rapport, et non le rapport lui-même. Il l'assortissait de réserves et avait ôté des passages relatifs notamment à la définition de l'antisémitisme. Ces passages censurés montraient aussi des '' généralisations'', un lien de causalité entre antisémitisme et diplomaties ou anti-américanisme et la reprise de clichés antijuifs pour critiquer Israël. Le 31 mars 2004, L'EUMC présentait au Parlement européen deux rapports sur l'antisémitisme en Europe. Il observait une recrudescence de l'antisémitisme en Belgique, France, Allemagne, aux Pays-Bas et Royaume-Uni. Il estimait que les auteurs en '' sont majoritairement de jeunes Européens blancs mécontents ''. Il publiait aussi des interviews de membres de la communauté juive qui perçoivent un environnement plus hostile ''. '' Comment peut-on combattre l'antisémitisme sans avoir le courage d'identifier clairement ses auteurs ? L'EUMC déclare que '' la plupart des incidents antisémites en Europe sont le fait de « jeunes Blancs issus de l'extrême droite antisémite, ou traditionnellement antisémite ». Ceci, en contradiction avec son rapport qui reconnaît que le plus grand nombre d'attaques antisémites est le fait de jeunes '' musulmans d'origine d'Afrique du Nord '' '', interrogeait le Congrès juif européen (CJE). Le 1er avril 2004, '' le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) contredisait la présentation de l'antisémitisme par l'EUMC. La CNCDH soulignait que '' l'antisémitisme s'installe durablement dans la gravité en France. 80% des actes racistes et antisémites étaient attribués à l'extrême droite dans les années 90, ils ne sont plus que 18% en 2003. Le nombre d'actes antisémites relevé en 2003 était de 588, contre 932 en 2002 '', déclarait le Congrès juif européen (CJE). Le 4 avril, selon l'Anti-Defamation League (ADL), '' le rapport de l'EUMC marque une étape importante dans la reconnaissance du nouvel antisémitisme en Europe. Mais le communiqué de presse de l'EUMC n'évoque pas l'implication de jeunes musulmans dans la violence antijuive ''. Un antisémitisme mieux analyséDans la préface du rapport sur l’antisémitisme dans l’Union européenne de 2001 à 2005, Beate Winkler, Directrice de l’EUMC, écrit : « Face au développement historique de l’antisémitisme en Europe, il n’est pas seulement important d’observer attentivement ce phénomène, d’identifier le contexte social qui donne essor à la haine des agresseurs, mais aussi d’écouter avec sensibilité les peurs des communautés juives ». Elle exhorte les dirigeants européens à agir et à de nouvelles coalitions unissant politiciens, intellectuels, journalistes, professeurs et d’autres pour vaincre la haine, la discrimination et l’exclusion. Elle insiste : « Les juifs et les communautés juives sont des membres respectés et de grande valeur de nos sociétés européennes ». L’EUMC précise les limites de son rapport : dans certains Etats, non nommés, les actes antisémites sont sous-estimés, car ils ne sont pas tous enregistrés par les services de police ou qualifiés d’antisémites par la justice, ou « mal rapportés, voire sur-relatés ». En Autriche, par exemple, ces actes « ne sont officiellement enregistrés en Autriche que dans le contexte d’activités de groupes d’extrême-droite ». L’EUMC fait remonter à 2000, au déclenchement de l’Intifadah II, la flambée d’actes contre les personnes et les biens juifs dans la plupart des Etats de l’UE. Elle analyse pays par pays les statistiques sur ces actes. L’EUMC note que les auteurs d’actes antisémites ne sont pas principalement issus de l’extrême-droite, mais sont désignés par les victimes en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suède comme des ’’jeunes musulmans’’, ’’des individus d’origine nord-africaine’’, des ’’immigrés’’ et des gens anti-mondialisation. Ces perceptions sont-elles fondées ? Selon l’EUMC, il est difficile de répondre à cette question à partir des statistiques disponibles. La réalité varie selon les pays et selon les organismes étudiant le phénomène. A Paris, la CNCDH a estimé à 9% en 2002, contre 14% en 2001 et 68% en 1994 la part des violences antisémites attribuables à l’extrême-droite. En Grande-Bretagne, les chiffres disponibles révèlent qu’un « nombre croissant d’actes sont causés par des musulmans ou des sympathisants palestiniens et que la flambée d’antisémitisme peut être une manifestation visible de violence politique contre les juifs britanniques en soutien aux Palestiniens ». En Autriche, alors que le Forum contre l’antisémitisme pense que la plupart des actes antisémites proviennent des extrêmes gauche et droite et de membres de la communauté musulmane, des informations émanant du gouvernement indiquent que les auteurs de ces agressions viennent surtout de groupes d’extrême-droite. En Suède, il a été prouvé que « des actes antisémites ont été commis par des gens liés aux mouvements anti-israéliens et pro-palestiniens, ainsi que par des individus d’extrême-droite ». L’EUMC est persuadée que « les évènements au Moyen-Orient, les activités et le discours de l’extrême-droite et jusqu’à un certain point de l’extrême-gauche peuvent influer sur le nombre d’actes antisémites ». L’EUMC constate l’insuffisance d’études sur le lien entre l’antisémitisme dans les discours politique et médiatique et les actes contre les Juifs. L’activité antisémite après 2000 est attribuée au ’’nouvel antisémitisme’’ caractérisé par la diffamation d’Israël comme ’’juif collectif’’ et par des auteurs principalement définis comme membres de la population musulmane en Europe. Si « les études montrent que les stéréotypes antijuifs ont peu changé, les manifestations publiques d’antisémitisme dans la politique, les médias et la vie quotidienne ont changé récemment, surtout depuis le déclenchement de l’Intifadah Al-Aqsa en septembre 2000 ».En Europe, l’antisémitisme « est très ancien et a de profondes racines culturelles. Depuis le XIXe siècle, il a trouvé une _expression politique spécifique dans l’essor de l’idéologie raciste, puis dans le contexte de l’idéologie nationale-socialiste ». Cependant, dans « les mondes arabe et musulman, l’antisémitisme provient plus du conflit politique avec Israël que de préjugés dominants contre les Juifs. Il est donc raisonnable d’affirmer que l’antisémitisme des communautés musulmanes européennes est directement lié au conflit israélo-palestinien, et surtout à la crise qui a débuté avec l’effondrement de l’initiative de paix d’Oslo et le déclenchement de l’Intifadah Al-Aqsa. Cependant, des recherches ont prouvé que les stéréotypes antisémites européens ont été adoptés lors des récentes décennies par des parties des communautés musulmanes dans le monde et sont devenus autonomes par rapport aux conflits nationaux ». Les aspects majeurs de l’antisémitisme après 1945 sont l’émergence d’un « antisémitisme secondaire » sans antisémites se déclarant comme tels et l’évolution d’expressions antisémites liées à des critiques de l’existence d’Israël. Cet « antisémitisme secondaire » est « toute forme d’antisémitisme qui est lui-même un reflet de l’établissement d’un tabou de l’_expression de l’antisémitisme ». Utilisé pour décrire l’antisémitisme en Allemagne et en Autriche, l’_expression « antisémitisme secondaire » a proliféré dans les analyses universitaires en particulier pour exprimer les débats sur le nazisme et l’antisémitisme en Allemagne dans les années 1980 quand Henryk Broder a déclaré : « Les Allemands ne pardonneront jamais aux Juifs l’existence d’Auschwitz ». Cet « antisémitisme secondaire » utilise le vieux cliché sur le pouvoir et l’influence des Juifs pour dire par exemple : « Les Juifs manipulent les Allemands ou les Autrichiens, exploitant des sentiments de culpabilité ». Cet antisémitisme vise directement la Shoah et permet à ses locuteurs d’éviter d’exprimer ouvertement un antisémitisme. C’est une forme d’antisémitisme codé qui peut être exprimé sans apparaître antisémite et a une composante psychologique. Concernant l’Etat d’Israël, « point potentiel de référence pour des expressions antisémites, on doit noter que l’image générale de cet Etat était plutôt positive en Europe jusqu’en 1967, quand la Guerre des Six-Jours a induit une vague de solidarité avec les Palestiniens, notamment en Allemagne ». Un tournant dans l’opinion publique est survenu lors de l’invasion du Liban par l’Etat d’Israël en 1982, alors que les critiques de la politique israélienne augmentaient et que l’image de l’Etat d’Israël se dégradait considérablement. L’impact de l’antisionisme d’extrême-gauche sur la vague d’actes antisémites depuis 2000 n’est pas clair estime l’EUMC. « En Europe, « l’antisémitisme secondaire » et l’utilisation de l’antisionisme comme un moyen de contourner le tabou antisémite dominent parmi les extrêmes gauche et droite. Le révisionnisme et le négationnisme sont devenus un élément central du répertoire propagandiste des organisations d’extrême-droite dont l’antisémitisme forme un élément central dans leur formation ».L’EUMC conclut sur la nécessité de trouver une définition de travail de l’antisémitisme et des indicateurs communs pour tous les organisations l’étudiant. Avec toutes les réserves et prudences – évocation brève de facteurs sociaux et de la discrimination, refus de chercher des éléments antijuifs spécifiques, anciens et non importés d'Europe dans l'antisémitisme au sein des mondes arabe ou/et musulman, par exemple dans certaines sourates du Coran, esquisse d’analyse de la focalisation sur le conflit proche-oriental de mouvements gauchistes -, ce rapport de l’EUMC marque une avancée dans l’analyse de ce fléau par un organisme financé et écouté par les instances européennes. Guysen est étonné que le site internet de l’EUMC indique en page d’accueil de son site internet son rapport sur ’’le droit d’offenser et le droit à ne pas être offensé’’, et non celui sur l’antisémitisme. Guysen est aussi surpris de l’absence de mention de l’antisémitisme lors du Séminaire sur la lutte contre le racisme et la xénophobie, organisé par la Commission européenne, l’EUMC, le ministère autrichien, sous la présidence autrichienne de l’UE, à Vienne (Autriche), du 20 au 22 juin. EUMC : http://eumc.eu.int/eumc/index.php Le rapport sur l'antisémitisme en Europe que son commanditaire l'EUMC refuse de publier ! http://www.guysen.com/articles.php?sid=1687
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