Wednesday, January 31, 2007

LE CHEF DU FPO MIS EN CAUSE POUR SON PASSE NEO-NAZI

Le chef du parti d'extrême droite FPÖ mis en cause pour son passé néonazi

LE MONDE 31.01.07 14h12 • Mis à jour le 31.01.07 14h12
VIENNE CORRESPONDANCE

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Sommé de s'expliquer sur ses "photos de jeunesse" qui, depuis deux semaines, font la "une" de la presse autrichienne, le chef du parti d'extrême droite FPÖ, Heinz Christian Strache, dont la formation a obtenu 11,2 % des voix aux élections législatives du 1er octobre 2006, a finalement fait une déclaration officielle pour nier toute proximité avec les néonazis : "Je n'ai jamais été un néonazi, j'ai la conscience tranquille... Les néonazis n'ont pas leur place au FPÖ."


Les images qui, jour après jour, paraissent dans les journaux autrichiens datent de 1987. Elles montrent l'actuel chef du FPÖ - qui avait évincé du parti son ancien leader, Jörg Haider -, alors âgé de 18 ans, participant, en treillis, à ce qui semble être des exercices paramilitaires ou fraternisant avec des personnes qui, par la suite, ont été poursuivies pour réactivation du nazisme. La dernière photo parue a fait croître le malaise : Strache, trois doigts de la main droite levés, paraît effectuer le "salut de Kühnen", variante du salut hitlérien en usage dans les milieux néonazis allemands. Ce qu'il dément.

Ce n'est un secret pour personne que l'actuel chef du parti nationaliste a longtemps fréquenté les milieux de l'extrême droite pangermaniste et a fait partie des "Vandalia", une de ces organisations étudiantes gravitant dans la même mouvance. Aussi n'est-ce pas le contenu des photos qui a préoccupé l'appareil du FPÖ, mais leur origine. S'agit-il d'un acte de vengeance d'Ewald Stadler, rival malheureux de M. Strache, évincé de la conduite du groupe parlementaire ? Ou bien d'une intrigue du nouveau parti de Jörg Haider, le BZÖ, qui viserait la réunification de l'extrême droite ?

Au sein des autres partis, la divulgation des photos a déclenché un profond malaise. Le commentaire, indulgent, du nouveau chancelier social-démocrate, Alfred Gusenbauer, aux premières images publiées, "des folies de jeunesse", a fait grincer des dents au sein de son parti. D'autant que la droite conservatrice, les Verts et, plus fort que tous, l'autre parti d'extrême droite exigeaient du chef du FPÖ une distanciation séance tenante.

La distanciation officielle a finalement eu lieu. Non sans provocations de la part du chef du FPÖ, qui a comparé la persécution médiatique dont il estime faire l'objet à celle des juifs sous le nazisme...

Laurence Monnot

LA SUISSE DEVANT LA CEDH POUR AVOIR CONDAMNE SUR L'ARGENT DES SPOLIATIONS

STRASBOURG (Conseil Europe), 30 jan 2007 (AFP) - Avoirs juifs: réexamen d'une plainte sur la liberté de la presse en Suisse
La Cour européenne des droits de l'Homme réexaminera mercredi la plainte contre la Suisse d'un journaliste condamné dans son pays pour "publication de débats officiels secrets" concernant les avoirs juifs en déshérence dans les banques suisses.
Les juges de Strasbourg avait condamné Berne en avril 2006 pour violation de la liberté d'expression de Martin Stoll, sanctionné par la justice suisse pour avoir publié en 1997 des extraits d'un document confidentiel concernant l'indemnisation de victimes de l'Holocauste.

La Suisse a fait appel de cette décision, adoptée à une courte majorité de quatre juges européens contre trois.
Dans deux articles publiés le 26 janvier 1997 par la Sonntags-Zeitung, le journaliste avait repris des extraits d'une note de Carlo Jagmetti, ambassadeur de Suisse aux Etats-Unis, sur les négociations entre le Congrès juif mondial et les banques suisses à propos des avoirs en déshérence.
Le diplomate avait démissionné le lendemain, suite au tollé provoqué par la divulgation de cette note dans laquelle il écrivait que la controverse entourant les avoirs juifs représentait pour la Suisse "une guerre" qu'elle devait "gagner sur les fronts extérieurs et intérieurs".
La querelle portait principalement sur les avoirs déposés en Suisse par des victimes de l'Holocauste et le recyclage de l'or pillé par les armées de Hitler.

Stoll avait été condamné en janvier 1999 par le tribunal de Zurich à une amende de 800 francs suisses (520 EUR) pour publication de "débats officiels secrets". Ses recours furent rejetés par le tribunal fédéral l'année suivante.
Dans l'arrêt rendu le 25 avril 2006, la CEDH estimait que la confidentialité des rapports "ne saurait être protégée à n'importe quel prix", notamment pas dans le cas où certaines informations publiées seraient "susceptibles de soulever l'intérêt général".
Les juges avaient également estimé que "le public avait un intérêt légitime à recevoir des informations sur les agents chargés de ce dossier délicat et sur leur style et stratégie de négociation".

Monday, January 29, 2007

IRAN: CHAVEZ JOUE AVEC LE FEU EN AMERIQUE DU SUD

En se rapprochant d'Ahmadinejad par antiaméricanisme, le leader vénézuélien prend le risque d'importer en Amérique du Sud les tensions proche-orientales.
Iran : Chávez joue avec le feu
Par VALLADÃO Alfredo
QUOTIDIEN : lundi 29 janvier 2007
Alfredo Valladão directeur de la chaire Mercosur de l'Institut d'études politiques de Paris.

La tournée que vient d'achever le président iranien Mahmoud Ahmadinejad au Venezuela, en Equateur et au Nicaragua n'a rien d'anodine. Elle consacrait la volonté de rapprochement sur une base antiaméricaine de deux radicalismes politiques ­ le fondamentalisme chiite du président iranien et le populisme bolivarien du chef de l'Etat vénézuélien ­, qui se flattent, également, de représenter l'aile la plus radicale au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Mais la conséquence la plus immédiate de ce périple iranien dans le Nouveau Monde est sans doute ailleurs : il risque de plonger l'Amérique du Sud dans le conflit du Moyen-Orient et ses inextricables problèmes, alors que la région avait toujours vécu loin des principales zones de tension de la planète et de ses grandes aventures guerrières. Certes, l'Amérique du Sud a connu son lot de conflits locaux, surtout au XIXe siècle : la guerre de la Triple Alliance, où le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay coalisés ont affronté le Paraguay ; celle du Pacifique, entre le Pérou, la Bolivie et le Chili, ou celle du Chaco opposant dans les années 30 la Bolivie et le Paraguay. Pourtant, si cette région est toujours grosse de violences sociales, les conflits armés entre Etats nationaux sont suffisamment rares pour que la paix soit la norme de la région.
Si certains pays sud-américains ­ notamment le Brésil, avec un corps expéditionnaire ­ ont participé, mais de manière marginale, aux deux grandes guerres mondiales du XXe siècle, la première grande importation d'un conflit géopolitique extérieur a eu lieu pendant la guerre froide, avec l'alignement cubain au bloc soviétique. Pendant deux décennies, l'Amérique du Sud a été otage de l'affrontement entre le communisme soviétique et la démocratie libérale occidentale. Chacun avait ses partisans locaux et l'Occident n'a pas hésité à soutenir de sinistres dictatures militaires ­ le Chili en étant l'exemple le plus emblématique ­ pour combattre ses adversaires. La chute du mur de Berlin a cependant sérieusement réduit l'espace où pouvaient s'exprimer l'extrémisme idéologique de la gauche et les justificatifs de la violence avancés par la droite. Jusqu'à l'arrivée au pouvoir du colonel Hugo Chávez au Venezuela, la région, fatiguée des horreurs d'une guerre froide par procuration, semblait avoir opté pour la paix, la démocratie et la modération.
Mais le nouveau messie bolivarien fait pas seulement peu de cas des valeurs démocratiques. Il entraîne aussi la région dans le pire marais géopolitique de la planète : le Moyen-Orient. Embrasser l'Iran des ayatollahs et promouvoir le rapprochement d'autres pays de la région avec le régime d'Ahmadinejad, au plus fort de son bras de fer nucléaire avec Washington et les Européens, ne peut que créer des tensions avec l'ensemble du monde démocratique. Mais le plus grand danger demeure le risque de provoquer les mêmes tensions entre les nations sud-américaines et au sein même de plusieurs pays de la région.
Le gouvernement d'Ahmadinejad, qui déclare régulièrement qu'il faut rayer Israël de la carte et met en doute l'existence de l'Holocauste, fait de certains groupes extrémistes libanais et palestiniens (le Hezbollah ou le Hamas) un instrument de sa politique extérieure. Or presque tous les pays sud-américains ont d'importantes populations d'origine syro-libanaises (maronites, sunnites, chiites) et juives qui ont toujours vécu en harmonie. Dès lors, y importer l'influence iranienne et les problèmes du Proche-Orient, c'est tout simplement introduire les germes de la discorde entre ces communautés et, à terme, sans doute, la violence. Plus Ahmadinejad sera glorifié en Amérique du Sud et plus les communautés juives, celles d'origine libanaises chrétienne ou sunnite ou celles d'origine palestinienne opposées au Hamas, se sentiront rejetées et menacées. Autant dire que l'importation des conflits sanglants du Moyen-Orient vers le sud des Amériques ne sera pas sans répercussions sur les équilibres et la sécurité intérieure de plusieurs Etats de la région.
Certes, on n'en est pas encore tout à fait là, même s'il plane des soupçons sur d'éventuels réseaux de soutien financier au Hezbollah dans la région de la Triple Frontière entre le Brésil, le Paraguay et l'Argentine. Mais le refus du président argentin Néstor Kirchner d'assister à l'intronisation du nouveau président équatorien Rafael Correa pour ne pas avoir à rencontrer son homologue iranien est significatif. L'Argentine accuse en effet Téhéran d'être derrière les attentats contre des institutions juives en 1994 à Buenos Aires. Par ailleurs, au Venezuela même, la communauté juive a déjà commencé à dénoncer le rapprochement entre Caracas et Téhéran.
Créer ce type de tensions internes est déjà très grave, surtout si celles-ci génèrent d'autres problèmes encore avec le reste du monde démocratique. En cas d'escalade de la tension avec Téhéran, l'Union européenne et les Etats-Unis ne manqueront pas de se préoccuper de la position que l'Amérique du Sud, en particulier les Etats du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Venezuela), va adopter à l'égard des provocations et des ambitions iraniennes. Les Etats arabes, qui ne voient pas d'un bon oeil la montée en puissance de l'Iran ­ et dont certains ont des liens commerciaux non négligeables avec les pays du Cône sud ­, finiront par sommer ces derniers de se situer face au régime de Ahmadinejad.
Dès lors, mettre le pied dans l'engrenage de l'imbroglio sanglant moyen-oriental, comme le fait Hugo Chávez, au nom de la lutte contre les ingérences de l'«empire», n'est pas l'option la plus sensée, ni pour promouvoir les intérêts de l'Amérique latine dans le monde, ni pour garantir la paix dans la région et au sein même de ses nations. D'autant plus que, en matière d'ingérence dans les affaires intérieures des voisins, l'Iran et le Venezuela «révolutionnaires» n'ont de leçons à recevoir de personne.

IRAN: CHAVEZ JOUE AVEC LE FEU EN AMERIQUE DU SUD

En se rapprochant d'Ahmadinejad par antiaméricanisme, le leader vénézuélien prend le risque d'importer en Amérique du Sud les tensions proche-orientales.
Iran : Chávez joue avec le feu
Par VALLADÃO Alfredo
QUOTIDIEN : lundi 29 janvier 2007
Alfredo Valladão directeur de la chaire Mercosur de l'Institut d'études politiques de Paris.

La tournée que vient d'achever le président iranien Mahmoud Ahmadinejad au Venezuela, en Equateur et au Nicaragua n'a rien d'anodine. Elle consacrait la volonté de rapprochement sur une base antiaméricaine de deux radicalismes politiques ­ le fondamentalisme chiite du président iranien et le populisme bolivarien du chef de l'Etat vénézuélien ­, qui se flattent, également, de représenter l'aile la plus radicale au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Mais la conséquence la plus immédiate de ce périple iranien dans le Nouveau Monde est sans doute ailleurs : il risque de plonger l'Amérique du Sud dans le conflit du Moyen-Orient et ses inextricables problèmes, alors que la région avait toujours vécu loin des principales zones de tension de la planète et de ses grandes aventures guerrières. Certes, l'Amérique du Sud a connu son lot de conflits locaux, surtout au XIXe siècle : la guerre de la Triple Alliance, où le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay coalisés ont affronté le Paraguay ; celle du Pacifique, entre le Pérou, la Bolivie et le Chili, ou celle du Chaco opposant dans les années 30 la Bolivie et le Paraguay. Pourtant, si cette région est toujours grosse de violences sociales, les conflits armés entre Etats nationaux sont suffisamment rares pour que la paix soit la norme de la région.
Si certains pays sud-américains ­ notamment le Brésil, avec un corps expéditionnaire ­ ont participé, mais de manière marginale, aux deux grandes guerres mondiales du XXe siècle, la première grande importation d'un conflit géopolitique extérieur a eu lieu pendant la guerre froide, avec l'alignement cubain au bloc soviétique. Pendant deux décennies, l'Amérique du Sud a été otage de l'affrontement entre le communisme soviétique et la démocratie libérale occidentale. Chacun avait ses partisans locaux et l'Occident n'a pas hésité à soutenir de sinistres dictatures militaires ­ le Chili en étant l'exemple le plus emblématique ­ pour combattre ses adversaires. La chute du mur de Berlin a cependant sérieusement réduit l'espace où pouvaient s'exprimer l'extrémisme idéologique de la gauche et les justificatifs de la violence avancés par la droite. Jusqu'à l'arrivée au pouvoir du colonel Hugo Chávez au Venezuela, la région, fatiguée des horreurs d'une guerre froide par procuration, semblait avoir opté pour la paix, la démocratie et la modération.
Mais le nouveau messie bolivarien fait pas seulement peu de cas des valeurs démocratiques. Il entraîne aussi la région dans le pire marais géopolitique de la planète : le Moyen-Orient. Embrasser l'Iran des ayatollahs et promouvoir le rapprochement d'autres pays de la région avec le régime d'Ahmadinejad, au plus fort de son bras de fer nucléaire avec Washington et les Européens, ne peut que créer des tensions avec l'ensemble du monde démocratique. Mais le plus grand danger demeure le risque de provoquer les mêmes tensions entre les nations sud-américaines et au sein même de plusieurs pays de la région.
Le gouvernement d'Ahmadinejad, qui déclare régulièrement qu'il faut rayer Israël de la carte et met en doute l'existence de l'Holocauste, fait de certains groupes extrémistes libanais et palestiniens (le Hezbollah ou le Hamas) un instrument de sa politique extérieure. Or presque tous les pays sud-américains ont d'importantes populations d'origine syro-libanaises (maronites, sunnites, chiites) et juives qui ont toujours vécu en harmonie. Dès lors, y importer l'influence iranienne et les problèmes du Proche-Orient, c'est tout simplement introduire les germes de la discorde entre ces communautés et, à terme, sans doute, la violence. Plus Ahmadinejad sera glorifié en Amérique du Sud et plus les communautés juives, celles d'origine libanaises chrétienne ou sunnite ou celles d'origine palestinienne opposées au Hamas, se sentiront rejetées et menacées. Autant dire que l'importation des conflits sanglants du Moyen-Orient vers le sud des Amériques ne sera pas sans répercussions sur les équilibres et la sécurité intérieure de plusieurs Etats de la région.
Certes, on n'en est pas encore tout à fait là, même s'il plane des soupçons sur d'éventuels réseaux de soutien financier au Hezbollah dans la région de la Triple Frontière entre le Brésil, le Paraguay et l'Argentine. Mais le refus du président argentin Néstor Kirchner d'assister à l'intronisation du nouveau président équatorien Rafael Correa pour ne pas avoir à rencontrer son homologue iranien est significatif. L'Argentine accuse en effet Téhéran d'être derrière les attentats contre des institutions juives en 1994 à Buenos Aires. Par ailleurs, au Venezuela même, la communauté juive a déjà commencé à dénoncer le rapprochement entre Caracas et Téhéran.
Créer ce type de tensions internes est déjà très grave, surtout si celles-ci génèrent d'autres problèmes encore avec le reste du monde démocratique. En cas d'escalade de la tension avec Téhéran, l'Union européenne et les Etats-Unis ne manqueront pas de se préoccuper de la position que l'Amérique du Sud, en particulier les Etats du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Venezuela), va adopter à l'égard des provocations et des ambitions iraniennes. Les Etats arabes, qui ne voient pas d'un bon oeil la montée en puissance de l'Iran ­ et dont certains ont des liens commerciaux non négligeables avec les pays du Cône sud ­, finiront par sommer ces derniers de se situer face au régime de Ahmadinejad.
Dès lors, mettre le pied dans l'engrenage de l'imbroglio sanglant moyen-oriental, comme le fait Hugo Chávez, au nom de la lutte contre les ingérences de l'«empire», n'est pas l'option la plus sensée, ni pour promouvoir les intérêts de l'Amérique latine dans le monde, ni pour garantir la paix dans la région et au sein même de ses nations. D'autant plus que, en matière d'ingérence dans les affaires intérieures des voisins, l'Iran et le Venezuela «révolutionnaires» n'ont de leçons à recevoir de personne.

L'AFFAIRE GARAUDY

L'affaire Garaudy (23/01/2007)
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L'abbé Pierre a toujours appelé la mort


Soutenir un ami et perdre sa crédibilité
PARIS L'abbé Pierre a toujours affirmé que l'homme politique qu'il admirait entre tous était Mendès-France parce que, s'opposant aux communistes sur le terrain, il avait su garder, parmi eux, de solides amitiés, en souvenir du temps du maquis. L'abbé Pierre voulait suivre son exemple. Et c'est à l'époque où il était député, dans l'immédiat après-guerre, qu'il se lia d'amitié avec Roger Garaudy.
Depuis, Garaudy, connu comme philosophe, a signé des livres qui lui ont valu maintes réprobations. Il se déclare persécuté et il n'en faut pas davantage pour réveiller l'intérêt de l'abbé Pierre.
Saut que, pour l'heure, en 1996, Garaudy, fraîchement converti à l'Islam, publie un ouvrage où il attaque Israël de toutes parts, au point qu'une plainte est déposée contre lui pour négation de crimes contre l'humanité.
À sa demande, son ami l'abbé Pierre intervient, précise qu'il n'a pas lu entièrement l'ouvrage attaqué, mais qu'il est d'accord avec ce qui y est dit de la politique "suicidaire" d'Israël. Il ajoute : "Je crois pouvoir affirmer qu'assimiler les travaux de Garaudy à du révisionnisme et au négationnisme serait une imposture."
L'émotion est indescriptible. L'abbé Pierre ! Lui qui a sauvé tellement de juifs. Personne ne le soupçonne d'être devenu négationniste. On pense surtout qu'à 84 ans, il est gâteux.
Au sein de l'Église, le Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme prend ses distances et déclare, le 29 avril, qu'elle ne peut accepter d'être ainsi compromise par les propos de l'abbé Pierre.
Le 1er mai, l'abbé Pierre est exclu du comité d'honneur de la Ligue Internationale contre le Racisme. Le 14 mai, c'est son propre mouvement, Emmaüs, qui réagit en affirmant que toute caution, d'où qu'elle vienne, apportée aux thèses révisionnistes, lui est intolérable.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France se dit consterné.
L'abbé qui parlera, en ces circonstances, d'une des plus grandes épreuves de sa vie, se retirera dans un monastère bénédictin, près de Padoue, en Italie.
À Paris, Mgr Lustiger calmera les esprits par une déclaration en télévision qui est certainement proche de la vérité : "Je pense qu'il se laisse guider par l'amitié, l'affectivité. Je ne pense pas qu'il soit prisonnier d'un antijudaïsme, d'un antisémitisme religieux ou chrétien. Ce qui le commande, c'est le cri du coeur."

QUI ETAIT INVITE AU REPAS DU CRIF ?

Une soirée du dernier Crif pour les politiques
Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France, mardi, est un rendez-vous incontournable • Surtout en année électorale •
Par Catherine COROLLER
LIBERATION.FR : mardi 23 janvier 2007

Toute la classe politique ou presque y sera. Ce mardi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organise son dîner annuel, un rendez-vous politique incontournable, surtout à la veille d’échéances électorales majeures. Dominique de Villepin prononcera un discours et une quinzaine de ministres au total seront présents, dont Nicolas Sarkozy. Les précédentes années, le ministre de l’Intérieur, aujourd’hui candidat officiel de l’UMP à la présidentielle, avait été accueilli comme un héros. Son discours de fermeté, alors qu’augmentaient les actes antisémites, lui vaut la sympathie d’une bonne partie de la communauté juive.
François Bayrou, autre candidat à la présidentielle, sera également présent. Absente, en revanche, Ségolène Royal. Le 15 janvier, la candidate socialiste a reçu Roger Cukierman, président du Crif. De futures rencontres sont prévues. Mais, jugeant qu’il revient aux responsables des partis politiques de participer à ce type d’événement, Royal a décliné l’invitation. François Hollande, en revanche, y a répondu favorablement. Marie-George Buffet et Dominique Voynet se sont excusées. Mais il ne s’agit pas a priori d’une fâcherie entre les Verts et le Crif, puisque Cécile Duflot, l’actuelle secrétaire nationale du mouvement, et son prédécesseur Yann Wehrling, seront présents.Reste qu’entre les Verts et le Crif, les relations sont compliquées. Comme, plus largement, entre le Crif et l’extrême gauche. Bien que possible candidat de la gauche de la gauche à la présidentielle, José Bové, n’a pas été invité. Les trotskistes de Lutte ouvrière (LO) et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) non plus. En 2003, Roger Cukierman avait provoqué un scandale en dénonçant, dans son discours, une «alliance brun-vert-rouge». Visés : LO et la LCR ainsi que les Verts et le porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové. «L’antisionisme est le nouvel habit de l’antisémitisme», avait lancé Cukierman à leur intention. Jugeant ces propos «inadmissibles», Gilles Lemaire, alors secrétaire national des Verts, avait quitté le dîner. Depuis, les relations avec ce parti se sont apaisées, mais avec les altermondialistes, le fossé demeure infranchissable.Infranchissable, il l’est également – bien que dans une moindre mesure – avec l’extrême droite. Si Jean-Marie Le Pen demeure personna non grata, Philippe de Villiers séduit une partie de la communauté juive. Malgré ses tentatives pour s’attirer les suffrages des juifs de France, le président du Mouvement pour la France n’a pourtant pas été invité. Cukierman aurait été plutôt pour, mais le bureau du Crif a voté contre. Villiers ayant fait de sa détestation de l’islam son fonds de commerce électoral, sa présence aurait été ressentie comme une déclaration de guerre par de nombreux musulmans.Dans son discours, Roger Cukierman devrait réaffirmer la neutralité du Crif pour la présidentielle, donner acte au gouvernement des progrès accomplis dans lutte contre l’antisémitisme, rappeler son attachement à l’existence de l’Etat d’Israël, et souligner le danger que représente l’Iran, pour Israël et le monde.

LIBERATION D'AUSCHWITZ; LES JUIFS ALLEMANDS INTERPELLENT L'IRAN



Religion
27/01/2007 17:01
BERLIN, 27 jan 2007 (AFP) - Libération d'Auschwitz: les juifs allemands dénoncent la menace Ahmadinejad
Le Conseil central des juifs d'Allemagne a dénoncé samedi, dans un encart publié dans plusieurs journaux, la "menace" représentée par les déclarations négationnistes du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Alors que le monde commémorait samedi le 62e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz, "le plus grand cimetière de l'humanité", le conseil central a dénoncé "le président Ahmadinejad et le régime des mollahs" qui "ne sont pas seulement une menace pour le Proche-Orient mais pour le monde entier".
Le président iranien a "plusieurs fois mis en doute la privation de droits systématique, la déportation et l'extermination de manière industrielle des juifs d'Europe" et "réclamé la destruction d'Israël, un pays membre des Nations unies", rappelle le conseil central dans son encart.
M. Ahmadinejad a également développé "le programme nucléaire de l'Iran et menace d'employer l'arme nucléaire" et "soutient le terrorisme islamiste international", dénonce le conseil.
La communauté juive d'Allemagne demande au gouvernement allemand ainsi qu'à l'Europe, qui doit "parler d'une seule voix", que "les droits de l'Homme passent avant les intérêts économiques" et qu'il n'y ait "aucun compromis avec l'Iran au sujet des armes nucléaires". La communauté internationale doit également "soutenir l'opposition iranienne" et ne doit pas "laisser remettre en question le droit à l'existence d'Israël".

L'Allemagne rend hommage chaque année depuis 1996 à la mémoire des victimes du nazisme, le 27 janvier, jour anniversaire de la libération d'Auschwitz par l'Armée rouge.

ROME RENONCE A SANCTIONNER LE NEGATIONNISME

Rome renonceà pénaliser le négationnisme
NOUVELOBS.COM 28.01.2007 08:25
4 réactions

Le gouvernement italien durcit les sanctions d'incitation à la haine raciale et les discriminations mais refuse de faire du négationnisme un délit.

le président du conseil italien Romano Prodi(c) Reuters
Le gouvernement italien a finalement renoncé à faire du négationnisme un délit, un projet qui avait suscité de nombreuses critiques, préférant sanctionner plus durement l'incitation à la haine raciale et les discriminations, selon le texte du projet de loi publié vendredi 26 janvier.
Le projet de loi a été approuvé jeudi soir par le conseil des ministres. Il stipule que la diffusion d'idées fondées "sur la supériorité et la haine raciales ou ethniques" sera sanctionnée d'une peine maximum de 3 ans de prison
. Ainsi ce texte supprime une disposition précédente votée début 2006 par le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi qui prévoyait une amende de 6.000 euros en mesure alternative à la prison.
Les actes de discrimination basés sur des motifs raciaux, ethniques, nationaux, religieux ou sexuels ou l'incitation à commettre de tels actes sera punie d'une peine de 6 mois à 4 ans de prison.
Le projet de loi prévoit également la création d'un "Observatoire sur l'antisémitisme" auprès du chef du gouvernement. Le texte de loi doit encore être adopté par le Parlement. "Une vérité d'Etat"
Le 19 janvier, le ministre de la Justice, Clemente Mastella, avait annoncé avoir l'intention de faire du négationnisme de l'Holocauste un délit puni de prison. Ces propos avaient soulevés de nombreuses réactions. Quelque 200 historiens de droite comme de gauche s'étaient opposés à cette proposition dans un manifeste au nom de "la liberté des recherches historiques", craignant qu'"établir une vérité d'Etat délégitime la vérité historique".
Le projet avait aussi suscité des remous jusqu'au sein de la communauté juive italienne. Certains de ses représentants avaient rappelé que les juifs italiens avaient fait l'objet dans le passé de "lois spéciales" et qu'ils n'en voulaient plus, une allusion aux lois raciales adoptées en 1938 par le régime fasciste de Benito Mussolini.

RAEL: RETOUR DE LA CROIX GAMMEE

Claude Vorilhon, alias Raël, raconte que les extraterrestres qui ont créé l'humanité portent un symbole fait d'une croix gammée entourée d'une étoile de David. Après avoir accepté de remplacer la croix par une spirale, il veut revenir en arrière. Image DR
Retour à la croix gammée
SUISSE Raël revient à son ancien emblème. Le mélange entre l'étoile juive et le symbole nazi indigne les organisations antiracistes
FRÉDÉRIC JULLIARD
26 janvier 2007

Quinze ans après l'avoir effacée, Raël ressort sa croix gammée. Le fondateur du Mouvement raélien, qui revendique 65 000 adeptes dans 86 pays, a utilisé pendant plusieurs années un emblème mélangeant une croix gammée et une étoile de David. Selon Raël, ce motif est celui porté par les extraterrestres (les «Elohim») qui ont apporté la vie sur Terre et créé l'espèce humaine.Mais, pour la plupart des Européens, la croix gammée rappelle surtout Hitler et les crimes nazis. Son association avec l'étoile juive a suscité une vague de protestations, contraignant Raël, il y a quinze ans, à remplacer la croix par une spirale évoquant une galaxie.Aujourd'hui, retour en arrière: la croix gammée va réapparaître sur les affiches, les livres et les sites Internet du Mouvement, considéré comme une secte en France, notamment. Selon les raéliens, la suppression de la croix gammée «n'a pas permis d'éduquer les populations et de leur faire découvrir que ce symbole est celui des scientifiques qui nous ont créés.»Un motif vieux de 5000 ansMotif «vieux de 5000 ans», le svastika, un mot signifiant «il fait bon être» en langue sanskrite, doit être considéré comme un signe de paix et de chance, et non comme un symbole du nazisme, estiment les raéliens.Le retour de la croix gammée indigne la Coordination intercommunautaire contre le racisme et l'antisémitisme (CICAD). «Même si la croix gammée a d'autres significations, il faut être vraiment stupide ou naïf pour ne pas voir qu'en Europe elle rappelle immédiatement le IIIe Reich et le massacre de millions de personnes, juives et non juives, dénonce Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD. Les raéliens devraient redescendre sur terre. Quand on parle de symboles de paix, on peut penser à une colombe ou à un rameau d'olivier. Mais employer la croix gammée constitue une provocation, surtout associée à l'étoile de David. Je trouve cela profondément inacceptable.»Inacceptable, mais pas illégal en Suisse. Pour l'instant du moins: le Conseil fédéral prépare une modification du Code pénal, qui permettrait de punir l'utilisation des symboles à caractère raciste, au premier rang desquels la croix gammée nazie.Si ce texte entre en vigueur, Raël et ses adeptes pourraient être obligés de revenir à leur bonne vieille galaxie...
© Le Matin Online

UNE SECONDE FEMME ELUE AU CONSISTOIRE DU BAS-RHIN

STRASBOURG, 28 jan 2007 (AFP) - Une seconde femme élue au Consistoire israélite du Bas-Rhin
Une seconde femme a été élue dimanche lors du second tour au Consistoire israélite du Bas-Rhin, "bastion masculin" qui interdisait jusqu'alors toute candidature féminine, a-t-on appris auprès du Consistoire.
Deux semaines après l'élection au premier tour de Janine Elkouby, agrégée de lettres, Michèle Jablon-Israël, enseignante en histoire, a été élue avec 790 voix lors d'un scrutin destiné à pourvoir trois postes vacants.
"Nous sommes très contentes, ça nous donne raison de nous être battues", a commenté Mme Jablon-Israël.
"Cela prouve qu'il y avait une vraie attente de la communauté par rapport aux femmes et par rapport à une nouvelle génération", a-t-elle ajouté.
Francis Lévy (meilleur score avec 805 voix) a également été élu tandis qu'une incertitude demeurait dimanche soir sur le troisième siège.
Cette incertitude concerne notamment Jean Kahn, actuel président du Consistoire du Bas-Rhin et président du Consistoire de France, qui selon les résultats publiés dimanche soir, n'avait pas réussi à conserver son siège.
M. Kahn n'était pas joignable dans la soirée.
"Il y aura très probablement un nouveau recomptage, très certainement cette semaine pour ce siège-là", a-t-on indiqué auprès du Consistoire, soulignant toutefois que les élections de Mme Jablon-Israël et M. Lévy étaient acquises.
Des femmes de confession juive étaient parties en septembre dernier à l'assaut de ce "bastion masculin" où elles n'étaient admises qu'en tant qu'électrices, sans pouvoir être candidates.
Le Grand rabbin René Gutman, chef spirituel et membre du Consistoire, estimait que toute modification du règlement des élections menacerait le concordat par lequel l'Etat assure protection et financement des cultes en Alsace et en Moselle.
Le tribunal administratif (TA) de Strasbourg avait pourtant donné droit en septembre dernier à un recours de Mme Elkouby et enjoint au consistoire d'accepter sa candidature, pourtant refusée quelques semaines auparavant.
En décembre, suite à la décision du TA, une femme avait déjà été élue au consistoire du Haut-Rhin. Des femmes avaient déjà été élues dans des consistoires hors d'Alsace et de Moselle.

LE RETOUR DES JUIFS EN ROUMANIE

Le retour des juifs en Roumanie
LE MONDE 22.01.07 16h26 • Mis à jour le 22.01.07 16h27 BUCAREST CORRESPONDANCE
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a sonnerie de son téléphone mobile retentit au moment où il parle, dans un roumain parfait, sur sa ligne fixe. Jacob Fonea, homme d'affaires israélien installé à Bucarest, prend la communication. Les deux combinés collés à ses oreilles, il passe du roumain au yiddish sans la moindre trace d'accent.
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De son bureau, situé au quatrième étage d'un immeuble flambant neuf, il balaie du regard le quartier Primaverii (Printemps), ancien fief de la nomenklatura communiste. La villa préférée de feu le dictateur Nicolae Ceausescu se trouve à deux pas de là. Mais, dix-sept ans après la chute de la dictature, le communisme est bien mort en Roumanie. Le pays est entré dans l'Union européenne au 1er janvier.
"A Bucarest, je me sens chez moi comme à Haïfa, en Israël, affirme Jacob Fonea. La seule différence c'est qu'ici il n'y a pas les missiles du Hezbollah." Sa vie est partagée entre les fins de semaine, passées en Israël aux côtés de sa famille, et des séjours à Bucarest pour gérer les affaires. "Deux heures et demie de vol, quatre vols réguliers par jour, ça va", précise-t-il. Son groupe, Alpha - textiles, céramique, chimie et pétrochimie -, fait travailler environ 3 000 personnes et génère un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros. Même dans ses plus beaux rêves, l'ancien stomatologue, que ses employés continuent d'appeler "Monsieur le Docteur", n'aurait pu imaginer pareille réussite.
En 1965 - il avait 8 ans -, sa famille quitte la Roumanie, direction Israël. Les grands-parents ont été déportés et gazés à Auschwitz pendant la seconde guerre mondiale. Alliée de l'Allemagne nazie, la Roumanie s'est rendue coupable de la déportation d'au moins 400 000 juifs. Après la guerre, l'Etat communiste qui s'est installé les traitera comme une marchandise, empochant 10 000 dollars de "compensation" pour chaque juif en partance pour Israël. La Roumanie comptait 800 000 juifs avant la guerre ; en décembre 1989, lorsque le régime communiste est renversé, ils sont moins de 10 000. En Israël, les juifs d'origine roumaine sont autour de 500 000.
"Je suis revenu en Roumanie en 1990 aussitôt après la chute de la dictature, affirme le stomatologue converti au business. C'était le vide total, on ne trouvait rien. Les grandes sociétés n'osaient pas s'aventurer dans ce pays. J'ai commencé par importer des appareils de climatisation. Ceausescu ne supportait pas la "clim", et il n'y avait que six appareils dans un pays de 22 millions d'habitants. Il interdisait aussi les contraceptifs, se souvient-il. Les pharmacies ont été très vite privatisées, mais je ne pouvais pas faire face aux commandes. Le principal problème était qu'on ne pouvait convertir l'argent roumain en devises pour le sortir du pays. Alors j'ai investi dans les textiles et j'ai misé sur l'exportation. J'avais 32 ans, j'étais un jeune loup passionné des affaires."
L'aventure de Jacob Fonea n'est pas singulière. Les enfants de l'Holocauste sont nombreux à revenir dans un pays jadis déserté par leurs parents pour d'excellentes raisons. On compte aujourd'hui en Roumanie environ 3 500 entreprises israéliennes et 15 000 hommes d'affaires juifs qui ont injecté dans ce pays autour de 2 milliards d'euros. Agroalimentaire, haute technologie, industrie militaire, banques et bâtiment sont leurs domaines d'investissement privilégiés. " C'est une deuxième génération de juifs qui se sentent attachés à la terre natale de leurs parents, explique Aurel Vainer, député et président de la communauté juive de Roumanie. Ils parlent le roumain et ils ont la capacité financière pour intervenir sur ce marché. Dans le monde des affaires, le contact direct est essentiel si l'on veut saisir les nuances. Dans le business, ce sont les nuances qui comptent."
Dans la politique aussi, est-on tenté de dire. Les relations entre Bucarest et Israël ont toujours été "spéciales". Même à l'époque communiste, la Roumanie était le seul pays du bloc soviétique à cultiver des relations diplomatiques assez étroites avec l'Etat juif. Aujourd'hui, les deux pays sont liés par vingt-trois accords économiques concernant le libre-échange et garantissant les investissements.
"Les juifs ont cru dans l'avenir de ce pays, explique Jose Iacobescu, président de la Chambre de commerce et d'industrie roumano-israélienne. C'est pour cela qu'ils ont investi ici. Quand je regarde en arrière, il me semble que j'ai vécu un miracle." Lorsque la dictature est tombée, M. Iacobescu était ingénieur automobile. Tout de suite, il est allé voir l'attaché commercial de l'ambassade d'Israël à Bucarest et a proposé la création de la chambre de commerce qu'il préside. "Le gouvernement roumain s'est montré coopératif et a sorti une ordonnance d'urgence pour nous donner le feu vert, se souvient-il. C'était la première chambre de commerce bilatérale après la chute du communisme. Nous avons pu accélérer les investissements juifs en Roumanie, mais il faut dire que ce pays présente aujourd'hui de grands avantages pour les étrangers."
Introduit en 2005, le taux unique d'imposition - 16 % sur le profit des sociétés et les revenus des employés, quels que soient leurs niveaux - a simplifié la fiscalité et rassuré les investisseurs. Résultat : alors qu'en quatorze années, entre 1990 et 2004, la Roumanie n'avait attiré que 14 milliards d'euros d'investissements étrangers, en deux ans - 2005 et 2006 - elle en a obtenu au moins 15 milliards.
"Aujourd'hui, estime Jose Iacobescu, il y a très peu d'antisémitisme en Roumanie." Mais dans un pays qui a sérieusement failli déraper dans un nationalisme étroit et intolérant au début des années 1990, la prudence reste de mise. Quand ils débarquent à l'aéroport de Bucarest, les hommes affaires juifs ne se précipitent pas pour mettre une kippa. Le pays compte encore quelques organisations d'extrême droite antisémites qui ne cessent de dénoncer le "danger juif". Ainsi le parti extrémiste Romania Mare (La Grande Roumanie), qui a eu le vent en poupe dans les années 1990. Depuis 2000 pourtant, année où la Roumanie a entamé les négociations d'adhésion à l'UE, les poussées "patriotardes" se sont calmées. "Entre-temps, le pays a décidé d'affronter son histoire et l'Holocauste, assure Rodica Radian-Gordon, ambassadrice d'Israël à Bucarest, elle aussi d'origine roumaine. La reconnaissance officielle de l'Holocauste, une journée commémorative annuelle de cet événement, les nouveaux manuels scolaires et un futur Mémorial de la déportation ont changé la donne."




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Le 24 octobre 2006, le groupe Leumi, deuxième réseau bancaire d'Israël, s'est installé en Roumanie. "Le milieu bancaire est très conservateur, précise Arnon Arbel, conseiller économique à l'ambassade d'Israël. Une banque comme Leumi ne s'installe dans un pays qu'après une analyse très poussée du marché. La Roumanie connaît actuellement le taux de croissance le plus élevé d'Europe, et ce pays servira de tête de pont entre les sociétés israéliennes et l'Europe centrale. Leumi est une banque d'investissements très puissante qui va attirer les grandes entreprises israéliennes sur le marché roumain."
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Les relations économiques entre Israël et la Roumanie ne sont pas à sens unique. Si les enfants de l'Holocauste viennent à Bucarest, les enfants de la dictature roumaine vont aussi en Israël. Environ 200 000 Roumains sont partis travailler en Terre sainte, la plupart dans le bâtiment. De retour chez eux, ils possèdent non seulement un pécule, mais ils ont acquis une certaine connaissance de l'hébreu, ce qui fait l'affaire des entreprises israéliennes à la recherche de main-d'oeuvre qualifiée dans les Carpates.
Problème : dès avant 2007, la perspective d'adhésion à l'UE a littéralement bousculé l'économie roumaine. Depuis 2002 déjà, les citoyens roumains circulent sans visa dans l'espace Schengen de l'Union, et environ deux millions et demi d'entre eux y sont partis travailler. Du coup, un nombre grandissant d'entreprises locales sont confrontées à une pénurie de main-d'oeuvre. Certaines d'entre elles en sont venues à embaucher des Chinois, moins exigeants sur les salaires. "Je suis obligé de transférer deux unités de production d'une de mes entreprises de textile en Moldavie ex-soviétique, déclare Jacob Fonea. Mon problème est que je ne trouve plus assez d'employés roumains pour produire les pull-overs que j'exporte dans l'Union européenne."
L'ancien stomatologue dévoile le secret très personnel de son succès : "Ce pays m'a toujours fait l'effet de déjà-vu." Israël et la Roumanie, selon lui, ont un peu vécu la même histoire économique, à une vingtaine d'années de distance. "M. le Docteur" a connu la libéralisation et l'inflation à 400 % l'an en Israël. La Roumanie a suivi le même processus. "Quand je suis arrivé à Bucarest, j'ai retrouvé les mêmes problèmes que ceux que j'avais connus en Israël dans mon adolescence. C'était un grand avantage par rapport aux autres investisseurs. Les juifs ont tout de suite compris que la Roumanie allait décoller parce qu'ils étaient passés par là." Après avoir allumé une énième cigarette, Jacob Fonea philosophe. "On est stressé jusqu'à ce qu'on gagne les deux premiers millions d'euros. Et puis, quand on arrive à 100 millions de chiffre d'affaires, l'argent ne nous intéresse plus. Aujourd'hui, c'est la passion qui me retient dans le business, car je veux laisser quelque chose derrière moi dans ce pays qui m'a tant donné."

LES INTERNAUTES BELGES RACISTES RISQUENT GROS

Judiciaire
Les internautes racistes risquent grosG.M.Mis en ligne le 25/01/2007- - - - - - - - - - -
Un rap antisémite est à l'origine d'une plainte de trois élus bruxellois.La justice a, dans un premier temps, éconduit ces citoyens indignés. Mais elle vient de leur donner raison dans un important arrêt de principe.
Début février 2005, les internautes pouvaient découvrir sur la toile un rap au contenu édifiant. Intitulée "Nique les juifs", la chanson comprenait des rimes du style : "Si tu vois un juif dans la rue, tu le cognes, il faut les persécuter et les mettre à nos pieds. Hitler, ce taré déterminé a compris qu'il fallait tous les gazer, comme des putains de cafards, les écraser jusqu'au dernier..."
Considérant que ces paroles constituaient une incitation à la haine et un appel au crime dirigé contre les membres de la communauté juive, Viviane Teitelbaum, Jacques Simonet et Didier Gosuin, trois députés bruxellois MR, décidaient, le 8 mars 2005, de porter plainte avec constitution de partie civile.
Cette plainte vient d'être reconnue recevable par la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bruxelles.
Son arrêt, qu'on peut qualifier de principe, tombe cependant après que la chambre du conseil de Bruxelles, suivant en cela le parquet, avait jugé la plainte irrecevable, dans une ordonnance rendue le 28 avril 2006, qui avait profondément choqué les plaignants.
L'action de ces derniers était dirigée contre les personnes (inconnues à ce jour) ayant agi en qualité d'auteur, d'interprète, d'éditeur et de distributeur du texte litigieux ainsi que contre les opérateurs et serveurs ayant permis la diffusion sur Internet de cette chanson.
Elle s'appuyait sur la loi de 1891 portant répression de la provocation de commettre des crimes et des délits, sur celle de 1981 tendant à réprimer le racisme et la xénophobie, et sur une autre de 1995 réprimant le négationnisme et le révisionnisme.
La chambre du conseil avait débouté les trois élus, estimant qu'ils ne pouvaient invoquer un intérêt direct et personnel. Le ministère public avait requis en ce sens.
Mme Teitelbaum et MM. Simonet et Gosuin, conseillés par Mes Véronique Laurent et Thierry Van Nerom, estimaient, au contraire, qu'en tant que citoyens, ils subissaient un dommage lié à la menace que le contenu de la chanson faisait courir à toute société démocratique. Qu'ils soient mandataires publics ou non, qu'ils soient d'origine juive ou non n'ayant pas d'importance en l'espèce.
Une belle victoire
La chambre des mises les a suivis, considérant d'abord que celui qui se prétend lésé peut se constituer partie civile devant un juge d'instruction sans qu'il soit tenu d'apporter à ce stade de la procédure la preuve de son préjudice ou de son ampleur. Il suffit qu'il démontre la vraisemblance du dommage pouvant résulter de l'infraction.
Elle dit ensuite que les parties civiles avaient un intérêt personnel à agir dès lors qu'elles pouvaient se sentir personnellement lésées par les propos tenus dans la chanson.
Elle ajoute que la circonstance qu'un nombre élevé de personnes pourrait se constituer partie civile est indifférente. Elle affirme encore que tout citoyen pressentant l'existence d'une menace démontre la vraisemblance du dommage qu'il peut personnellement subir et qu'il importe peu que ce citoyen soit un mandataire public ou d'origine juive.
Mais la chambre des mises va plus loin. Elle dit aussi, contrairement à ce qui avait été soutenu, qu'aucune disposition légale n'empêche le ministère public d'agir, à défaut d'une plainte préalable de la personne lésée. Dans ces matières, le parquet peut donc agir d'office. Ce n'est évidemment pas sans intérêt.
Bref, la chambre des mises déclare l'appel recevable et fondé et renvoie le dossier de la procédure au procureur général.
Il sera difficile d'identifier les auteurs et on est encore loin d'un jugement sur le fond, mais ce qui vient de se passer constitue, commente Me Van Nerom, une belle victoire sur les plans juridique et éthique.
et
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MENDES FRANCE MORALE ET POLITIQUE

Critique
Pierre Mendès France : la morale et la politique
LE MONDE DES LIVRES 25.01.07 17h55 • Mis à jour le 25.01.07 17h55
omment devient-on un mythe politique ? Pour de Gaulle la réponse est simple : le 18-Juin, la Ve République, la guerre d'Algérie... Pour Pierre Mendès France, presque son contemporain, la toise n'est pas la même. Il n'a gouverné la France que sept mois et dix-sept jours et il s'est souvent trompé : tiède européen, antigaulliste primaire après 1958, planificateur rigide... Mais il y a tout le reste : le caractère, le courage, la morale en politique. Des vertus qui ont autant servi que desservi Mendès de son vivant et lui assurent une place à part au panthéon de la République. Il aurait eu 100 ans le 11 janvier et, si le mythe perdure, le souvenir de ce qu'il fut et fit s'est estompé. Pour se remémorer cet itinéraire singulier, il faut lire la biographie d'Eric Roussel, leçon d'histoire sur un siècle qui n'est plus et sujet de réflexion sur l'exercice du pouvoir. L'actualité s'y prête.
Biographe de Jean Monnet, Pompidou et de Gaulle (1), Eric Roussel ne s'était pas encore aventuré du côté de la gauche. Il le fait d'un regard neuf, non dénué d'admiration, avec la bonne focale, à la fois large et proche, qui éclaire l'homme intime et justifie sa place dans l'histoire.
Une mise au point s'imposait. Depuis le Pierre Mendès France de Jean Lacouture, il y a vingt-cinq ans (2), l'historiographie de "PMF" s'est sensiblement enrichie. Eric Roussel a consulté des archives inédites ou négligées et il a interrogé des témoins qui n'avaient pas tout dit. Cette mise à plat trace le portrait d'un homme à la sensibilité à fleur de peau (ses larmes à l'Elysée le jour de l'entrée en fonctions de François Mitterrand) et au caractère inflexible qui allaient de pair avec un adroit pragmatisme.
On saisit mal la psychologie de Mendès si l'on ne sait pas qu'il était juif - ses adversaires ne manquaient pas de le lui rappeler. Et si l'on néglige sa réussite précoce - avocat à 22 ans, député à 25, sous-secrétaire d'Etat à 31. Elle le conforta tôt dans la conviction d'avoir un destin et lui donnait parfois le sentiment d'avoir raison contre tous, malgré la simplicité de ses manières, qui n'était pas feinte.
Né à Paris, rue de Turbigo, dans un quartier où son père possédait une affaire de confection pour dames, Pierre Isaac Isidore Mendès France s'imprègne jeune des valeurs familiales. Peu croyants, guère pratiquants, ses parents, encore sous le coup de l'affaire Dreyfus, lui inculquent le culte des Lumières et de la République. Ce sera sa religion. Pas une seconde il n'envisage de succéder à son père derrière le comptoir familial. Déjà il rêve d'une carrière à la Disraeli. Passionné d'économie, il choisit finalement le barreau, l'antichambre du pouvoir sous la IIIe. Il se fait vite remarquer au Parti radical, auquel il a adhéré parce que l'histoire de celui-ci se confond avec celle de la République. Député de l'Eure en 1932, maire de Louviers en 1935, sous-secrétaire d'Etat au Trésor dans le deuxième cabinet Blum en 1938, le voilà lancé.
Arrêté par le gouvernement de Vichy sous un prétexte fallacieux et infamant - on l'accuse de désertion -, condamné à six ans d'emprisonnement, il fait face avec stoïcisme à la grande épreuve de sa vie (3). Ce n'est pas l'élu républicain que Vichy poursuit mais le juif, il le sait. Ses lettres à Lily Cicurel, épousée en 1933, qu'exhume Eric Roussel, dépeignent un Mendès amoureux, inquiet du sort de ses deux fils, en même temps qu'impatient de laver son honneur.
Il s'évade, passe par le Portugal et rejoint Londres, où de Gaulle le reçoit aussitôt. Séduit sinon conquis, Mendès perçoit immédiatement "la dimension exceptionnelle" du général, écrit Eric Roussel. Son ralliement est une aubaine pour le chef de la France libre soupçonné à gauche de bonapartisme. Mais l'ancien ministre radical ne reste pas à Londres. Le "déserteur" veut se battre. Affecté au groupe d'aviation Lorraine, il participe à treize missions de bombardement. Ce n'est que plus tard, sur l'insistance de De Gaulle, qu'il le rejoindra à Alger comme commissaire aux finances.
LIBERTÉ DE TON
Ministre de Blum, ministre du général à la Libération, Français libre s'il en est... Eric Roussel montre à quel point ces années-là ont façonné Mendès : liberté de ton et de comportement, rigueur économique, refus des compromis. Tandis que la IVe République s'installe dans la facilité, Mendès fait bientôt figure de recours. Son heure sonne le 17 juin 1954, lorsqu'il est élu président du conseil. Les caciques, dont il dérange les habitudes, ont juré sa perte et il n'occupe le poste que brièvement, jusqu'au 5 février 1955. Le temps d'entrer dans la légende : la paix en Indochine, l'autonomie interne accordée à la Tunisie, l'enterrement de la Communauté européenne de défense, la création de l'Union de l'Europe occidentale...
Son passage à Matignon est bref mais le mendésisme - il n'aimait pas ce mot - est né. Mauriac, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Françoise Giroud, à L'Express, sont les propagandistes de cette nouvelle mystique. Toute une génération se reconnaît en lui, qui aspire à moderniser la République.
Elle plébiscite Mendès, mais c'est de Gaulle qui survient en 1958. "PMF" se dresse aussitôt contre lui. Il ne lui pardonne ni son arrivée au pouvoir sous la pression des factieux d'Alger, ni les nouvelles institutions - Mendès est un parlementariste viscéral -, ni même la main tendue à l'Allemagne d'Adenauer.
Ses électeurs de l'Eure le congédient, il en est meurtri. Malgré un bref retour à l'Assemblée en 1967-1968, il n'exercera plus qu'un magistère moral, avec à ses côtés Marie-Claire Servan-Schreiber, épousée en 1971. A lire Eric Roussel, on se dit que, sans la haute idée qu'il se faisait de la République, c'est lui, et non Mitterrand, qui serait entré à l'Elysée.
PIERRE MENDÈS FRANCE d'Eric Roussel. Gallimard, "NRF Biographies", 608 p., 29 €.
(1) Réédité en deux volumes chez Perrin ("Tempus", en librairie le 1er février).(2) Disponible en poche, Le Seuil, "Points".(3) Lire à ce sujet Un tribunal au garde-à-vous : Le procès de Pierre Mendès France, de Jean-Denis Bredin (Fayard, 2001).
Signalons aussi la réédition de Choisir : une certaine idée de la gauche, de Pierre Mendès France, conversations avec Jean Bothorel. Préface de Jean Daniel, avant-propos de François Hollande. Fayard, "Témoignages pour l'Histoire", 418 p., 22 €.

LA RESOLUTION DE L'ONU NE CITE PAS L'IRAN

L'Onu harponne le révisionnisme sans citer l'Iran
La négation de l'Holocauste est condamnée moralement par l'Assemblée générale de l'Onu.LOOS,BAUDOUIN
samedi 27 janvier 2007, 09:52
A lors que, en Israël et ailleurs, d'aucuns s'inquiètent d'un éventuel succès croissant des thèses négationnistes, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi à New York par consensus, sans vote, donc, une résolution condamnant « sans réserve toute négation de l'Holocauste ». Promue par les Etats-Unis, cette résolution avait reçu un accueil favorable dès mardi, quand le brouillon a été présenté aux délégations à l'ONU, puisque plus de cent pays avaient accepté de la parrainer.
La résolution adoptée ce vendredi se garde bien de cibler des pays nommément, bien que le comportement de l'Iran se trouvât sans aucun doute dans tous les esprits
. Elle appelle les membres de l'ONU « à rejeter toute négation de l'Holocauste comme fait historique », soulignant qu'« ignorer la réalité historique de ces événements terribles augmente le risque qu'ils se répètent ».
La mission israélienne auprès de l'organisation mondiale s'était démenée ces dernières semaines pour obtenir un soutien massif, mais le résultat, le consensus, dépasse toute espérance. Pour autant, peut-on en déduire que la condamnation morale du révisionnisme est apparue comme unanime ? Non.
Certes, l'ensemble du monde arabe l'a approuvée, même si parmi les sièges vides on retrouva l'Arabie Saoudite, le Soudan et la Syrie. L'Iran, de son côté, n'a pas cherché à compromettre l'adoption du texte. Toutefois, le pays du président Ahmadinejad a marqué sa différence en estimant que la résolution était « un exercice politique qu'Israël pourra exploiter contre les Palestiniens ».
Le porte-parole de la mission américaine aux Nations unies, avait expliqué lundi à New York que l'objectif du texte était de « rendre parfaitement clair que nier ou minimiser l'importance de l'Holocauste est inacceptable si l'on veut être membre de l'ONU ». Le représentant américain au Conseil de sécurité a été plus direct vendredi : « L'Iran se retrouve seul, isolé, contre la communauté internationale », a déclaré Alejandro Wolff.
L'ambassadeur israélien Dan Gillerman ne s'est pas fait prier pour enfoncer le clou : « Au moment où les nations du monde se retrouvent ici pour affirmer le caractère historique de l'Holocauste avec l'intention de ne plus jamais autoriser un génocide, un membre de cette assemblée est en train d'acquérir des capacités [nucléaires, NDLR] pour en perpétrer un lui-même ».
On sait que Mahmoud Ahmadinejad s'est fait notamment remarquer depuis un an et demi par ses déclarations sur le « mythe » de l'Holocauste. Une conférence s'est même tenue à Téhéran, en décembre, qui rassembla une brochette de négationnistes de tous poils, soixante-sept en tout, provenant de trente pays. C'est aussi en Iran qu'avait été organisé l'année dernière un concours de caricatures sur l'Holocauste d'un goût considéré un peu partout dans le monde comme exécrable.
Mais, s'agissant de l'Iran, les choses se révèlent plus complexes qu'il n'apparaît au premier abord. Ainsi, l'Iran faisait partie des cent quatre nations qui avaient adopté le 1 er novembre 2005 la désignation du... 27 janvier, c'est-à-dire ce jour même, comme date commémorative de la mémoire des victimes de l'Holocauste, vote qui avait été considéré comme historique en Israël.
recommander
imCe vendredi à Davos, par ailleurs, l'ex-président iranien Mohammad Khatami a, exceptionnellement donné une interview à un journal israélien dans laquelle il a eu ces paroles : « Je condamne fermement la tenue de cette conférence. La Shoah contre le peuple juif a été l'atteinte la plus grave commise contre l'humanité à notre époque. Il n'y a aucun doute sur le fait qu'elle se soit produite. Elle est sans précédent et ne peut être comparée à rien d'autre. »

PSG CONFIRMATION DU CLIMAT DE VIOLENCE RACISTE

Le témoignage du policier auteur du coup de feu contre un supporteur du PSG
LE MONDE 27.01.07 08h38 • Mis à jour le 27.01.07 08h38
n corps allongé sur le bitume, à Paris, le 23 novembre 2006, les paumes tournées vers le ciel. Et cette constatation, sèchement rapportée par un enquêteur : "Au-dessous de la gorge, notons la présence d'un orifice d'environ 1 centimètre de diamètre." Ce corps sans vie, aux abords de la place de la Porte-de-Saint-Cloud, c'est celui de Julien Quemener, un jeune supporteur du PSG.
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Le projectile fatal a été tiré par un Sig-Sauer, l'arme administrative d'Antoine Granomort, un policier de 32 ans plongé bien malgré lui, cette nuit-là, dans l'ultraviolence, sur fond d'antisémitisme et de vandalisme. "Mon client tente aujourd'hui de se remettre de ce drame, a indiqué Me Florence Rault, son avocate. Il s'est retrouvé confronté à une situation extrême, on en voulait à sa vie, il a agi en état de légitime défense, tout le prouve dans le dossier." Entendu, en qualité de témoin assisté, par le juge d'instruction, M. Granomort a livré le récit circonstancié de cette soirée du 23 novembre 2006.
Au Parc des Princes, le PSG affronte l'équipe d'Hapoël Tel-Aviv en coupe d'Europe. Antoine Granomort, lui, écoute le match à la radio, dans sa Peugeot Expert banalisée. Titularisé en avril 2005, affecté à la brigade des réseaux ferrés, sa mission, ce soir-là, est d'attendre ses collègues qui patrouillent dans le métro. Un homme ordinaire, ce Granomort, grand et métissé, même s'il a déjà eu quelques démêlés avec la police : une affaire d'outrage et de rébellion en 2003, puis une procédure pour "dénonciation d'un délit imaginaire et vol", qui sera jugée par le tribunal correctionnel de Paris, au mois de mars.
"SALES JUIFS"
Le match se termine par une victoire 4-2 de l'Hapoël Tel-Aviv. Les supporteurs des deux camps quittent le stade. "Nous cherchions le métro, se souvient devant les policiers Yaniv Hazout, 21 ans, venu encourager Tel-Aviv. De chaque côté de la rue se trouvaient des supporteurs parisiens qui lançaient des injures à caractère antisémite (…). Ils disaient "sales juifs (…). Des supporteurs parisiens se sont mis à nous suivre et à courir derrière nous. Ils voulaient nous agresser."
Le jeune homme s'enfuit, pourchassé par plusieurs dizaines de fans du PSG. "J'ai vu un jeune qui courait sur le rond-point, décrit Antoine Granomort, il était poursuivi par une vingtaine de jeunes qui avaient le bas du visage masqué par des écharpes du PSG." Il sort de son véhicule, rattrape Yaniv Hazout, s'interpose. Il n'a pas de brassard "police". Sa carte tricolore est restée au fond de sa sacoche. "J'ai dit à la personne poursuivie : Je suis policier, mets-toi derrière moi.
Et j'ai dit aux suppporteurs qui étaient vraiment à côté de moi, à 1 ou 2 mètres : Je suis fonctionnaire de police, reculez. (…) Ceux-ci ont continué à avancer sur moi, ils hurlaient et me menaçaient avec leurs ceintures, qu'ils utilisaient comme des fouets. J'ai entendu : On va le tuer. J'ai alors saisi ma bombe lacrymogène." M. Granomort projette du gaz sur les agresseurs, puis tente de se rapprocher de l'église de la porte de Saint-Cloud. Il a dégainé son pistolet automatique depuis quelques secondes déjà. "J'ai mis l'arme sur ma poitrine et mettais en joue quand une personne s'approchait trop près de moi." Sa "poire", c'est-à-dire sa radio de service, ne fonctionne pas. Il est seul, avec Yaniv Hazout dans son dos, face à une foule, maintenant, de "100 à 150 personnes complètement excitées", qui hurlent : "On va vous tuer, on va vous niquer." Son récit est corroboré par plusieurs témoins interrogés par les policiers."UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT"
"Le Noir [Antoine Granomort] a crié Je suis de la police dix ou vingt fois", assure Romain D. Un premier coup est porté au visage du policier.
Puis un deuxième. "Il s'est pris un coup de poing d'un des hommes qui était dans la foule, dans le visage, témoigne Mehdi C. Il s'est pris un coup de pied chassé, le coup a été porté au ventre, le policier est tombé sur les fesses." Le premier coup fait aussi tomber les lunettes d'Antoine Granomort, myope et astigmate. "Alors que j'essayais de me relever, n'ayant plus mes lunettes et voyant donc trouble, j'ai vu une masse sombre, bleu marine ou noire, j'ai eu l'impression que c'était une personne qui sautait sur moi (…), j'ai tiré car j'ai senti que j'allais y passer (…), pour moi, c'était une question de vie ou de mort (…), j'ai agi en légitime défense, ils allaient me lyncher moi et la personne que je protégeais (…), j'étais persuadé que les jeunes voulaient m'achever et me tuer." Etait-il debout, ou à moitié allongé, lorsqu'il a fait feu? "J'étais au sol, je me suis relevé et, en me relevant, j'ai tiré un coup de feu en direction du jeune homme." Ce dernier avait "armé son pied pour me frapper alors que j'étais au sol", assure M. Granomort. Les médecins légistes, cités dans le rapport de synthèse de l'inspection générale des services (IGS) du 25 novembre 2006, ont fait état d'une trajectoire du projectile de "haut en bas". Yaniv Hazout était situé juste derrière le policier : "Le policier s'est relevé, a pointé son arme vers la foule à 60° en l'air et a tiré un coup." Un seul coup de feu, c'est désormais établi, mais qui tue Julien Quemener et blesse sérieusement Mounir Boujaer, un deuxième supporteur du PSG.
La foule gronde, menaçante. M. Granomort et Yaniv Hazout parviennent à se réfugier au restaurant McDonald's, dont les vitres sont brisées. Les clients, apeurés, se réfugient au premier étage, puis dans les toilettes de l'établissement. Les insultes racistes fusent. "Les agresseurs criaient : Le Pen président , dit MehdiC., La France aux Français, c'étaient des supporteurs de la tribune Boulogne." Eric Z., un consommateur présent au McDo, entend "des individus crier Ici, c'est bleu blanc rouge ". Romain D., lui, raconte qu'ils "faisaient des signes nazis comme le salut, ils criaient sale Nègre à l'intention du policier". Marc T. a entendu la phrase scandée par les jeunes : "On va se faire ce feuj." Antoine Granomort confirme : "Les jeunes disaient : On va le niquer le négro. Ils disaient : Sors, on va te tuer. Ils voulaient frapper un juif ou un policier, c'était manifeste, j'étais terrorisé, je pensais que nous allions mourir (…) j'ai entendu : 'Le négro, on va le cramer', ainsi que des hou hou qui ressemblaient à des cris de singes." Ils se retrouvent à une vingtaine dans les toilettes. Antoine Granomort tient la foule en respect avec son arme, contient tant bien que mal les agresseurs armés de battes de base-ball, de panneaux de signalisation, de bouteilles en verre. Il parvient enfin à joindre ses collègues, avec son téléphone portable. Les jeunes s'enfuient quand ils entendent les premières sirènes de police.
Antoine Granomort est placé en garde à vue. "Pour moi, c'était soit lui, soit la foule, il a eu du courage", témoigne Mehdi C. "Le policier a été un grand homme ce soir", avance Romain D. "Je pense qu'il m'a sauvé la vie", témoigne Jordan A., réfugié dans le McDonald's. "Je regrette qu'il y ait eu un mort, conclut Antoine Granomort, mais je ne pouvais pas faire autrement."
Les médecins qui ont examiné le policier ont indiqué que les lésions constatées étaient "compatibles avec les violences alléguées". Me Gilbert Collard, l'avocat de Mounir Boujaer, ne partage pas cet avis médical. "Je suis très étonné qu'on invoque la légitime défense dans une situation où il est démontré qu'aucun coup n'a été porté, a indiqué au Monde Me Collard. En effet, les médecins légistes, lors d'un deuxième examen, n'ont pas constaté de traces correspondant aux coups que M. Granomort affirme avoir reçus." L'IGS, elle, a conclu que le "comportement agressif et violent du groupe de supporteurs pouvait légitimement lui [M. Granomort] permettre de penser qu'il était effectivement en danger". Jeudi 25 janvier, la Préfecture de police de Paris a autorisé la réouverture de la partie basse de la tribune Boulogne du Parc des princes, fermée depuis la mort de Julien Quemener .
Gérard Davet


L'ONU ADOPTE UNE RESOLUTION CONDAMNANT LE NEGATIONNISME

L'ONU adopte une résolutioncondamnant le négationnisme
Les Nations unies ont adopté vendredi une résolution condamnant la négation de la Shoah. Seul l'Iran s'y est opposé.

Le siège de l'Onu à New York (AP)
A la veille de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi 26 janvier une résolution condamnant la négation de la Shoah. Seul l'Iran s'y est opposé, estimant qu'il s'agit d'une tentative des Etats-Unis et Israël d'instrumentaliser l'atrocité de ce crimes dans leur propre intérêt politique.
La résolution, proposée par Washington et approuvée par consensus, "condamne sans réserve toute négation de l'Holocauste".
La résolution ne vise aucun pays en particulier, mais les Etats-Unis et Israël ont estimé que l'Iran devrait en prendre note, surtout après la conférence sur la Shoah à caractère négationniste qu'il avait organisée le mois dernier
.
Mais le représentant iranien a maintenu vendredi la position de son pays selon laquelle l'étendue de la Shoah devrait être examinée de plus près.
"Seule une étude objective de ce qui est arrivé dans le passé peut garantir que de tels crimes ne se reproduiront jamais", s'est justifié Hossein Gharibi, accusant Israël de "tenter d'exploiter les souffrances du peuple juif dans le passé pour couvrir les crimes qu'il a perpétré ces six dernières décennies contre les Palestiniens".

Une position qui selon les Etats-Unis et Israël ne fait qu'approfondir l'isolation de l'Iran, frappé de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU pour son refus de suspendre son programme nucléaire.

Devoir de mémoire

"Alors que les nations du monde se réunissent ici pour affirmer l'historicité de l'Holocauste avec l'intention de ne plus jamais permettre un génocide, un membre de cette assemblée est en train d'acquérir les capacités d'en réaliser un lui-même", a déclaré l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU, Dan Gillerman, rappelant que le président iranien a déclaré par le passé qu'Israël devrait être "rayé de la carte".
De son côté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé au devoir de mémoire face à cette "tragédie unique indéniable" afin que "les nouvelles générations connaissent cet événement historique".
"Le travail de mémoire rend hommage à ceux qui ont péri; mais il joue aussi un rôle vital pour nos efforts visant à barrer la route à la cruauté humaine", a-t-il déclaré dans un communiqué à l'occasion de la deuxième cérémonie commémorative de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, samedi.
"De plus, cela constitue une réponse essentielle à ces individus malavisés qui prétendent que l'Holocauste n'a jamais eu lieu ou a été exagéré", a-t-il rajouté, sans citer le régime iranien

TEMOIGNAGE DU POLICIER DU PARC DES PRINCES

Les révélations de L'Equipe MagDeux mois après le drame de la porte de Saint-Cloud qui avait vu un policier tuer un supporter du Paris-Saint-Germain alors qu'il tentait de protéger d'une meute de hooligans un spectateur du match PSG-Hapoël Tel-Aviv dont le seul tort était d'être juif, L'Equipe Magazine du 27 janvier révèle le contenu du dossier judiciaire. Les dépositions du gardien de la paix Antoine Granomort devant l'IGS (la «police des polices») puis face au juge chargé de l'enquête permettent de retracer le déroulement de cette dramatique soirée du 23 novembre 2006, qui a coûté la vie à Julien Quemener. «Après que j'ai dit au groupe de supporters de reculer, ceux-ci ont continué à avancer sur moi, ils hurlaient et me menaçaient avec leurs ceintures qu'ils utilisaient comme des fouets. Ils continuaient à vociférer des insultes, telles que "fils de pute", "enculé", ainsi que des menaces. J'ai entendu : "On va le tuer."», a raconté Antoine Granomort.




Le gardien de la paix affirme que deux de ses collègues ont refusé de l'aider : « Ils étaient debout, devant leur voiture de service. Ils n'ont rien fait pour me porter assistance ». Le policier a ensuite été frappé et mis à terre par les hooligans : «Alors que j'essayais de me relever, n'ayant plus mes lunettes et voyant donc trouble, j'ai vu une masse sombre, bleu marine ou noire, se diriger vers moi [...] C'est alors que j'ai fait feu avec mon arme en un tir de riposte, j'ai tiré car j'ai senti que j'allais y passer [...] Je suis persuadé que si je n'avais pas tiré, les jeunes nous auraient tués à coups de pied, de poing, ou de tesson de bouteille. Ils voulaient frapper un juif ou un policier, c'était manifeste. J'étais terrorisé, je pensais que nous allions mourir.» Antoine Granomort se souvient également avoir entendu des slogans racistes et d'autres favorables à Jean-Marie Le Pen. L'Equipe Magazine publie également des extraits des dépositions des dizaines de témoins interrogés par l'IGS, qui ont confirmé la version d'Antoine Granomort, ainsi que les déclarations de Mounir Boujaer (blessé par la balle qui a tué Julien Quemener), le seul à affirmer que le policier n'a été ni menacé, ni frappé, ni insulté.

TEMOIGNAGE DU POLICIER DU PARC DES PRINCES

Les révélations de L'Equipe MagDeux mois après le drame de la porte de Saint-Cloud qui avait vu un policier tuer un supporter du Paris-Saint-Germain alors qu'il tentait de protéger d'une meute de hooligans un spectateur du match PSG-Hapoël Tel-Aviv dont le seul tort était d'être juif, L'Equipe Magazine du 27 janvier révèle le contenu du dossier judiciaire. Les dépositions du gardien de la paix Antoine Granomort devant l'IGS (la «police des polices») puis face au juge chargé de l'enquête permettent de retracer le déroulement de cette dramatique soirée du 23 novembre 2006, qui a coûté la vie à Julien Quemener. «Après que j'ai dit au groupe de supporters de reculer, ceux-ci ont continué à avancer sur moi, ils hurlaient et me menaçaient avec leurs ceintures qu'ils utilisaient comme des fouets. Ils continuaient à vociférer des insultes, telles que "fils de pute", "enculé", ainsi que des menaces. J'ai entendu : "On va le tuer."», a raconté Antoine Granomort.




Le gardien de la paix affirme que deux de ses collègues ont refusé de l'aider : « Ils étaient debout, devant leur voiture de service. Ils n'ont rien fait pour me porter assistance ». Le policier a ensuite été frappé et mis à terre par les hooligans : «Alors que j'essayais de me relever, n'ayant plus mes lunettes et voyant donc trouble, j'ai vu une masse sombre, bleu marine ou noire, se diriger vers moi [...] C'est alors que j'ai fait feu avec mon arme en un tir de riposte, j'ai tiré car j'ai senti que j'allais y passer [...] Je suis persuadé que si je n'avais pas tiré, les jeunes nous auraient tués à coups de pied, de poing, ou de tesson de bouteille. Ils voulaient frapper un juif ou un policier, c'était manifeste. J'étais terrorisé, je pensais que nous allions mourir.» Antoine Granomort se souvient également avoir entendu des slogans racistes et d'autres favorables à Jean-Marie Le Pen. L'Equipe Magazine publie également des extraits des dépositions des dizaines de témoins interrogés par l'IGS, qui ont confirmé la version d'Antoine Granomort, ainsi que les déclarations de Mounir Boujaer (blessé par la balle qui a tué Julien Quemener), le seul à affirmer que le policier n'a été ni menacé, ni frappé, ni insulté.
Manifestations ultranationalistes en Russie

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MOSCOU (Reuters) - Des ultranationalistes russes ont défilé dimanche dans plusieurs villes de Russie sous des slogans tels que "Gloire à la Russie!" et "Fascisme juif! Il n'y a rien de plus effrayant", une manifestation dénoncée pour sa tonalité raciste par des défenseurs des droits de l'homme.
Quelque 200 militants et skinheads vêtus de blousons de cuir noir et chaussés de godillots ont multiplié les saluts nazis tandis que les organisateurs hurlaient des slogans nationalistes sur une scène placée au coeur d'une grande place de
Moscou.
"Camarades ! Nous sommes ici pour protéger le peuple russe", a déclaré Dimitri Rogozine, personnalité politique nationaliste, à la foule enthousiaste et sous le regard de policiers anti-émeutes. Des rassemblements similaires ont eu lieu à St Pétersbourg et dans d'autres villes.
Des groupes de défense des droits de l'homme reprochent à l'organisation à l'origine de la manifestation - la Marche russe - d'avoir utilisé des slogans racistes attisant la haine envers les étrangers au teint foncé. Pour eux, ce type de rassemblement traduit la montée en puissance de la xénophobie dans le pays.

"La Marche russe est une forme de chauvinisme et de xénophobie militante", a déclaré Alexander Brod, chef du Bureau de Moscou pour les droits de l'homme, à la radio Ekho Moskvi.
La police dit avoir autorisé le défilé car elle ne voyait rien de raciste dans ses revendications: la libération d'officiers accusés d'avoir tué des civils en Tchétchénie et d'autres responsables que les groupes d'extrême droite considèrent comme des prisonniers politiques.
Les manifestants combinaient apparemment haine envers les immigrés et envers le "régime sioniste des oligarques et des criminels", selon les termes d'un participant.
"Nous voulons des libertés politiques, la démocratie, des médias libres, tout ce que veulent aussi les autres", a expliqué Igor Tomilov, l'un des organisateurs. "Nous n'avons pas tout cela en Russie parce que tout est contrôlé par les sionistes."
Des passants ont observé, parfois goguenards, le rassemblement qui a occupé pendant près de deux heures la place Trioumfalnaïa de Moscou.
"Quelle bande de guignols", s'est exclamée Ielena, une femme au foyer qui passait par là, tenant sa petite fille à la main. "Ils devraient aller faire quelque chose d'utile au lieu de perdre leur temps et celui des autres."

Thursday, January 25, 2007

LE DISCORS DE DOMINIQUE DE VILLEPIN AU REPAS DU CRIF

Allocution du Premier Ministre, Dominique de Villepin, au dîner du CRIF du 23 janvier 2007
24/01/07




- - Thème: Diner du Crif


Invité d’honneur du dîner du CRIF, le Premier ministre, Dominique de Villepin, s’est exprimé sur les différents sujets abordés par Roger Cukierman. Nous présentons le discours du Premier ministre.


Monsieur le Président du Conseil représentatif des institutions juives de France, cher Roger Cuckierman
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Messieurs les représentants des cultes,
Madame la Présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, chère Simone Veil
Chers amis,

C’est à nouveau un grand honneur pour moi de prendre la parole devant vous ce soir. Avant tout je voudrais m’adresser à vous, cher Roger Cuckierman, pour vous remercier de l’engagement, du dévouement, de la passion et de la franchise avec laquelle vous avez accompli votre travail tout au long de ces dernières années. Une nouvelle page va s’ouvrir dans quelques mois pour le CRIF, comme pour notre pays. Et je sais que vous aurez à cœur, Monsieur le Président, d’apporter à votre successeur toute votre expérience et votre sagesse.
Vous avez su faire de ces rencontres annuelles, l’un des moments importants de notre vie publique, l’un de ces grands rendez-vous qui sont l’occasion pour chacun d’entre nous, de réaffirmer notre attachement aux principes républicains : l’égalité, la fraternité, mais aussi la laïcité et la solidarité. Je voudrais insister sur ce dernier point, sur la solidarité dont notre société a tant besoin. Nous ne sommes pas un pays qui peut se contenter de la réussite de quelques uns lorsque d’autres sont laissés pour compte. Les Français veulent avancer ensemble. Ils veulent que l’Etat puisse venir en aide aux plus démunis, à tous ceux qui ont du mal à surmonter les accidents de la vie. A cet égard je veux saluer l’esprit de solidarité qui anime la communauté des Juifs de France. Je veux rendre hommage au travail remarquable et à la mobilisation nationale pour la Tsedaka, animée par le docteur Zrihen, qui est également votre vice-président.
Les principes de la République sont notre bien commun, un bien précieux qu’il nous faut défendre contre les tentations de l’intolérance ou du communautarisme. Car ce sont eux qui nous permettront de renforcer toujours davantage notre cohésion nationale. Ce sont eux qui feront de la diversité française une chance et un atout.

1/ C’est bien au nom de ces principes que nous devons continuer, encore et toujours, de nous battre contre le fléau de l’antisémitisme.
Comme d’autres pays, la France a été confrontée au début des années 2000, à une recrudescence d’actes antisémites. Chacun se souvient de l’émotion et de l’indignation partagée par l’ensemble de la communauté nationale face aux images de cimetières profanés et de synagogues incendiées Je garde moi-même un souvenir ému du cimetière d’Herrlisheim où je m’étais rendu. Pour combattre ces violences inacceptables, nous avons mobilisé tous les moyens nécessaires :
- Les services de Police et de Gendarmerie ont mis en œuvre avec les parquets et en liaison étroite avec les services de protection de la communauté, des dispositifs spécifiques. Et je veux rendre hommage à l’action déterminée de Nicolas Sarkozy dans ce combat contre les violences antisémites.
- Nous avons mené les enquêtes jusqu’à leur terme pour identifier les coupables et les traduire devant la justice. Je veux remercier Pascal Clément de cette mobilisation.
- Nous avons adopté des mesures législatives et réglementaires pour renforcer à la fois prévention et répression, notamment à travers des programmes scolaires spécifiques, car c’est en agissant le plus tôt possible que nous pourrons venir à bout de ce fléau.

Cette mobilisation a porté ses fruits : en 2005, le nombre des actes antisémites a diminué de 47% par rapport à l’année précédente. En 4 ans nous avons fait reculer les violences antisémites de plus de 40%.

Mais je veux le dire très clairement ce soir : face à l’antisémitisme nous ne baisserons pas la garde. C’est un combat que nous ne gagnerons que dans la durée.
- Chacun se souvient du meurtre barbare d’Ilan HALIMI. Aujourd’hui je sais qu’il est dans tous nos esprits, et je veux saluer sa mère, qui est présente parmi nous. Madame Halimi, il y a un an à cette même tribune, je déclarais que nous vous devions la vérité, aujourd’hui tous les tortionnaires présumés de votre fils ont été retrouvés et arrêtés. Ils répondront de leur crime odieux devant la Justice dont nous attendons légitimement la plus grande sévérité. Nous voulons tout faire pour que de telles tragédies n’arrivent plus.
- Nous avons également tous été choqués par ce qui s’est passé en novembre dernier, à l’issue d’un match de football entre les clubs du Paris Saint Germain et du Hapoel de Tel Aviv, est inacceptable. Je refuse cette violence qui est à l’opposé de l’esprit de la compétition sportive. Ce qui s’est passé doit nous inciter encore à plus de vigilance. Vigilance face aux actes et vigilance également face aux discours et aux tentations de l’oubli.
- Il n’y a pas de place en France pour la haine religieuse ou le racisme. C’est pourquoi nous poursuivrons notre combat jusqu’au bout.

Dans ce combat pour le respect, la tolérance et l’humanisme il y a un exemple dont nous devons nous inspirer. C’est l’exemple des Justes de France auxquels le Président de la République a rendu hommage la semaine dernière, au nom de la Nation en inaugurant, en présence de Mme Simone Veil, l’inscription en leur honneur dans la crypte du Panthéon. Je m’étais moi-même rendu avec Ehoud Olmert au monument qui leur a été consacré au Mémorial de la Shoah le 14 juin dernier.
- Non, la France ne doit pas oublier le déshonneur et la lâcheté de tous ceux qui ont permis et facilité la persécution et la déportation de 76 000 juifs Français. Notre pays, grâce en particulier à l’action du président Jacques Chirac, regarde aujourd’hui son passé en face. Fidèle à son devoir de mémoire, la France veut garder vivant le souvenir de ces années noires, le transmettre aux jeunes générations pour que plus jamais l’irréparable puisse être commis. Vous avez évoqué, M. le Président, le camp des Milles. Je vous confirme que le financement de cette opération sera bientôt réalisé. Comme vous, je souhaite que ce lieu soit préservé et ouvert au public pour qu'il devienne un lieu de mémoire des crimes qui s'y sont commis.
- Mais la France n’oublie pas non plus ceux qui, par leur courage et leur humanité, ont sauvé l’esprit de la République et l’âme de notre pays. Gardons à l’esprit leur exemple pour nous opposer à la haine et à la violence quelle que soit sa forme, quelle que soit son ampleur. Sachons comme eux ouvrir les yeux et le cœur, sachons tendre la main à celui qui est menacé. Et surtout n’acceptons jamais que dans notre pays, des hommes et des femmes puissent avoir peur à cause de leur religion, à cause de leurs convictions.
- La France n’oublie pas non plus la résistance juive, les réseaux Garel ou Loinger de l’OSé, la sixième section des Eclaireurs israélites, les aumôniers des camps en France et tous ceux qui, au cœur du judaïsme, ont combattu pour l’honneur de l’homme et pour l’honneur de la France. S’ils ne peuvent être Justes selon les règles de Yad Vachem, ils sont de grands Français. Et puis n’oublions pas les racines du CRIF, qui dans la clandestinité en 1943 a été fondé par le Consistoire afin de coordonner l’action du judaïsme contre les ennemis de la France. Par leur courage et leur esprit de sacrifice, les Résistants juifs ont réaffirmé la fidélité du judaïsme français à la république. Et puisque nous célébrons cette année le bicentenaire des Consistoires, je voudrais simplement rappeler le serment du Grand Sanhédrin. A la question posée par Napoléon « Défendrez-vous la France ? » il a répondu par ce cri d’amour : « Oui, jusqu’à la mort. ».La devise des Consistoires jusqu’à aujourd’hui, « Patrie et religion », ne dit pas autre chose.
Ce combat contre la haine et la violence, la France a le devoir de le mener aussi hors de ses frontières.
- C’est vrai lorsque les propos de certains dirigeants soulèvent une légitime indignation. Je condamne sans réserve et avec la plus grande vigueur les propos inacceptables du président iranien sur le Shoah, ainsi que l’organisation à Téhéran, en décembre 2006, d’une conférence sur l’Holocauste ouverte aux thèses négationnistes. Ils sont une insulte à la mémoire des victimes et de leurs familles ainsi qu’à l’honneur de la communauté internationale. Ils sont une agression à l’égard de l’Etat d’Israël. Ils sont une menace sur la stabilité et la paix dans cette région si fragile.

2/ Face à ces menaces, Israël peut compter sur la France.
Je l’ai dit plusieurs fois devant vous : face aux risques d’incompréhension et d’affrontement qui pèsent sur notre planète, l’amitié entre la France et Israël est un atout. Elle est notre chance. En quatre ans, nous avons parcouru ensemble un chemin remarquable
- D’abord nous n’avons cessé de renforcer la relation politique entre nos deux pays. Nous l’avons fait grâce à des rencontres bilatérales de plus en plus nombreuses et d’une qualité exceptionnelle : qu’il s’agisse de la visite d’Etat du Président Katzav en 2004, de celle d’Ariel Sharon en juillet 2005, Ariel Sharon vers qui vont mes pensées ce soir, puis d’Ehud Olmert en juin 2006, qu’il s’agisse de la visite en France de Mme Tzipi Livni en mars et décembre 2006, ou du déplacement de Philippe Douste-Blazy en Israël en mai 2006.
- Ce que nous avons construit entre Israël et la France, c’est un dialogue renouvelé, fondé sur la confiance. Fondé aussi sur une convergence d’analyse et d’intérêts sur de nombreux sujets. Il n’y a eu, de part ou d’autre, ni reniement ni silence complaisant, mais bien une volonté partagée : la volonté de se mettre à la place de l’autre pour comprendre ce qu’il ressent, la volonté de le respecter et de l’aider à surmonter les difficultés, dans un esprit d’amitié et de respect. Cet état d’esprit, j’ai pu le constater il y a quelques mois lors de la crise au Liban, lors de mes contacts avec Ehud Olmert, ainsi que lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité.
- Nous avons également renforcé les liens entre nos deux peuples, grâce à des projets ambitieux. A travers le « groupe de haut niveau », que j’avais mis en place dès 2002 comme ministre des Affaires étrangères avec mon ami Shimon Pérès, grâce aux premières actions développées en 2006 par la « Fondation France-Israël », voulue par Président de la République et d’Ariel Sharon et qui verra le jour dans les mois qui viennent, la compréhension entre nos deux sociétés s’est encore approfondie. A l'instar de ce qui a été entrepris au printemps 2006 avec les manifestations d'une "Saison française en Israël", nos associations, nos artistes, nos universités, nos scientifiques et nos entreprises, apprennent à mieux se connaître et à travailler ensemble. Des projets conjoints voient le jour dans tous les domaines, économique, scientifique et culturel. Ces partenariats, nous devons les développer encore et les inscrire dans la durée.

Cette relation entre nos deux pays, je sais tout ce qu’elle vous doit à vous, à la communauté juive de France qui constitue la deuxième communauté juive au monde. Vous n’avez cessé d’œuvrer pour faire connaître Israël en France, pour faire comprendre la société israélienne à nos compatriotes. Vous vous êtes engagés aussi pour renforcer le lien le plus fort, celui de la langue française, que nous partageons avec la communauté francophone d’Israël. C’est un lien de cœur et de culture essentiel qu’il faut continuer de développer. Je sais, Monsieur le Président, que c’est un combat auquel vous êtes particulièrement attaché, je l’ai déjà dit comme Ministre des affaires étrangères et je le redis comme Premier Ministre, je suis bien sûr favorable à l’entrée d’Israël dans la francophonie et dans les organisations qui ont la charge de la faire rayonner à travers le monde.

3/ Cette amitié, cet engagement, la France est déterminée à les mettre au service de la paix au Proche et Moyen-Orient.
Depuis plusieurs années, les fractures du monde s’amplifient, les tensions se renforcent, les crises s’aggravent. De nombreuses régions sont en proie à l’instabilité. La menace terroriste est toujours présente, et se nourrit des foyers de violence comme l’Irak. Le risque de voir grandir l’incompréhension et la haine entre les peuples s’accroît de jour en jour. Face à cela, les solutions unilatérales ont montré leur inefficacité. Nous savons que rien ne peut se faire contre la volonté des peuples, contre leur identité. Pour autant la communauté internationale peine trop souvent à définir des solutions efficaces.
Aux portes de l'Europe, le Moyen-Orient est devenu l'épicentre des tensions internationales. Des tensions nouvelles sont venues se greffer sur la fracture ancienne que constitue le conflit israélo-palestinien. La moindre étincelle peut déclencher de nouveaux cycles de violence et de haine, nous l’avons vu cet été encore au Liban. Dans cette région, la France a, avec ses partenaires européens, un rôle essentiel à jouer : un rôle d’acteur du dialogue, de la paix, et de la réconciliation entre les peuples.
J’ai toujours défendu une seule et même conviction : l’une des conditions principales pour la stabilité et la sécurité de la région c’est le règlement du conflit israélo-palestinien.

Les principes d'une solution nous les connaissons : deux Etats vivant en paix et en sécurité. La Feuille de route, acceptée par toutes les parties, constitue un cadre qu’il faut renforcer. Après des mois d’interruption, le dialogue a repris entre Palestiniens et Israéliens. La rencontre entre M. Ehud Olmert et M. Mahmoud Abbas, le 23 décembre dernier ainsi que la conclusion du cessez-le-feu créent un contexte favorable. Mais les facteurs de blocage sont toujours présents. Pour rétablir la confiance il y a deux impératifs : la libération du soldat, Gilad SHALIT, français et israélien, enlevé au début de l'été et dont j’ai demandé à être régulièrement informé, ainsi que l'arrêt des violences.

L’un de nos principaux motifs de préoccupation aujourd’hui, c’est la situation de tension au sein des Territoires palestiniens. C’est pourquoi la France soutient les efforts du Président de l’Autorité palestinienne. Nous avons besoin d'interlocuteurs bénéficiant du soutien de tous les Palestiniens et capables de reprendre le dialogue avec Israël.

La communauté internationale doit apporter tout son appui à une relance effective du processus de paix. C’est pourquoi, nous sommes favorables à une réunion du Quartet dans les meilleurs délais. Celui-ci devrait se donner pour objectif l’organisation d’une conférence internationale sur le statut final des Territoires palestiniens. Cette conférence pourrait, sans prétendre dicter aux parties les termes d’un règlement, apporter les garanties auxquelles elles aspirent afin de dépasser les blocages actuels. Car c’est d’une solution politique, et d’elle seule, que pourra venir la paix et le développement auxquels aspirent les populations.

Au-delà, nous devons nous mobiliser pour relever ensemble le défi de la paix, de la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la région du Proche et Moyen-Orient. La France continuera à prendre toutes ses responsabilités.
- Face à la guerre au Liban, la France, vous le savez, s’est pleinement mobilisée. Cette guerre a constitué pour les populations du nord d’Israël touchés par les tirs inacceptables et quotidien de roquettes du Hezbollah, ainsi que pour le peuple libanais qui a déjà tant souffert, une épreuve terrible. Nous avons réussi à faire voter la résolution 1701 qui a permis la cessation des hostilités et fixé les paramètres pour une solution politique durable. En assumant le commandement de la FINUL renforcée et en déployant à ce jour plus de 1600 hommes sur le terrain, notre pays a pris toutes ses responsabilités. Nous sommes aujourd’hui engagés pour soutenir la pleine application de cette résolution, qui suppose notamment la libération des deux soldats israéliens toujours détenus, le désarmement des milices, le respect de l’embargo sur les armes et celui de la souveraineté du Liban.
- Au-delà de cette crise, nous devons faire en sorte que tous les pays de la région contribuent au retour à la stabilité. C’est notamment ce que la communauté internationale attend de la Syrie. Nous souhaitons qu’elle coopère pleinement avec la communauté internationale à travers le Conseil de Sécurité de l’ONU, et qu’elle renonce à sa politique de déstabilisation du Liban. Voilà comment nous pourrons avancer ensemble vers cette paix juste et globale au Proche et Moyen-Orient dont la France est un avocat inlassable.
- Enfin, la France continuera à lutter contre les risques de prolifération dans cette région du monde.
§ Nous partageons les préoccupations légitimes d’Israël face aux déclarations inacceptables et aux appels à la haine du président iranien. Comme je l’ai dit tout à l’heure, la France les a condamnées avec la plus grande force. L’Iran poursuit un programme d’enrichissement qui suscite des interrogations internationales légitimes. Notre objectif est d’amener l’Iran à se conformer à ses engagements internationaux : nous ne pouvons pas accepter que l’Iran se dote d’une capacité nucléaire militaire. En étroite coordination avec les autres Européens, les Américains, les Russes et les Chinois, nous avons ainsi présenté cet été à Téhéran des propositions ambitieuses. Devant le refus iranien de répondre à cette offre en suspendant ses activités d’enrichissement, nous avons pris nos responsabilités.
§ Avec le vote à l’unanimité du Conseil de Sécurité de la résolution 1737 en décembre dernier, la communauté internationale a décidé des sanctions à l'égard de l'Iran. Leur objectif est simple : s’assurer que l’Iran ne bénéficiera pas de contributions extérieures, sous quelque forme que ce soit, à ses activités les plus sensibles. Les exportations de technologies sensibles par l’Iran sont également interdites. La résolution prévoit aussi de renforcer l’autorité de l’AIEA dans son travail de vérification.
§ Avec cette résolution, nous avons envoyé un message clair à Téhéran. L’Iran est désormais placé devant un choix : la coopération avec la communauté internationale ou un isolement croissant. Nous espérons que Téhéran fera le choix du dialogue et prendra les décisions permettant une reprise des négociations sur la base des résolutions 1696 et 1737. Mais si tel n’était pas le cas, si l’Iran ne se conforme pas à ses obligations, des mesures supplémentaires seront examinées. Soyez assuré de notre vigilance et de notre détermination sur ce dossier majeur pour notre sécurité et la sécurité d’Israël. Soyez assuré de nos efforts pour maintenir l’unité de la communauté internationale, car c’est la condition de la légitimité de notre action, et donc au final de son efficacité.



Mesdames, messieurs,
Chers amis,
Je veux le redire ici avec force : la France ne transigera pas avec la sécurité d’Israël. La France sera toujours aux côtés d’Israël, pour réaffirmer notre refus absolu du terrorisme, du fanatisme, de la violence et de l’intolérance.
Ce soir je veux vous exprimer ma conviction : l’avenir du Proche et du Moyen Orient passe par un engagement accru de toute la communauté internationale pour avancer conjointement sur l’ensemble des crises et tout particulièrement sur le processus de paix. Après une si longue période d’incertitude et de doutes, les peuples de la région comme la communauté internationale ont besoin d’avancées, de résultats concrets, permettant de combattre la violence et la haine. Plus que jamais, le peuple Français et les responsables de notre pays, conscients des risques, sont déterminés à tout faire pour avancer dans la voie de la justice et de la paix. Sur ce chemin, votre rôle, nous le savons tous, est exemplaire et décisif.

Je vous remercie.